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 :: Sur le campus :: Vers la forêt :: Le lac et la tour de Siobhan
Sorcière, sorcière, prends garde à- | Club de thé
Titania Soleil
Titania Soleil
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Titania Soleil
Ven 1 Déc - 20:49
Le club de thé ne se réunissait en réalité que trop peu.

Il y avait bien quelques sessions hebdomadaires, mais elles étaient loin d'être concluantes et la plupart des membres étaient souvent absents, ils se retrouvaient souvent à deux ou trois pour siroter les différents thés.

Le club n'avait pas vraiment de local officiel, il fallait dire, ils se retrouvaient la plupart du temps dans des salles de classe inutilisées ou dans la chambre d'un membre motivé par l'occasion.

Titania, prenant la présidence de ce club à partir de la rentrée, avait décidé de faire les choses un peu plus en grand. Elle s'était donné du mal à faire une jolie affiche, avec du thé, des herbes et quelques mots pouvant donner envie à quelques membres de s'inscrire (et surtout de rester)

« Nuit blanche histoire d'horreur avec le club de thé »
, disait l'affiche qui avait été imprimée grâce à une remplaçante de Myrtille, feu l'imprimante de la FEAH, puis placardée à divers endroits stratégiques de la FEAH. Il y avait une tasse de thé et son écume évoquait un spectre qui s'en évadait en criant.

Elle-même était assez satisfaite de son œuvre, elle avait eu un petit rire satisfait puis avait été chercher des histoires d'horreur dignes d'être racontées. C'était en réalité une catastrophe : il fallait avouer que si Titania aimait rentrer dans le lard des professeurs et défendre ses camarades, elle se rendit compte que les rares histoires qu'elle connaissait n'était pas franchement effrayantes.

...Et ce genre de récit l'effrayait considérablement.

« Mh. C'est pas tout mais faut le faire. »


Le rendez-vous avait été donné dans l'ancienne tour mal entretenue et aux escaliers grinçants. Elle était proche de la forêt et ce n'était pas le genre d'endroit dans lequel les étudiants aimaient aller, mais le lieu parfait pour une soirée comme ça.

Titania vint assez tôt pour préparer le lieu, balayer, poser les bougies à même le sol, vérifier les piles des lampes torches ou même sortir le réchaud pour la bouilloire en fonte du club – l'un de ses frères lui avait envoyé un thé blanc au citron qui avait une odeur délicieuse.

Tout était prêt, les bougies étaient même allumées et les places délimitées. Les arrivants allaient pouvoir poser leurs fesses sur de jolis petits coussins disposés en rond. Désormais, il ne restait plus que les invités et déjà, la nuit, précoce en cette période de l'année, commençait à tomber.
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Marissa Dumas
Marissa Dumas
Messages : 81
Date d'inscription : 18/05/2023
Marissa Dumas
Dim 3 Déc - 20:01
Chaque semaine, Marissa se rendait au coin des petites annonces et demandait à une âme charitable de lui lire les dernières nouvelles. Cela faisait un moment qu’elle ressentait le besoin de diversifier ses occupations en dehors des cours et qu’elle s’était mise en quête de découvrir de nouvelles activités à faire sur le campus. À chaque fois, elle priait pour tomber sur une quelque chose qu'elle serait en capacité de faire car, évidemment, sa cécité limitait grandement le champ des possibles.

Elle peinait à trouver son bonheur jusqu’au jour où elle apprit l’existence d’un club qui organisait une soirée histoires d’horreur autour d’une tasse de thé. Marissa fut plus que contente d’enfin trouver une activité à sa portée. Sa seule appréhension résidait dans les modalités : sera-elle obligée de boire du thé devant tout le monde ? Le thé sera-t-il accompagné de gâteaux alléchants susceptibles de tenter son démon ? Et en même temps, elle avait très envie de participer à cette soirée. Après tout, on ne l’obligerait sans doute pas à baisser son masque devant tout le monde et si elle nourrissait suffisamment son parasite avant de venir, peut-être resterait-il tranquille face à un plateau rempli de biscuits. Elle décida donc de tenter le coup.

Le soir venu, elle tâcha de se rendre à la tour en suivant le chemin qu’on lui avait indiqué. Elle y parvint, non sans mal, toqua gentiment à la porte et attendit patiemment que quelqu’un vienne lui ouvrir.

« Bonsoir ! Je viens pour la soirée du club de thé. C’est bien ici ? Je ne me suis pas trompée ? »

Quand on l’y invita, elle entra à l'intérieur et se laissa diriger vers une pièce de laquelle émanait une odeur citronnée. Elle salua les personnes déjà présente et prit place sur l’un des coussins disposés sur le sol après l'avoir cherché à tâtons.
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Séphora Belami
Séphora Belami
Messages : 51
Date d'inscription : 03/09/2023
Age : 35
Séphora Belami
Dim 3 Déc - 21:38
Les réunions du club de thé étaient bien trop rares au goût de Séphora. Qui ne dirait pas oui à la moindre occasion de se régaler d'un bon thé et de pâtisseries fines ? Des personnes qui n'en valaient absolument pas la peine. La peine de quoi ? D'absolument tout.

Séphora s'était préparée avec une certaine excitation. La soirée s'annonçait absolument formidable, une nuit potentiellement blanche à partager des histoires glaçantes et des boissons fumantes dans un des endroits du campus qui avait l'air extrêmement hanté. Ce qui en disait long sur l'état général de l'endroit, parce qu'aucun bâtiment de la FEAH n'avait l'air d'être seulement occupé par les vivant.es.

Elle arriva un tout petit peu plus tôt que l'heure prévue sur le flyer officiel de l'évènement. La ponctualité était une politesse essentielle, la base de toutes les bonnes manières lorsqu'on était bien éduqué, mais elle avait une bonne raison pour cela. La raison étant les grands sacs qui étaient suspendus sur le manche de son balais qui flottait tranquillement à ses côtés. Le contenu de ces cabas mystérieux et clairement remplis comme des foies d'oies destinés à finir en délicatesse de luxe ? Rien de bien excentrique, des couvertures et bouillottes à remplir sur place, le froid ne dérangeait pas Séphora mais ce n'était pas le cas de tout le monde et les nuits étaient franchement froides en ce moment. Elle aurait détesté que la soirée que Titania avait si soigneusement organisée soit gâchée parce que le thé ne suffirait pas à réchauffer les participant.es. Un autre sac contenait des boîtes entières de pâtisseries fraîches et biscuits du jour, ainsi bien sûr que d'amuse bouches salés, il en fallait pour tous les goûts, tout cela provenant des meilleures adresses d'Avalyon pour la question. Enfant, Séphora avait regardé avec ses frères Jurassic Park, coupant occasionnellement dans son consommation effrénée de licornes. Et si elle avait retenu une chose de ses nombreux visionnages avec ses frangins, c'était bien la fameuse réplique de John Hammond "J'ai dépensé sans compter". Cela collait beaucoup trop bien à de trop nombreux comportements de Séphora pour qu'il s'agisse simplement d'un hasard.

Les autres leçons du film, en particulier autour du capitalisme par contre… Bon disons que oui l'idée d'un parc rempli de dinos était franchement merdique, mais le reste du capitalisme non. Surtout quand on avait l'argent.

Et puis bien sur elle avait emporté quelques thés, qui eux se trouvaient dans des boîtes délicatement décorées et placées dans son sac à dos. Séhora toqua à la porte mais n'attendit pas qu'on lui ouvre.

-Titi, c'est moi ! J'ai apporté deux trois petites choses en plus pour la soirée !

En voyant Titania elle lui colla la bise.

-j'adore ce que tu as fait avec l'endroit. Bonsoir Marissa, un plaisir de te voir avec nous ce soir.
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Jumeaux Vorobiev
Jumeaux Vorobiev
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Jumeaux Vorobiev
Lun 4 Déc - 0:16
Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, Kecha aimait bien les histoires d'horreur. Il aimait bien les délicieux frissons de trouille, à écouter des histoires trop invraisemblables pour être vraies, mais tout de même, on ne sait jamais... Alors quand la présidente du club avait parlé de faire une soirée thé et histoires qui font peur, il avait été très emballé. Y avait-il une occupation plus automnale que celle-là ? Certainement pas.

Le dhampire trottinait donc joyeusement vers la tour, une boîte en fer-blanc dans les mains, esquivant autant qu'il le pouvait la forêt. Il n'y avait pas remis les pieds depuis qu'ils étaient partis sauver Michel, et il n'avait aucunement l'intention d'y retourner si ça ne tenait qu'à lui. Ce petit détour lui avait fait perdre quelques minutes, et la tour était déjà allumée lorsqu'il arriva. Il sourit en voyant le concierge fumer en bas. Si lui venait au club car c'était une bonne occupation pour faire et manger des gâteaux en papotant, c'était clairement l'amour du thé qui faisait venir Philippe. Kecha ne l'avait jamais vu boire autre chose au charc-en-ciel. L'adulte le salua d'un signe de tête.

Bonjour M'sieur ! Je savais pas que vous aimiez les histoire d'horreur.

J'ai jamais dit non à du thé gratos gamin et c'est pas maintenant que j'vais commencer. T'as ramené quoi ?

Un quatre-quart !

Il ouvrit la boîte pour lui montrer. Une délicieuse odeur s'échappait des parts qu'il avait découpé avec soin.

Cool. Monte, j'finis ma clope et j'vous rejoins.

Il ne fallut pas le dire deux fois à Kecha, qui était pressé de voir qui était présent. Il ne fut pas déçu en ouvrant la porte. Outre l'organisatrice de la soirée, il y avait Sephora et Marissa. Il fit un signe de la main un peu trop excité, un grand sourire sur les lèvres. Un peu trop excité d'ailleurs, car la boîte lui échappa des mains, avec les assiettes en carton qu'il portait dessous.

Salut tout le mon... Noooon, mon quatre-quart !

La boîte avait fini sa course au sol avec fracas, s'ouvrant lorsqu'elle heurta le sol. Deux ou trois tranches finirent par terre. Rougissant et soupirant, il s'empressa de tout ramasser, époussetant les tranches avant de les remettre dans la boîte. D'après les règles des cinq secondes, elles étaient encore mangeables. Comme si de rien était, même si ses joues rouges ne trompait personne, il posa la boîte et les assiettes sur la table.

Merci d'avoir organisé cette soirée Titania ! Seph', Sacha te passe le bonjour !

Il prit deux des assiette en carton qu'il avait ramené et servi deux parts, une qui était touchée le sol pour lui, et la moins abîmée pour l'autre. Il alla ensuite voir sa camarade de première année, lui tendant l'assiette.

Salut Marissa, je ne savais pas que tu venais, on aurait pu faire le chemin ensemble ! Tu n'as pas eu de mal à trouver ? Tiens, c'est du quatre-quart ! Je l'ai fait après les cours, il est encore tout chaud !
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Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Mer 6 Déc - 18:26
Shigeru n'était pas inscrit au club de thé, mais voilà, il se dit qu'il avait besoin de détente, d'un moment sympathique avec d'autres personnes qui pourraient lui apporter consolation et bien-être.

Les affiches étaient plutôt claires : il s'agissait de raconter des histoires d'horreur en buvant du thé, alors il s'était préparé. Avait emprunté quelques livres à la bibliothèque et avait retenu quelques histoires d'horreur des plus croustillantes.

Après tout, plus jeune, Shigeru adorait ce genre d'histoires, il en était même friand. Il n'y avait eu que le démon pour le détourner de ses amis et de leurs petites soirées, sinon il n'était pas étranger à ce genre de cercle (c'était même une des raisons initiales qui avait fait qu'il avait été possédé).

Alors, Shigeru avait pris un manteau bien chaud, quelques herbes à thé qu'il avait rapportées du Japon pour l'occasion et s'était dirigé vers le point de rendez-vous. Il était relativement à l'heure, aussi fut-il surpris de voir qu'il n'était pas le premier arrivée : il y avait le concierge, à l'entrée, qui fumait une cigarette, il le salua d'un bonjour assez faible (il lui semblait qu'il l'avait vu ailleurs, mais c'était assez flou, il se demandait si ça ne concernait pas Rouge), puis entra dans la tour.

C'était une grande tour aux murs assez froids, mais les installations avaient l'air d'être assez confortables pour passer une bonne soirée. Shigeru commença à sourire tandis qu'il se donnait assez de courage pour saluer les étudiants déjà présents.

Les scruta du regard les uns après les autres avant de reconnaître cette personne qu'il cherchait à éviter – il se disait que ça sentait justement vraiment très bon dans cette tour, qu'ils devaient avoir ramené de la nourriture, mais non.

En face de lui, il y avait cette fille avec le masque, celui qu'il avait failli bouffer, à qui il avait donné un faux nom. Et à côté encore, Kecha, à qui il alla serrer la main. Il ne connaissait que de vue les deux filles.

« J'ai ramené du thé. », dit-il à Kecha. « Tu sais si c'est grave si on ne fait pas partie du club ? Ça avait l'air sympa. »

Si il ne la regardait pas, si il ne lui parlait pas, elle finirait bien par l'oublier, non ?
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
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Date d'inscription : 05/06/2023
Philippe Bruyère
Dim 31 Déc - 0:01
Est-ce que Philippe en avait quelque chose à faire des histoires qui font peur ? Non, parce que le plus souvent, les histoires d'horreur qu'on se racontait autour du feu étaient juste des situations vues et revues, aux chutes prévisibles. La réalité était bien plus effrayante que tout ce que l'imagination d'étudiants survoltés pourrait inventer. Et puis, si on exceptait le Charc-en-ciel il n'était pas du genre à rester sur le campus s'il n'était pas payé pour ça. Lui avait une vie en dehors de la FEAH, merci.
Mais c'était une soirée du club de thé. Et le thé de qualité, ça coûtait cher, donc il voulait bien passer une soirée à en écouter si ça lui permettait d'en déguster gratuitement.

Le temps de prendre une douche aux thermes et un casse-croûte sur le pouce, et Philippe avait enchaîné avec la soirée directement après sa journée de travail. Il y avait de la lumière dans la tour, mais les jeunes continuaient à arriver, il se prit donc le temps de s'en griller une avant de monter. Il n'avait pas trop envie d'arriver parmi les premiers, on allait vouloir lui taper la discut' après. Parmi les étudiants qu'il vit monter, il reconnut quelques têtes du Charc-en-ciel. L'un des petits protégés de sa tante, et puis Rouge, le démon qui qui s'était malheureusement pris d'affection pour le club. Il lui rendit son salut d'un signe de tête. Ca promettait une soirée plus intéressante que ce qu'il aurait cru. Il écrasa le mégot de cigarette sous sa semelle et le mit dans sa boîte à cigarette, avant de monter à son tour.

Titania avait assuré. De président de club à présidente de club, il pouvait bien lui reconnaître ça, même si le thème de la soirée n'était pas sa tasse de thé. La vieille ruine était propre et cosy et tout le monde avait l'air d'avoir joué le jeu en ramenant un truc.  Lui-même n'avait pas dérogé à cette règle élémentaire de savoir-vivre.

T'as bien bossé, petite. J'ai du genmaicha au yuzu.

Il posa le sachet avec les autres. Ne voulant pas déranger plus Titania, qui préférait sûrement continuer à discuter avec la gosse de riche blonde que de parler avec un vieux ronchon comme lui, il rejoignit Kecha, qui était en train de parler avec une demoiselle masquée qu'il ne connaissait pas, et Rouge. Les jumeau de Liorit l'avaient briefé sur son cas : un jeune possédé par un démon, qui s'était mis en tête que le Charc-en-ciel était the place où manger et dormir. Bref classic shit à la FEAH. Le Charc-en-ciel avait pour vocation d'accueillir tout le monde et en soit, Rouge n'apportait pas vraiment d'autres désagréments que celui de faire baisser leurs stocks de snacks bien plus vite, Philippe le laissait donc vivre sa petite vie, du moment que Rouge ne dérangeait pas les autres. Il croisa les bras en le dévisageant.

Tu vas squatter tous les clubs où y a de la bouffe, gamin ?
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Titania Soleil
Titania Soleil
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Titania Soleil
Mer 3 Jan - 10:30


« C'est ça ! C'est ici la soirée thé ! »
, répondit-elle à la jeune fille au masque qui fut une des premières à entrer dans la tour.

Il y avait pas mal de monde pour ce qui semblait être la soirée de la semaine, même certaines personnes que Titania ne reconnut pas. Elle remercia Sephora qui était venue avec pas mal d'objet divers et douillets pour compléter ceux qu'elle-même avait apportés (il fallait dire que cette vieille tour n'était pas des plus confortables)

« Salut ! Tu es une championne, tu sais ? À défaut d'avoir peur, peut-être, au moins, on sera au chaud. », lança-t-elle alors qu'elle réglait un petit réchaud au milieu du cercle artificiellement créé. Tirer l'électricité jusqu'ici aurait sûrement été bien compliqué, ils allumeraient le feu au dernier moment, ça éviterait des ennuis et accessoirement de causer un incendie sur un bâtiment d'époque.

Occupée, elle fit un salut de la tête à Kecha, puis se releva, allant lui taper la bise puis scruter son pote qui n'avait l'air d'avoir été invité par personne.

Bonne question, ça. Normalement, la soirée n'était accessible qu'aux membres du club, mais elle se voyait mal le renvoyer chez lui à une telle heure. Surtout qu'il avait ramené du thé (d'origine japonaise, elle eut des petites étoiles dans les yeux en voyant le nom de marques de prestige sur les boîte).

« Pas de souci, tu es ici chez toi ! Tu le connais, Kecha ? Ah, merci monsieur ! »


Et Titania rougit d'un coup. Alors oui, elle n'appréciait pas beaucoup de gens parmi le personnel de la FEAH, n'avait pas non plus de crush sur le concierge, ça aurait été étonnant, mais recevoir un compliment de lui, surtout en ce qui concernait le ménage, c'était si rare et appréciable.

Cependant, en écoutant les échanges entre Philippe et le nouveau venu, Titania fronça les sourcils. Ce dernier avait aussi l'habitude de fréquenter le Charc en Ciel ?

« Je t'ai à l'oeil aussi. », lui dit-elle en le fixant, puis elle revint à l'assemblée. « Bonsoir bonsoir ! C'est une première pour le club, nous avons tenté de rendre la tour aussi confortable que possible ! Je vous invite à vous servir le thé un à un, pour la stabilité du réchaud, après vous êtes assis, je ne voudrais pas mettre le feu à cet endroit. Vous pouvez vous asseoir, ou vous servir en nourriture si vous le souhaiter ! »
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Marissa Dumas
Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Ven 5 Jan - 1:55
Se rendre seule à un nouvel endroit était toujours un moment anxiogène pour Marissa, même si elle commençait à plutôt bien se diriger sur le campus. Elle fut donc soulagée d’être arrivée au bon endroit, avec un peu d'avance qui plus est.

C’était sa toute première fois au club de thé et elle était impatiente de rencontrer tous les membres. Cette soirée horrifique l’avait beaucoup inspirée, elle qui connaissait un bon nombre d’histoires flippantes. Il lui tardait d'en raconter quelques unes, en espérant qu'elles leur plairaient. La plupart étaient des anecdotes relatant toutes sortes de phénomènes inexpliqués. Certaines lui avaient été rapportées par des proches ou des amis, d’autres venaient directement de son vécu. Ce genre de récits personnels lui paraissait toujours plus effrayants, sans doute car on leur accordait plus facilement une grande part de véracité. Elle les préférait, de loin, aux histoires d'horreurs plus classiques que l'on lisait dans les livres ou sur internet.

Peu après son arrivée, les autres participants à la soirée ne tardèrent pas à faire leur entrée. Elle reconnut la voix de Séphora, une autre étudiante de première année qu’elle avait pu croiser quelques fois en cours ou au détour d’un couloir, sans jamais prendre le temps de discuter. Cette première rencontre avec le club serait une bonne occasion de faire plus ample connaissance avec elle.

« Bonsoir, et merci ! J’avais tellement hâte de venir, ça fait très longtemps que je n’ai pas fait de soirée comme celle-ci. »

Vint ensuite Kecha, cet adorable dhampire qu’elle ne connaissait que trop bien.

« Ah, Bonsoir Kecha ! Mince, je ne savais pas que tu faisais partie de ce club. C’est ma toute première fois, donc je ne connais pas encore les membres. Mais ce n’est pas grave, au moins on le saura pour la prochaine fois. »

Le dhampire s’empressa ensuite de lui tendre un alléchant morceau de gâteau sous le nez. En dépit du copieux dîner qu’elle avait mangé juste avant pour apaiser son démon, l’odeur de la pâtisserie encore chaude suffit à lui ouvrir l’appétit.

« Oh, je… merci Kecha, c’est très gentil. Hum… Pour être tout à fait honnête, lui chuchota-t-elle, je comptais éviter de trop retirer mon masque. Tu sais très bien comment il est quand il y a de la nourriture à proximité. Je ne veux pas prendre le risque de gâcher la soirée avec un démon trop glouton… »

Puis, reprenant une voix normale, elle poursuivit :

« … mais en même temps, je ne peux pas refuser un de tes gâteaux. Ce serait passer à côté de quelque chose. »

Et puis surtout, ce serait très impoli.

Marissa releva légèrement son masque, créant une ouverture assez grande pour permettre au démon de sortir sans pour autant dévoiler son visage. Aussitôt, une main blanchâtre surgit par en dessous pour saisir la part de quatre-quarts à toute vitesse, comme si elle craignait que sa proie ne lui échappe. Son hôte s’attendait à ce qu’elle rapplique tout aussi vite pour déguster sa trouvaille, mais à sa grande surprise, il n’en fut rien.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle en tirant doucement sur le bras démoniaque pour l’inciter à rentrer. »

***

La main blanchâtre se tenait toujours en l’air, observant quelque chose par-dessus Kecha tout en continuant d’agripper le morceau de gâteau entre ses doigts. Là-bas, dans l’entrée, se tenait le garçon bizarre. Celui-là même qu’il espérait ne plus jamais revoir depuis leur mésaventure dans les archives. Quel immense déplaisir de le retrouver ici.

Quand il vit Shigeru tourner la tête dans leur direction, le démon fila à toute vitesse sous le masque, espérant ne pas avoir été aperçu. Une fois à l’abri, il grignota sa part de quarte-quarts tout en songeant à la situation. Il n’était vraiment pas net ce gars-là. Il n’aimait pas du tout l’aura qu’il dégageait. Ça ne présageait rien de bon.

***

« Je… heu… Désolé, je ne sais pas ce qu'il lui prend. Ton quatre-quarts est vraiment excellent, Kecha. C’est toujours un plaisir de goûter tes gâteaux. »

En même temps que le goût de la pâtisserie disparaissait, Marissa sentit son démon s’agiter à l’arrière de son crâne, sans raison apparente. Ce n’était pas agréable, mais elle tâchait de ne rien laisser paraître. Le comportement de son démon l’intriguait. Pourquoi agissait-il si étrangement, tout à coup ? C’est en entendant le bruit d’un essaim de mouches se rapprocher et une voix familière, teintée d’un accent japonais, qu’elle comprit. Izuku était là, juste devant elle. Elle se leva et se dirigea droit vers lui, là où elle entendait les insectes bourdonner. Elle salua poliment le concierge qui était arrivé entre temps avant de s’adresser à l’intéressé.

« Izuku ! Te voilà enfin ! Tu n’imagines pas comme je suis contente de te revoir, ça fait des semaines que j’essaie de te retrouver ! J’ai demandé dans toutes les classes, mais ton prénom ne disait rien à personne, c’était trop étrange. Mais bon, au moins tu es là maintenant. Ça me rassure, j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose. »

Il faudrait absolument qu’ils échangent leurs numéros pour éviter ce genre de problème. Il faudrait également qu’elle pense à lui rendre son pull, celui qu'il lui avait prêté la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Elle l'avait soigneusement lavé et rangé dans son placard en attendant de retrouver la trace de son propriétaire.

Titania, la présidente du club, commençait à rassembler tout le monde, invitant chacun à se servir du thé avant que les histoires ne commencent. Marissa viendrait aussi s'installer, mais demanderait sans doute de l'aide à Kecha pour se servir sa boisson. Elle ne voulait pas prendre le risque de renverser le réchaud.
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Séphora Belami
Séphora Belami
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Séphora Belami
Mer 24 Jan - 17:37
Séphora salua Kecha d'un sourire.

-Kecha, contente de te voir ici. Ton gâteau a l'air délicieux.

Les talents de pâtissier du jeune homme n'étaient plus à prouver depuis longtemps, et la sorcière s'estimait chanceuse de pouvoir en profiter ce soir.

Il y avait plus de monde que ce à quoi elle s'attendait. Cerain.es n'étaient même pas (encore, espérons) des membres officiel.les du club. L'ambiance était chaleureuse et agréable, de bonnes auspices pour la soirée à venir.

Par contre, il devait y avoir confusion, parce que Shigeru ne s'appelait pas Izuku. Et Séphora en savait quelque chose, elle jouait avec lui au club jdr. Donc à priori elle connaissait son nom. La jeune femme haussa un sourcil blond en fixant «Izuku», est-ce qu'elle devait adresser la chose immédiatement ou attendre un peu ?

Elle décida de ne rien dire, pour le moment. D'abord pour voir comment il allait réagir et ensuite comme potentiellement il allait chercher à se dépatouiller de la situation. Ceci dit cela ne l'empêcha pas de frôler le jeune homme en allant se faire une assiette au buffet en soufflant un « Izuku, hein ? », que les plus indulgents qualifieraient certainement de taquin.

Elle s'installa de manière très stratégique, et absolument pas par préférence personnelle, juste à côté de Titania. Une fois que toute la petite troupe fut installée autour du réchaud, les premières effluves des tasses fraîchement remplies envahissaient l'air, la sorcière posa la question.

-Alors, comment fait-on pour l'ordre de passage ?
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Jumeaux Vorobiev
Jumeaux Vorobiev
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Jumeaux Vorobiev
Mer 24 Jan - 21:00
Marissa était comme lui, incapable de résister à une belle part de gâteau qui sentait bon. Le brun n'avait pas pensé que ça la gênerait qu'on la voit manger en public (enfin, plutôt son démon) comme ça n'avait jamais posé de problèmes lorsqu'ils préparaient des pâtisseries ensemble.

Oooh, je vois. Ce n'est pas grave, j'en referai la prochaine fois que l'on cuisine ensemble alors ! Mais tu ne devrais pas t'inquiéter pour ton démon, c'est mignon sa façon de voler les gâteaux avec ses petites tentacules.

Lui aussi avait un démon qui volait ses gâteaux, il s'appelait Sacha, et il le faisait de façon beaucoup moins adorable. Avec son amie, il regarda le curieux manège du squatteur, avant de sourire en secouant la tête devant les excuses de l'hôtesse. C'était normal qu'un démon se conduise de façon bizarre des fois.

Merci ! J'aime bien faire des quatre-quarts, c'est comme les gâteaux au yaourt, c'est super simple et reposant je trouve !

La quiétude de ce moment fut gâchée par l'arriver d'un autre étudiant, Shigeru. Kecha aimait bien Shigeru, pas autant que son Sacha appréciait le Japonais, mais il passait de bons moments avec lui au club. Cependant, il était au courant de par son frère que Rougeru avait plus ou failli manger Marissa. Si ils avaient choisi de ne rien dire, ça le mettait dans une situation très inconfortable, situation qu'il devait gérer seul en plus.
Il ne fut donc pas aussi enthousiaste qu'il ne l'aurait été en lui rendant sa poignée de main.

Salut. Euh, je pense que ce n'est pas grave, Marissa aussi n'est pas du club.

Aussitôt, il eut envie de se gifler. Et allez, première chose qu'il faisait, c'était d'attirer son attention sur Marissa. Mais de toute façon, il avait bien dû la voir non ? Elle était à côté de lui et porter un MASQUE. Il se raccrocha à l'organisatrice de la soirée comme à une bouée de sauvetage lorsqu'elle vint lui faire la bise :

Oui Titiana, on est dans le même club de JdR !

A ce moment-là tout s'enchaîna. Le concierge arriva, lança une pique à Shigeru, Titania aussi, Marissa sembla l'avoir reconnu mais l'appeler par un mauvais prénom, Sephora (fidèle à elle-même) choisit cet instant pour taquiner aussi Shigeru qui allait finir par fuir aussi sec si ça continuait, le pauvre. Ok, il avait voulu une autre étudiante, ce qui n'était pas très gentil, mais tout de même, ce n'était pas une raison pour l'embêter comme ça. Tellement rongé par le stress à l'idée que la soirée dégénère à cause de cette rencontre impromptue, Kecha n'avait même plus envie de manger sa part de gâteau. Il la posa pour envoyer un sms à son jumeau. La réponse ne tarda pas, mais bien entendu, Sacha se montra totalement i-nu-tile. Le dhampire poussa un soupir frustré et rangea son portable. Bon, il allait devoir se débrouiller seul sur ce coup-là. Il se pencha vers le concierge pour le corriger à voix basse :

M'sieur, c'est Shigeru là, pas Rouge.

Il aurait pu aussi corriger l'erreur de Marissa et révéler le vrai nom brun, mais il décida que ce n'était pas son problème, à Shigeru de se dépatouiller avec ça.

Là encore, Titania lança une distraction bienvenue en leur proposant de se réunir. Il ne fallut pas le dire deux fois au dhampire, qui proposa aussitôt à Marissa et Shigeru :

On devrait aller s'asseoir aussi, non ? Je te guide Marissa ? Tu voudras quoi comme thé ?

Il ne manquerait plus que Marissa tombe sur le réchaud en trébuchant, ou quelque chose dans ce genre. C'est totalement le genre de gaffes qu'il ferait s'il perdait la vue un jour.

Une fois installé et servi en thé, il répondit à Titania :

Peut-être que quelqu'un a envie de commencer ?

Lui-même n'y tenait pas. S'il avait fait de la pâtisserie, il n'avait préparé aucune histoire qui faisait peur. Quoiqu'il n'aurait qu'à raconter sa balade nocturne dans la forêt ou sa visite à l'asile, ça passerait crème.
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Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Sam 27 Jan - 21:22
Ça n'avait pas vraiment bien commencé car sitôt Marissa en vue, Shigeru avait senti cet étrange et entêtant fumet et avait aussitôt eu envie de prendre ses jambes à son cou. Elle qu'il avait pourtant pris soin d'éviter tous ces mois durant était présent dans le seul événement auquel il allait depuis des mois.

Merde.

Sans compter que les autres participants entraient, se dirigeaient et saluaient les autres membres du club et qu'il vit cet adulte saluer Kecha et lui adresser quelques mots qui l'inquiétèrent plus qu'autre chose.

Comment ça, il comptait squatter tous les clubs où il y avait de la bouffe ?

Pour qui Rouge le faisait-il passer quand il prenait sa place, au juste et qui terrifiait-il aussi ? Shigeru n'avait aucune idée de s'il devait s'excuser ou non, mais se dit qu'il devrait tout de même le faire. C'était en quelque sorte comme s'il était responsable d'un colocataire particulièrement étouffant lui imposant choix vestimentaires ou animaux de compagnie.

Et le surnom d'Izuku comme si ça ne pouvait pas être pire, comme s'il jonglait déjà entre le concierge et le reste, qu'il ne savait pas comment s'excuser – qu'il faisait semblant d'ignorer Marissa alors qu'il savait très bien qu'elle était là, elle et son parfum étouffant, à se demander comment il allait survivre à une nuit en sa compagnie (ou comment elle allait pouvoir survivre.)

Shigeru se mordit les lèvres et avala sa salive comme on le fait parfois avant un repas particulièrement appétissant. Il se força à avoir le plus beau sourire du monde, s'adressa tout d'abord à monsieur Moineau :

« Bonjour Monsieur. Je suis désolé, je n'en ai aucun souvenir. Je m'excuse pour mon comportement dans ce cas et vous rembourserai tous les dommages causés. »
, dit-il en s'inclinant légèrement.

La blonde devait être la présente du club, elle dirigeait l'orchestre d'une main de maître puisqu'après sa prise de parole, tout le monde se dirigeait au fur et à mesure vers le banquet improvisé pour se servir.

« Je. Euh. Bonjour Marissa. »
, il se frotta l'arrière du crâne de manière un peu compulsive. « Ah, c'est vraiment pas de chance, je suppose que je devais être très occupé. »

(et en plus, voilà Séphora qui le narguait un peu à l'oreille, le faisait danser d'un pied sur l'autre, Shigeru jeta un regard un peu embarrassé à Kecha, priant pour que personne ne devine le lien exact qui le reliait à la fille avec le masque).

En plus Kecha avait dit qu'ils étaient dans le même club, c'était pire encore, elle allait pouvoir le retrouver, ils allaient devoir parler, il allait être encore plus tenté. L'une des mouches voletait autour de Marissa d'un air inconvenant, Shigeru eut une légère grimace.

« Oui, on y va. », et même si c'était le mener à la mort, il alla se prendre un peu de viande dans le buffet même s'il savait pertinemment qu'il n'avalerait rien avec Marissa à proximité, et se mit à côté de Kecha, de ce même côté où Marissa n'était pas.

« Pas moi. », répondit-il à Kecha à voix basse, se réchauffant les mains et tentant plutôt de duper son odorat avec l'odeur d'un thé de bonne qualité. Avaient-ils envoyé un membre du personnel pour le surveiller, en fait ? Peut-être l'arrêter, même ?

Shigeru jeta un coup d’œil suspicieux à Philippe.

« Je suis désolé pour les mouches. »
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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
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Philippe Bruyère
Dim 28 Jan - 20:34
Mais combien de noms il avait celui-là ? Rouge, Izuku, Shigeru, y avait de quoi s'y perdre. Une partie du mystère fut levée lorsque le petit de Liorit lui expliqua qu'il avait affaire. C'était la première fois que Philippe rencontrait l'hôte et pas le démon. Même s'il y était pour rien, il se sentit gêné de lui avoir plus ou moins râlé dessus sans chercher à se renseigner avant.

Ah. Déso gamin, autant pour moi.

Et voilà que Shigeru en rajoutait une couche, en s'excusant, très poliment d'ailleurs. Le jour et la nuit avec le démon malpoli qui venait piller les réserves du Charc-en-ciel. Sûr que ce jeune, il s'amusait pas à jeter ses détritus par terre, comme il avait déjà vu des étudiants faire. Philippe soupira et lui tapota brièvement l'épaule.

Te tracasse pas, y a pas de mal.

Philippe assimilait sa possession à une maladie, comme les gens qui ont des crises schizophréniques, et il allait pas en vouloir à quelqu'un d'être malade. Surtout que si Rouge le dérangeait vraiment, il l'aurait déjà mis dehors.

Ayant assez embêté les jeunes comme ça, il les laissa entre eux comme ils avaient l'air de se connaître, surtout que les histoires avaient l'air bien trop compliqué pour le vieux qu'il était. Il alla s'asseoir de l'autre côté de l'organisation de la soirée, après s'être servi dans un des thés de luxe, sûrement ramené par une des deux blondes. Philippe était toujours partant pour découvrir de nouvelles saveurs, surtout quand c'était des thés qu'il avait pas trop les moyens de s'acheter habituellement. Il ne se proposa pas pour raconter une histoire. Il devrait sûrement y passer et raconterait sûrement une histoire cliché entendu 1000 fois, car c'était les seules qu'il connaissait, mais là, pour l'instant, il était occupé à déguster sa tasse.
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Titania Soleil
Titania Soleil
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Titania Soleil
Ven 23 Fév - 10:33
Titania s'était elle-même servi au buffet un mélange de plat assez variés qu'elle souhaitait tester, de toute évidence salés pour le moment, pour aller avec le thé qu'elle avait fait chauffer (il y avait là encore plusieurs choix mais elle espérait bien goûter ce thé aux fleurs de jasmin qu'un de ses frères avait rapporté de Chine). Elle alla s'asseoir et fit un signe de tête à Séphora, juste à ses côtés (son fidèle acolyte, son aide organisateur pour la soirée, Seph ne faiblissait jamais et sa verve était plaisante à observer.)

Titania fut surprise de voir que tout le monde s'était rapidement assis. Elle aurait cru qu'ils ne commenceraient la soirée qu'à minuit et qu'elle-même aurait eu à râler sur le petit groupe et dévoiler une facette de sa personnalité que, sans doute, seule Sephora ne connaissait ici.

Elle eut un petit rire, dévisageant les invités ou nouveaux venus chacun leurs tours, puis parla.

« Bienvenue au club de thé, mes très chers. Ici, on déguste et on raconte. Vous serez libre de vous lever entre les tours, calmement, de manière à ne pas casser l'ambiance, pour vous ravitailler. »

Elle se leva calmement pour aller fermer la seule lumière qui les éclairait à présent, puis prit son briquet pour allumer la bougie devant sa place, le passant à Seph, qui le passerait sans doute à son voisin, dans le but de crier un cercle de feu devant eux.

« On m'a raconté une histoire sur l'université...Parfois, vous le savez peut-être, je me promène sur le campus nuit tombée. Cette fois-ci, j'étais avec un ami, quelqu'un que je ne rencontrais qu'une fois le soleil couché. Un étudiant comme moi, avec qui nous échangions des informations sur les cours. », raconta-t-elle à voix basse. « Bien que je ne vous invite pas à faire de même, c'est le meilleur moyen pour ramasser des herbes nécessaires à certaines cours, pour profiter de la beauté de la Lune et s'exercer à nos spécialités. Je me promenais donc quand j'entendis un bruit de chaînes. »

Elle s'arrêta quelques secondes, mettant la main sur l'oreille.

« D'abord petit, il devint de plus en plus fort. Je ne bougeais pas de là où j'étais, mais la peur commença à me serrer les boyaux. Mon ami ouvrit la bouffe et hurla d'un cri surnaturel ; les chaînes se rapprochèrent tout d'un coup, j'eus tout juste le temps d'observer la silhouette d'un homme en noir, manchot, d'entendre quelques paroles indistinctes sortir de sa bouche lorsque le froid me prit. »

Elle se saisit de la tasse, encore chaude.

« Je n'ai plus jamais revu mon ami. Il a disparu dans un cri épouvantable qui hante encore mes nuits. L'homme en noir également, bien qu'il me semble, certaines nuits, entendre ce claquement de chaînes rôder, comme cherchant une proie pour la soirée. »

Titania s'arrêta de parler. L'histoire n'était pas tout à fait vraie, mais ils avaient tous entendu parler du manchot bizarre de la FEAH et ils leur faisaient tous peur. Elle souffla sur sa bougie.
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Marissa Dumas
Marissa Dumas
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Marissa Dumas
Sam 24 Fév - 12:08
En dépit des paroles rassurantes du dhampire, Marissa ne se risquerait pas à goûter les mets du buffet si tôt dans la soirée. Quand le fil des histoires aura bien avancé, et que tout le monde commencera à être rassasié, peut-être reviendrait-elle sur sa décision. En attendant, elle avait eu droit à une part de quatre-quarts et c’était déjà bien, il ne fallait pas tenter le diable.

Assise à côté de Kecha, elle le remercia chaleureusement quand il lui glissa une tasse à l’arôme citronnée entre les mains. Elle n’était pas sûre de pouvoir la boire, tout dépendrait de l’attitude de son démon. Néanmoins, elle ne voulait pas faire sa capricieuse en refusant du thé dans un club qui y était dédié. C’était tout de même une règle élémentaire de bonne conduite.

Alors que tout le monde était installé, Marissa entendit le cliquetis répété d’un briquet se rapprocher d’elle. On alluma une bougie qui se trouvait devant elle, et elle passa sa main par-dessus pour en sentir la chaleur.

La présidente du club prit la parole, recentrant l’attention sur le thème de la soirée. Puis, elle ouvrit le bal avec une première histoire, celle d’une rencontre nocturne ayant mal tourné pour des étudiants de la FEAH. La frontière entre l’anecdote et l’invention était tellement mince qu’il était difficile de ne pas y croire. C’était courant que des étudiants se baladent la nuit pour s’adonner à toutes sortes d’activités, c’était courant qu’ils rencontrent un danger au milieu de nulle part, et c’était courant qu’ils disparaissent, comme ça, sans crier gare. Et puis, la légende de ce sombre individu, reconnaissable à ses chaînes et à son bras manquant, était bien ancrée dans la culture du campus, assez pour que les premières années fraîchement débarqués comme Marissa en aient déjà entendu parler. Peut-être devraient-ils se méfier, eux qui avaient choisi de se réunir en pleine nuit dans une vieille tour en ruines, au milieu des bois ?

L’histoire contée par Titania fut suivie d’un silence pesant, uniquement perturbé par le bouillonnement de l’eau sur le réchaud et le vrombissement des mouches d'Izuku. Comme personne ne semblait vouloir prendre la parole, la demi-démone saisit l'occasion pour raconter l'une des siennes.

« Hum… À mon tour ? Très bien. Je vais vous raconter une histoire que j’ai vécue durant mon enfance. Ça remonte à longtemps, je devais avoir neuf ou dix ans. À cette époque j’étais encore humaine, et je n’avais pas encore perdu la vue.

Ça s’est passé dans l'école de mon village, un petit patelin rural au nord-est de Brajairac. Le bâtiment était très ancien et nécessitait pas mal de rénovations qui n’ont jamais eu lieu. Le plafond des salles de classe fuyait quand il pleuvait, le goudron de la cour était tout gondolé, et la conception des sanitaires était une aberration. Ils se trouvaient à l'extérieur, entouré d’un muret sans porte qui laissait une ouverture assez large sous la toiture. Vous savez ? Comme dans les campings. Ça laissait rentrer le froid et les araignées. Un pur enfer en hiver. Mais bon bref, ce n’était pas ça le pire. Le pire, c’était le local à vélo.

Lorsqu’on arrivait à l’école à vélo – ce qui était malheureusement mon cas – on devait les ranger dans une petite pièce décrépie située un peu à l’écart, dans un coin de la cour. C’était un lieu étroit et peu lumineux. Il n’y avait ni lumière ni fenêtres. À l’intérieur, les murs étaient noirs tellement ils étaient recouverts de saleté et de moisissures, ce qui n’aidait pas à y voir plus clair. La porte était constamment laissée ouverte pour pouvoir s’y repérer un minimum et éviter que l’humidité s’y accumule.

Mais à force d’utiliser ce vieux local, certains enfants se sont rendus compte d’un curieux phénomène. Lorsqu’on restait seul à l’intérieur, on commençait à percevoir des choses étranges. Cela commençait toujours par de simples craquements, chose plutôt banale dans les vieux bâtiments. Mais, plus on passait de temps à l’intérieur, plus on commençait à entendre des sons inquiétants comme des grattements, des bruits de pas, ou des murmures incompréhensibles. Ceux qui restaient vraiment longtemps finissaient même par sentir quelque chose se frotter contre leur dos ou effleurer leurs épaules, et rapportaient tous avoir aperçu des ombres se déplacer dans la pièce.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que la rumeur se répande dans toute l’école et que chacun s’amuse à la vérifier à tour de rôle. J’en ai moi-même fait l’expérience, et c’était tout bonnement déroutant. J’avais toujours la boule au ventre quand je devais y entrer pour garer mon vélo après ça.

Les enfants les moins froussards s’en amusaient. Ils utilisaient cet endroit comme un rite initiatique pour repousser leurs limites et prouver aux autres qu’ils étaient courageux. Ceux qui étaient capables de rester dans la pièce plus de dix minutes, montre en main, obtenaient un statut particulier aux yeux de tous les autres enfants. Ils étaient perçus comme… des sortes de héros ?

Le plus valeureux d’entre eux, c’était Samuel. Ou Samy pour les intimes. C’était le garçon le plus populaire de l’école. Il faisait toujours des trucs trop cool. Par exemple, il laissait tout le monde manger avec lui à la cantine, même les enfants timides. Quand une fille voulait jouer au foot et que les garçons commençaient à geindre, il les prenait dans son équipe et les encourageait, même quand elles tiraient n’importe comment et que le ballon atterrissait dans les buissons. Il était gentil avec tout le monde. Et puis surtout, il était capable de rester dans le local à vélo pendant une récréation entière !

Il n’avait vraiment peur de rien, si bien qu’un jour il se lança un défi : celui de rester dans le local le plus longtemps possible… avec la porte fermée. Car oui, souvenez-vous, la porte restait tout le temps ouverte d’habitude, et aucun enfant n’avait été assez fou pour tenter l’expérience du local tout en étant plongé dans l’obscurité la plus totale.

C’était un grand événement. Nous avions tous escorté Samy jusqu’au local avant de nous attrouper autour de l’entrée. L’engouement était immense. Dans nos têtes, c’était comme s’il s’apprêtait à faire le premier pas sur la lune.

Samy est entré dans le local, nous a salués une dernière fois, puis a fermé la porte derrière lui. À ce moment, il y eut un silence de mort. La tension était à son comble. Nous attendions tous impatiemment que notre camarade nous donne des nouvelles de ce qu’il pouvait entendre ou ressentir en restant seul, plongé dans le noir, dans cette pièce maudite.

Puis nous avons entendu un cri. Un hurlement qui nous glaça le sang.

Un vacarme effroyable retentissait depuis l’intérieur de la pièce, comme un mélange de claquements de métal s’entrechoquant avec violence et d’impacts contre les murs. C’était absolument terrifiant. Et au milieu de tout ça, les cris de Samy peinaient à nous atteindre. Il appelait à l’aide, il paniquait, il voulait sortir.
La voix de Marissa trembla en racontant cela. Nous vîmes la poignée du local s’agiter en tous sens et comprirent alors que Samuel essayait désespérément de sortir. Sauf que la porte était bloquée.

Je m’en souviens, le meilleur ami de Samy agrippait la poignée de toutes ses forces pour la maintenir vers le bas pendant que, de notre côté, nous le poussions pour faire pression sur la porte et la débloquer. Même la maîtresse de surveillance dans la cour s’y était mise. Elle avait eu l’air tout aussi paniquée que nous à ce moment-là.

Après cinq bonnes minutes, le bruit s’est estompé. Nous n’avions pas réussi à ouvrir la porte, et Samy ne répondait plus. La maîtresse a immédiatement contacté les pompiers. À leur arrivée, ils ont démoli la porte avec une masse et ont secouru notre ami, retrouvé inconscient sur le sol.

Le plus curieux dans cette histoire, c’était que la pièce était intact. Les vélos étaient à leur place, il n’y avait aucun signe de tumulte ou d’agitation. C’était à se demander si nous n’avions pas tous rêvé lorsque nous avons entendu le vacarme retentir.

Fort heureusement, Samy n’avait rien. Il est sorti de l’hôpital dans la soirée après s’être réveillé et est revenu à l’école la semaine d'après. Il disait ne pas se souvenir de ce qui s’était passé, mais nous l’avons senti un peu distant les jours qui ont suivi. Au final, nous n’avons jamais su ce qui se tramait vraiment dans le local à vélo. Dès le lendemain de l’incident, l’accès a été condamné et nous avons fini par cesser d’en parler.
 »

Elle marqua un long silence, signe que son histoire était terminée. Faute d’avoir pu voir Titania le faire, elle n’essaya pas d’éteindre la bougie qui se trouvait devant elle.

« Ça fait longtemps que je n’ai pas vu Samuel, se murmura-t-elle à elle-même avant d’écouter la prochaine histoire. Je me demande ce qu’il est devenu. »

En plaçant sa main par-dessus sa tasse, elle remarqua que son thé avait atteint une température acceptable et fut prise d’une envie de le goûter. Avec précaution et délicatesse, elle souleva son masque de quelques degrés avant de le replaquer immédiatement contre son visage. Elle avait senti Crumble bouger, prêt à bondir à l’extérieur dès qu’il en aurait l’occasion. Tant pis. Elle aurait essayé.
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Séphora Belami
Séphora Belami
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Séphora Belami
Mar 27 Fév - 21:16

Ce fut Titania qui se jetta à l'eau, et franchement ça donnait bien le ton. La légende urbaine du manchot de la FEAH. C'était une belle entrée en matière, ça touchait proche du quotidien avec la perspective de pouvoir croiser la route de ce sinistre individu toujours vêtu de noir. Et puis l'idée d'une personne avec un membre en moins vecteur de l'horreur sur de pauvres innocents (ou moins), c'était un classique de la légende. Que ce soit un manchot avec un crochet qui éventrait ses victimes avec ou bien un bossus à la jambe de bois âme damné du Grand Cornu qui s'attaquait aux voyageurs s'attardant trop tard sur les route pour les mettre dans son grand sac de toile et les livrer à son Maître. Oui, du classique mais efficace, de quoi lâcher un frisson.

Oh punaise… Ah, ouais elle en envoyait du lourd Marissa. C'était purement terrifiant et la manière dont elle racontait laissait sous-entendre d'une manière des plus inconfortable qu'il ne s'agissait pas simplement d'une crise de panique d'un enfant enfermé dans un endroit sombre. Quoique ce ne serait pas moins effrayant pour le gosse dans cette situation.

Bon, il allait falloir sortir le grand jeu pour tenir le niveau.

-A mon tour. Je ne sais pas comment l'on célèbre Samhain dans vos familles et communautés respectives, ni même si on le célèbre à proprement parler. Mais pour ma famille, la nuit où le Voile entre les Mondes est le plus fin n'est pas une affaire bénigne. Nous nous devons de respecter les morts et les êtres qui vivent à la frontière de nos propres existences. C'est une leçon que la famille Belami tâche d'enseigner très tôt à tous ses membres, mais parfois il faut apprendre les choses à la dure pour ne jamais les oublier.

J'avais six ans quand c'est arrivé. Je retournais passer les vacances de la Toussaint chez ma Grand-Mère avec mes frères à Avignon. Pour nous Samhain est l'une des grosses occasions de réunion familiales, la plus grosse juste après Yule. Et comme chaque année il y avait donc un afflux assez important de jeunes enfants et d'adultes particulièrement occupés. En conséquence on laissait surtout les enfants s'amuser entre eux et les adultes faire de même. Du moment qu'il y avait une vague surveillance et que la serre et le jardin des poisons étaient bien sous clef il ne devrait pas y avoir de problème. Et je dois dire qu'à part quelques mésaventures de gamins sans conséquences, ce raisonnement se révélaient assez juste. Enfin, généralement, cette année là ça n'a pas été le cas.

Je dois préciser avant de continuer que les enfants de ma famille n'étaient pas les seuls à jouer sur le domaine durant cette période. Non, vacances scolaires et évènement important en préparation oblige, il y a avait au moins une semaine où les employés de maison se retrouvaient à devoir gérer la question de la garde des enfants. Grande-Mère a toujours été assez arrangeant de ce côté-là, du moment qu'ils se montraient bien élevés et respectueux elle ne voyait pas de soucis à ce qu'ils accompagnent leurs parents au travail et se mêlent aux enfants de notre famille. C'était un arrangement qui convenait à tout le monde, les employés profitaient d'une journée de travail sans avoir à payer pour garder ou occuper leurs enfants, ceux-ci profitaient des mêmes activités que nous, et nous avions plus de camarades de jeu. Julie était une de ses enfants, et une habituée du système. Elle avait douze ans et depuis ses deux ans son père l'emmenait avec lui pour les vacances de Toussaint.

Julie était la plus grande des enfants de mon groupe. Peut-être trop grande pour nous d'ailleurs, nos jeux et centres d'intérêts avaient tendance à vite l'ennuyer mais je pense qu'elle aimait la perspective d'être la plus grande, la cheffe, ce qui faisait qu'elle n'allait pas vers les enfants plus grands. Cela lui aurait fait perdre son statut. Mais elle aurait certainement mieux fait. Je me souviens que cette année-là Julie s'était montrée particulièrement irritable, nos jeux ne la stimulaient pas assez. Elle cherchait surtout à nous effrayer et prouver qu'elle était la plus courageuse et que ce qui nous inquiétait n'avait aucun impact sur elle. En conséquence elle avait grimpé le plus haut de l'arbre aux prises les plus compliquées que nous connaissions, elle s'était vantée à qui voulait l'entendre de pouvoir sans problème rester seule dans le cabinet de la bibliothèque, la porte fermée et dans le noir. Ce cabinet aussi c'est toute une histoire, mais pas pour cette fois. A chaque fois elle poussait toujours plus et cherchait à aller toujours plus loin. Et tout ça a culminé le soir de Samhain.

Le soir de Samhain, une fois que le soleil menaçait de se coucher nous avions la stricte interdiction de sortir dehors. Adultes comme enfants passaient la soirée et la nuit entre les murs de notre demeure, nous ne mettions le nez dehors qu'au matin. On nous a toujours dit que c'est parce que le temps de ces quelques heures le monde n'est plus totalement à nous. Julie était au courant de tout ça et elle savait que la perspective de croiser quelqu'un, ou quelque chose, ce soir-là nous angoissait profondément. Alors Julie a décidé de nous montrer que nous étions tous de gros bébés pour avoir ainsi peur du noir, qu'il n'y avait rien à craindre dehors et certainement pas cette nuit plus qu'une autre. Quand le soleil a commencé à se coucher, au lieu de profiter du feu de la cheminée, de la veillée qui commençait et du cidre chaud aux épices que l'on nous servait, Julie s'est glissé dehors.

Honnêtement elle avait fanfaronné sur le fait qu'elle allait sortir et même se rendre jusqu'au vieux cimetière toute la journée. Mais on pensait tous qu'elle bluffait, les plus grands se disaient qu'en réalité elle s'était juste cachée quelque part dans le manoir et qu'elle sortirait un peu plus tard pour nous faire marcher. Et nous les plus jeunes nous les avons suivis, certainement aussi parce que sans Julie ça voulait dire plus de cidre et de friandises pour nous. Seulement, Julie ne s'était pas cachée dans un coin.

On l'a réalisé lorsqu'une fois la nuit bien installée elle est rentrée par la grande porte. La tête haute et le regard fier, drapée dans une étoffe qu'elle n'avait certainement pas en partant. Elle était bouffie d'orgueil a déclarer qu'elle avait bravé la nuit et le cimetière sans croiser rien ni personne, elle avait même récupéré cette belle cape sur sa route. Quelqu'un l'avait bêtement oublié sur une tombe et avait sans doute les pétoches de retourner là-bas de nuit; Mais pas elle !

Seulement, ce qu'elle ne semblait pas réaliser c'est que la toile était sale et pleine de terre. Des tâches brunes et noires la décorait et de là où j'étais je pouvais sentir une odeur absolument infecte de pourriture et de renfermé s'en élever petit à petit. J'avais le contenu de mon repas qui me remontait dans la gorge. Tout le monde était silencieux, absolument horrifié de ce que Julie venait de rapporter, mais elle ne semblait se rendre compte de rien; Ce n'est que quand les vers ont commencé à sortir des plis du tissus et à tomber par terre en se tortillant et que certains glissaient sur elle avant de s'écraser à ses pieds qu'elle a semblé réaliser. Alors qu'elle poussait un cri glaçant voilà que TOC ! TOC ! TOC !

Trois coups résonnèrent depuis la porte. Trois coups plus forts que ce qu'une main humaine aurait pu produire. Ils résonnaient en écho du cri de Julie et soudain l'air était devenu glacial; La lumière semblait avoir faibli drastiquement. Je me souviens que ma mère a attiré mes frères et moi contre elle. Et il y a eu un silence de plomb durant une éternité. Une éternité qui a duré jusqu'à ce que Grand-Mère traverse la foule pour aller ouvrir. Et là, sur le pas de la porte se tenait un être décharné. C'était un cadavre debout dans l'embrassure de la porte, dans la lumière de la rousse nous voyons tous les détails de sa chair putride tombant en lambeaux par endroit révélant un os jauni. Son abdomen était tendu d'une manière grotesque, rempli de liquide et de gaz, et lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler des milliers de vers blancs s'en échappèrent. Il avait une voix grinçante et rauque à la fois "Je suis venu récupérer ce qui est mien. On m'a volé mon linceul, je demande réparation. Qu'on me rende ce qui m'a été pris et qu'on me le rende bien". Je pense que l'intégralité de l'assemblée était terrifiée, Julie la première. Je crois que le sang avait entièrement déserté son visage. Mais Grand-Mère était d'un calme olympien "La faute doit être réparée et en temps que maîtresse des lieux j'y veillerai. Tu peux partir devant, ami, tu as ma parole qu'avant la fin de cette heure moi et la fautive viendront faire amende honorable".

Cela dû convenir au visiteur car il tourna la talon pour reprendre la route vers le cimetière d'une démarche raide, des vers et des morceaux de chair pourrie tombant au sol à chacun de ses pas. Une fois qu'il avait disparu dans la nuit Grand-Mère a pris Julie par le bras et à fait venir son père dans son bureau. Je ne sais pas ce qu'il s'est dit dans cette pièce cette nuit là, mais je sais que très vite Julie et Grand-Mère sont sorties dans la nuit. Seules. Grand-Mère a défendu à tous et toutes de quitter le salon jusqu'à leur retour. Surtout pas les enfants.

Elles sont revenues deux heures plus tard. Julie était encore plus pâle que lorsque le corps avait parlé. Elle frissonnait de fièvre et était dégoulinante de sueur, mais surtout ses cheveux avaient entièrement virés au blanc. Elle s'est effondrée au milieu de la pièce après avoir fait quelques pas pour chercher le feu. C'est seulement là que les enfants ont été emmenés se coucher.

Julie est morte dans la nuit, avant les premières du jour. J'ai appris plus tard que son père avait démissionné en recevant une lettre de recommandation ainsi qu'une petite fortune en compensation. Personne ne nous a jamais reparler en tant qu'enfant de cette soirée, nous avions compris de nous même la leçon. Mais depuis, aucun enfant n'appartenant pas à la famille ne reste passer la nuit de Samhain chez nous.

Et dans le souffle de ses derniers mots Séphora vient souffler la flamme de sa bougie. L'histoire est globalement vraie. Seulement elle n'est pas arrivée l'année de ses six ans, ni même durant tout le siècle dernier. C'est une vieille histoire qui remonte à quelques années avant la Révolution si on peut se fier au récit familial. La gamine s'appelait bien Julie, mais elle n'était pas là en vacances mais pour travailler. Cela dit elle est bien morte en conséquence pour sa faute à la fin.
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Jumeaux Vorobiev
Jumeaux Vorobiev
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Jumeaux Vorobiev
Mer 28 Fév - 11:30
La soirée avait rapidement tourné à celle ou celui qui raconterait son souvenir le plus terrifiant on dirait. Kecha était très bon public, prêt à croire que chaque histoire c'était passé exactement comme elles le racontaient. Après tout, s'il n'avait jamais croisé ce fameux manchot, il était bien placé pour savoir qu'à la FEAH, les étudiants disparaissaient un peu trop facilement. Et Marissa était bien trop honnête pour leur mentir. Quant à Sephora, pour avoir grandi avec une sorcière, et pour avoir rencontrer sa famille lors de la Lithia, l'histoire qu'elle racontait était terriblement vraisemblable. La dernière l'avait plus rendu triste qu'effrayé à vrai dire. Pauvre jeune fille qui avait payé le prix fort pour une erreur d'enfant. Il avait reniflé assez bruyamment lorsque Sephora leur avait expliqué sa mort, qu'il avait senti arriver. Avant de sursauter lorsqu'elle souffla la bougie, lâchant la mignardise qu'il avait en main. Car aussi horribles qu'avaient été leurs histoires, ça n'avait pas empêché Kecha de se goinfrer. Il s'était levé pendant l'histoire de Marissa et ait été revenu avec une assiette pleine de pâtisseries. Il jetait d'ailleurs de temps en temps des coups d'œil méfiant à son amie, pour s'assurer que Crumble reste bien en place. Il déglutit, avalant le morceau qu'il avait en bouche, pendant que le concierge rallumait la bougie éteinte avec son briquet. Il se leva. Il avait la bouche sèche avec tous ces gâteaux.

A mon tour je suppose ? Comme on en est à raconter nos souvenirs traumatisants...

Il commença son histoire tout en se remplissant une tasse de thé, choisissant celui ramené par Shigeru.

Mon frère et moi avons grandi dans un château en Russie, entre Saint-Pétersbourg et lac Onega. C'est un très beau et très grand lac, où on était il était bordé par la forêt. Les randonneurs aimaient bien s'y promener. Et des fois, certains disparaissaient. Je suppose que mon père n'y était pas pour rien. Vous vous en doutez sûrement, mais c'est un vampire.

Il souriait en raconter ça, et pour une fois, il ne cherchait pas à cacher ses crocs. Il se rassied entre Marissa et son camarade de jeu de rôle, faisait tourner la boule à thé pour que ça infuse plus vite.

Enfin, ce n'est pas une histoire de vampires que je vais vous raconter, celles que je connais sont trop horribles pour une soirée thé et gâteaux, mais plutôt une histoire de fantômes ! Aujourd'hui, le château n'existe plus, il a été réduit en cendres, mais à l'époque c'était un grand et vieux château de pierre et de bois, froid et humide comme une chambre étudiante du campus. Je ne sais pas quel âge il avait exactement, mais plusieurs siècles ça c'est sûr ! Et comme tout vieux château, il avait son lot de fantômes. Je ne sais pas non plus combien de personnes sont mortes entre les murs. Mon frère et moi, on n'avait pas le droit de nous rendre dans les sous-sols, mais des fois on entendait des hurlements en venir, donc beaucoup je pense.

Il souffla sur sa tasse. C'était ça qui était embêtant avec le thé il trouvait, il ne pouvait pas le boire tout de suite. Ayant décidé qu'il avait trop soif, et que le liquide était devenu assez foncé, il retira la boule pour en boire une gorgée, avant de reprendre.

Un jour, c'était en été je me souviens car il faisait chaud, on s'est levés plus tôt que d'habitude et on a vu des traces de pas pleines de boue devant la porte. On y a d'abord pas prêté attention, beaucoup de personnes circulaient nuits et jours dans le château, et elles ont été vites nettoyés. Mais deux ou trois nuits après, Sacha a été réveillé par un cauchemar, et il m'a réveillé aussi, car si lui ne dormait pas, pas de raisons que je dorme non plus ! On a entendu une femme pleurer derrière la porte. J'avoue, on n'a pas eu le courage d'aller voir, mais dès que le soleil est levé, on est sorti. Il y avait encore les traces de pas mouillés. On les a suivi, elles allaient jusqu'à l'entré principale du château et on pouvait voir qu'elles continuaient dehors. On avait quoi, sept ans ? On était les seuls enfants du château, autant dire qu'on n'allait pas laisser ce mystère nous passer sous le nez, surtout que notre père était absent ! On a enquêté pendant toute une semaine. On a interrogé tous les serviteurs du château, personne n'a voulu nous en dire plus, mais on voyait bien qu'ils nous cachaient quelque chose. Et chaque nuit, on montait la garde dans notre chambre et chaque nuit, on entendait les pleurs, et chaque matin il y avait ces traces de pas. On les a suivi dehors un jour, elle partait d'une des chambres de l'aile principale et menait jusqu'au lac ! On a essayé d'appeler la dame, à travers la porte, on s'était rendus compte qu'elle passait toujours à la même heure, mais elle ne nous a jamais répondu. Pourtant on avait l'impression de l'entendre de plus en plus fort. Même avant ça, on n'avait pas le droit de sortir de notre chambre une fois couchés, mais ceux qui connaissent Sacha savent qu'il n'est pas très bon pour obéir aux règles.

Il eut un petit rire en disant ça. D'ailleurs il fallait qu'il retienne bien les histoires qu'il avait entendu ce soir, pour pouvoir les lui raconter à son tour. Sacha aimait bien les bonnes histoires, et savait mieux les raconter d'ailleurs. Il reprit une gorgée dans son mug.

Une nuit, on a décidé de la suivre. Enfin, Sacha a décidé et moi je l'ai suivi. On y repensant, ce n'était pas la meilleure des idées, mais on s'était mis d'accord pour percer ce mystère nous-même. Quand elle est passée devant la porte, on l'a ouvert et on l'a suivi. C'était, eh bien, un fantôme, blanc et translucide, mais elle flottait super vite, comme si elle s'enfuyait, d'ailleurs on a dû lui courir après. Elle n'arrêtait pas de se retourner, on aurait qu'elle savait qu'on la suivait, elle avait une vieille robe qui dégoulinait, je crois qu'elle était pieds nues. On a dévalé les escaliers, et ça c'était sympa car on ne pouvait pas courir dans les escalier d'habitude, mais bon, foutu pour foutu ! Dehors on se prenait les pieds dans les racines et on glissait dans la terre qu'elle trempait, ça c'était moins sympa. Puis, elle s'est arrêtée au bord du lac. On s'est approchés, on l'appelait, mais elle ne répondait pas. Et lorsqu'on a été à portée de main, elle a poussé un cri à glacer le sang, vraiment, j'en ai jamais entendu de semblable, et elle nous a attrapé par le cou, un dans chaque main. Elle avait une sacré force et elle nous a entraîné dans l'eau avec elle. On se débattait, l'eau était super froide en plus, Sacha essayait de nous entraîner dans les ombres, moi je n'arrivais pas à lui mordre la main, rien y faisait. On était déjà enfoncé jusqu'au torse quand notre père est apparu, venu d'on ne sait où. Pour une fois, on a été contents de le voir ! J'avoue que je ne me souviens plus trop de ce qui s'est passé après, on s'est réveillé le lendemain dans notre lit avec de la fièvre je crois, et on a sûrement dû être punis. Mais, et ça j'en suis sûr, j'ai entendu mon père dire à la dame "Я не думал, что мне придется убивать тебя во второй раз. Je ne pensais pas que j'aurai à te tuer une deuxième fois."

Il marqua une pause, songeur, puis vida ce qui lui restait de la tasse d'un trait. Il ne lui en voulait pas, à cet esprit frappeur. Il n'était qu'une victime de plus enfermé dans ce sombre château. Il posa la tasse vide à ses côtés.

On a eu le fin mot de l'histoire quelques semaines après, en surprenant une conversation entre la vieille cuisinière et une blanchisseuse. Le siècle dernier, un été, une jeune femme, une villageoise dont tout le monde a oublié le nom, avait réussi à s'échapper du château. Au lever du soleil, les serviteurs de l'époque avait retrouvé son corps dans le lac. Personne ne l'a enterré, son squelette doit encore y pourrir. Depuis, chaque année à cette période, son fantôme revivait sa dernière soirée sur Terre. Mais après cette nuit où elle a failli nous tuer, elle n'est plus jamais revenue.

Soudainement, il frappa dans ses mains aussi fort qu'il le put, le claquement résonnant dans la pièce. Quoi de mieux qu'un peu de bruit, pour marquer la fin d'une histoire d'horreur ?

J'espère que vous avez eu peur, parce que nous on avait eu très très peur à l'époque ! Mais maintenant que j'ai fini, j'avoue que j'ai menti sur certains points, je vous laisse deviner lesquels !

Il eut un sourire malicieux, qui, peut-être, ne collait pas vraiment avec l'histoire qu'il venait de raconter. Mais pour lui, c'était juste un souvenir de sa jeune enfance parmi d'autres, sans doute plus effrayant que la moyenne, certes, mais pas le pire non plus.
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Shigeru Fuse
Shigeru Fuse
Messages : 132
Date d'inscription : 15/02/2023
Shigeru Fuse
Lun 11 Mar - 14:53

Shigeru ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal à l’aise.

De frissonner. Il faisait souvent diversion en prenant un peu de la nourriture devant lui pour que son cerveau ne s’habitue pas à ces histoires. Que ce soit celle du manchot qu’il avait déjà vaguement entendue (ce type le terrifiait, surtout qu’il savait que Rouge se promenait vraiment dans la forêt la nuit!), celle de Sephora qui, même si elle avait eu lieu il y avait des années n’était pas franchement rassurante ou celle de Kecha qui lui fit dresser les poils des bras.

C’était tout bonnement terrifiant et de moins en moins, Shigeru pensa qu’il était une bonne idée que de s’attarder ici.

Était-ce cependant sûr que de sortir alors que le Manchot rôdait ? La noyée n’était pas là, ni les autres créatures évoquées par ses camarades – ce cimetière était loin, également.

L’autre chose qui terrifia largement Shigeru, ce fut Sammy. Cette histoire dont la fin était largement à déterminer était horrible et son regard, même si son oreille traînait, n’avait pas dérivé de Marissa.

Était-ce aussi à cause de son odeur, si hypnotisante et agréable ? Pendant un instant, Shigeru se demanda s’il devait raconter cette histoire-ci en particulier, maintenant que c’était son tour, mais il ne pourrait sûrement pas supporter de le faire devant une aussi large assemblée.

Alors qu’il cherchait une histoire parmi ses souvenirs du Japon, son regard ne se détourna pas de Marissa. Il ne changerait pas de cible tout le long du récit, d’ailleurs. Il raconterait l’arrivée de Rouge, ni plus ni moins.

« Avec mes amis, nous avons toujours aimé les histoires d’horreur. », il parlait à voir basse comme si entendre l’histoire pouvait conjurer le démon. « On s’en est toujours moqué, tout cela, ça n’existe pas. On se réunissait la nuit dans des maisons abandonnées, pour faire ce que nous faisons aujourd’hui. On. On riait de nos récits, on ne les prenait pas au sérieux. Nous avons comme cela fondé le club d’occultisme du lycée et nous nous sommes mis à regarder des livres sur le sujet. Il y en avait un qui nous plaisait particulièrement : il parlait de l’invocation. Ce qui était invoqué pouvait être puissant et aux ordres de l’invocateur, ça nous faisait planer. Et. »

Il avala sa salive douloureusement, détourna une demi seconde le regard de Marissa pour la fixer de nouveau.

« Nous l’avons fait en respectant les conditions du rituel. Sans doute avons-nous été un peu idiots, nous avons remplacé certains ingrédients du rituels par d’autres, comme pour une recette de cuisine. Et lorsque nous avons prononcé les paroles dans une langue qui n’était pas la nôtre, le cercle a vraiment commencé à bougé. J’ai pensé que c’était Mizuki qui nous jouait un tour, mais non. Il y a eu des bruits, des voix et mes amis et moi avons été expulsés du cercle par un violent vent. J’ai eu le temps de voir que le cercle avait été rompu avant de m’évanouir et puis je me suis réveillé dans un lycée en ruine. Il y avait eu une explosion, mes amis étaient autour de moi, blessés. Il n’y avait pas de traces du cercle, ni du livre que nous avions utilisé. Je. Depuis, j’ai des absences. J’ai peur d’être influencé et de blesser des gens. Je n’ai plus de nouvelles de mes amis, ils ont peur de moi. »

Il s’arrêta, même si cette fin n’était pas une fin, puis ouvrit la bouche de nouveau.

« Sammy. Tu as tout de même moyen de le contacter ? Ce serait lui sous le masque ? »

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Philippe Bruyère
Philippe Bruyère
Messages : 86
Date d'inscription : 05/06/2023
Philippe Bruyère
Lun 11 Mar - 17:19
Philippe en avait vu ses choses, pendant sa carrière de héro : des anciens nazis, des catastrophes naturels, des prises d'otage, des trafics divers et variés. Des bâtiments entiers rasés, des blessés à la pelle, des morts aussi. Eh bien, il s'était rarement senti horrifié que maintenant. Tous ces jeunes qui parlaient plus ou moins normalement des horreurs qu'ils avaient vécu, alors que le plus vieux ne devait même pas avoir un quart de siècle. Et il n'était pas sûr qu'ils soient soutenus, suivis, comme ils devraient l'être. Heureusement, les thés étaient vraiment bons, mais même ça, il n'était pas sûr que ça suffise. Là il était très partagé entre l'envie de redescendre en fumée une et celle de s'enfiler quelque chose de plus fort que des herbes infusées. Genre, du whisky. Toute la bouteille si possible.
Celle du garçon Rouge/Shigeru ne faisait même pas peur. Elle était juste triste, pour lui. Il leva son mug de thé en sa direction.

Tu s'ras toujours le bienvenue au Charc-en-ciel, gamin.

Bon, c'était à lui à présent. Il pouvait difficilement raconter la seule histoire d'horreur dont il se rappelait, enfin à part les classiques Dame Blanche et Bloddy Mary, celle de la main coupée des toilettes de la section 3. Mais c'était sans aucun doute un peu trop dégueulasse et grivois pour être raconté ici, surtout après ce déballage de trauma. Il soupira.

Désolé les jeunes, moi j'suis surtout venu pour le thé, j'ai une vie super chiante à côté des vôtres, le dernier truc qui m'a fait flippé c'est l'augmentation de ma facture d'électricité.

Il aurait pu juste passé son tour, ou dire qu'il descendait fumer une clope comme il en avait envie. Mais ça aurait été lâche. Il haussa les épaules. Bon, il avait bien quelque chose qui ferait l'affaire.

M'enfin, pourquoi pas. C'est arrivé une après-midi où je gardais ma nièce. Regardez, elle est super mignonne non ?

Comme le voulait la tradition, il sortit son téléphone pour montrer la dernière photo de sa nièce, comme il faisait à chaque fois qu'il en parlait. Et encore, le club de thé avait de la chance, car ceux du club de char avait le droit en prime à cinq minutes d'anecdotes. Il prit soin de montrer le petit écran de son smartphone à chacun des autres participants (oui, s'il était passé du portable à clapet à ce genre de modèles, c'était juste pour pouvoir prendre de jolis photos d'elles) excepté Marissa bien entendu, avant de continuer.

Elle s'appelle Taous et elle avait trois ans à l'époque. Elle s'amusait avec avec sa ferme Duplo dans la cuisine, elle voulait plus que j'joue avec elle parce que j'faisais pas assez bien la vache, 'fin bref, du coup j'lisais les dernières conneries du Petit Pointilleux, quand j'me rend compte que j'entends plus de bruits. Et vous verrez si vous avez des gosses, quand on les entend plus c'est qu'c'est louche. J'baisse la tête et j'vois qu'elle fixe le plafond. J'ai regardé aussi, y avait rien, alors j'lui demande ce qu'elle regardait. Elle me dit les gens. J'lui ai demandé ce qu'ils faisaient, elle m'a répondu : Ils pendent. Du coup on est allé regardé un Disney dans le salon. Quand ma sœur est rentrée le soir, je lui ai proposé de cramer la cuisine dans le doute, elle a pas voulu pour une histoire de caution. Taous en a jamais reparlé donc, les gens ont dû aller pendre ailleurs, dans l'bureau de Scipio j'espère.

C'était sans doute très mal raconté, mais il s'en foutait. Les autres avaient mis la barre trop haute pour qu'il puisse ne serait-ce qu'espérer l'atteindre. Il aurait pu rajouter que dans sa famille, il y avait une banshee comme lointaine ancêtre et une sorcière comme tante. Que lui-même hurlait à la mort à chaque fois qu'un mourant rendait l'âme à ses côtés. Philippe était sûr que sa nièce avait vu quelque chose, dans cette cuisine. Mais ça aurait donné un sérieux indice sur ce qu'il avait été, dans une autre vie. Il préférait donc se lever pour aller goûter un thé différent.
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