Reniée par la famille de sa mère, Sierra a grandi dans les favelas de Rio aux côtés de son père et de sa grand-mère paternelle, dans un milieu très défavorisé. Le bidonville dans lequel ils vivaient, comme tant d’autres au Brésil, était en proie à la criminalité et à la misère. Dès son plus jeune âge, la fillette était exposée à des influences néfastes alors que sa famille luttait pour joindre les deux bouts. Son père trafiquait de la drogue dans le quartier tandis que sa grand-mère travaillait dur pour subvenir à leurs besoins en tant que femme de ménage.

Les meurtres et les fusillades étaient monnaie courante dans les rues de la favela, et il fallait se forger une carapace solide pour espérer y survivre. Exposée très jeune à toutes cette violence, Sierra finit par se laisser attirer par ces gangs de jeunes qui semblaient offrir une issue facile à la pauvreté qui l’entourait. Elle se joignit à l’un d’eux, participant à de petits vols et quelques actes de vandalisme pour gagner un peu d’argent. Puis, plus le temps passait, et plus elle s’enfonçait profondément dans le monde du crime, devenant bientôt une délinquante réputée dans son milieu.

À l’âge de 15 ans seulement, l’adolescente était déjà impliquée dans de sales affaires. On la savait bagarreuse. La jeune malfaitrice avait une manière de combattre bien à elle, inspirée de plusieurs arts martiaux pratiqués dans le pays, à savoir l’uru-can, le jiu-jitsu et la capoeira. Contre l’avis de sa grand-mère, elle se joignait parfois à des clubs de combat clandestins pour se mesurer à d’autres filles et tenter d’empocher le pactole.

Un jour, tout a basculé. Alors que les conflits avec la police et la violence qui régnait dans les rues de la favela augmentaient en intensité, son père fut assassiné dans un règlement de comptes sanglant. Ces évènements contraignirent la grand-mère à rassembler toutes ses économies pour s’expatrier en France avec sa petite fille, chez une vieille connaissance qui accepta de l’héberger temporairement.

Hélas, si les conditions de vie de la famille s’améliorèrent au fil des années, les manigances de Sierra ne décélérèrent pas. La jeune femme avait toujours de la suite dans les idées pour ce qui était d’amasser de l’argent au moyen de combines plus ou moins illégales, et fonder sa propre mafia lui semblait être une bonne perspective d’avenir. Pour ce faire, elle avait un plan.

La brésilienne avait entendu parler de cette université spéciale, la FEAH, qui disait vouloir former les super-héros de demain. Or, elle était en fait le repère d'étudiants rejetés par toutes les autres et avait la réputation d'abriter beaucoup de cas considérés comme problématiques. En s’y inscrivant, elle pourrait se servir de son statut d’étudiante comme couverture, se mettre en quête de futurs associés, et peut-être même en profiter pour tester de nouvelles combines. Quelle aubaine !