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 :: Sur le campus :: Vers la forêt :: Le lac et la tour de Siobhan
Squa-faë-tteur | Robin
Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Sam 9 Déc - 18:42
C'était un endroit vers lequel Morphée se tournait régulièrement lorsqu'il avait des questions.

Sur plein de choses, sur ses véritables parents, lorsqu'il faisait un cauchemar qu'il ne comprenait pas, juste un endroit où il espérait trouver ses marques.

Ce n'était pas pour autant que Morphée expliquait à l'autre les raisons de sa venue, la plupart du temps, il squattait juste, il prenait un truc à grailler avant de parler des Faës et d'envisager de les rencontrer. Robin (c'était son nom) était aussi d'ascendance faë. Il avait vécu un temps bien plus important que lui pour en connaître (il pensait) ou juste comprendre leurs habitudes.

Robin savait bien des choses (mais Morphée ne le reconnaîtrait sûrement pas)

Parfois, ils décidaient de bouger tous les deux et ils partaient en direction de la forêt. Cette dernière était dangereuse, mais ils le savaient : Morphée avait l'expérience du dangereux, mais la forêt, elle, lui foutait toujours un peu la frousse. C'est dans ces moments qu'il aurait espéré que Philippe soit à ses côtés, en attendant, il y avait juste Robin.

Cette fois-ci, le conseiller d'orientation avait fait un rêve surprenant, à la limite du réel et de l'imagination, revu ou imaginé cette sensation chaude qu'était la main de faë au dessus de sa tête de nourrisson puis leur bénédiction sur son front. Il s'était levé en larmes, puis les avait essuyées. Son cœur était serré, il s'était mordu les lèvres puis avait modifié son apparence pour ne plus être le changelin à la face cramée par le feu et aux oreilles pointues, mais ce Morphée de 10 ans, trop beau pour être vrai, cheveux blonds et vêtements de gamins, celui-là même que Roman avait coincé, celui qui était la raison de l'existence de cette photographie de Scipio, vêtements trop petits, allure défaite.

La journée se déroula normalement, si ce n'était que Morphée semblait légèrement perdu. Il répondit approximativement aux questions, puis, vers midi, se dirigea instinctivement vers le parc naturel, le lac. Robin vivait là-bas, il pourrait lui poser les questions qu'il voudrait, manger des trucs – et là, Morphée avait faim.

Drôle de vision que ce gamin qui était arrivé dans cette baraque et qui y entrait comme si c'était chez lui. Il entra par une fenêtre et se dirigea vers la huche à pain et mit la bouilloire sur le feu. Se fit un sandwich avec un bout de viande trouvé également, Robin était un nuton plein de ressources, il supposait qu'il s'agissait d'un lapin chassé la veille ou quelque chose comme ça.
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Robin
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Robin
Jeu 14 Déc - 8:09




(feat. Morphée Doisneau) ֎ Maison de Robin & novembre 2008


Squa-faë-tteur


Le lac aux abords de la forêt regorgeait de ressources et de beautés en tout genre. Robin aimait à se perdre dans quelques fourrés aux alentours de cette immense étendue d’eau entre les cours. Souvent, il s’allongeait dans l’herbe, fermait les yeux et laissait la nature avoisinante le guider vers quelques songes plus ou moins agréables. Le réveil balayait toujours les images et les sons qui traversaient son corps comme son esprit durant son sommeil, toutefois il lui restait toujours une sensation, un écho des rêveries qui étaient siennes.

L’hiver, Robin trouvait un arbre et s’installait entre ses branches dégarnies, profitant de la fraicheur d’un vent plus ou moins vif, tandis que la vie fourmillait de-ci de-là. Elle se faisait plus discrète, pour autant le lutin savait qu’elle était toujours là, cachée sous la terre ou sous l’écorce sombre.

Aujourd’hui, il s’était permis une petite pause de cet acabit, ne supportant plus copies et notes qui l’attendaient dans sa petite maison. Depuis bien des années l’enseignement était devenu un poids pour lui, alors ses pauses s’allongeaient de plus en plus. Il ressentait ce besoin de déconnexion davantage chaque jour, et pourtant il finissait toujours par retrouver ses copies, ses cours, ses élèves.

Il ouvrit les yeux sur l’étendue grise du ciel, jeta un regard aux alentours puis se laissa aller à un soupir las. Il est l’heure d’y retourner, mon ami. Sans grande motivation, le lutin étira son corps avant de se jeter au bas de son perchoir nu. Les branches grincèrent un court instant après son saut, puis reprirent leur place, comme si la présence de Robin sur elles ne fut qu’un mirage.

Le lutin leur adressa un vague regard de remerciement, puis prit la direction le ramenant à ses obligations. Il ne se pressa pas, flânant sur le chemin longeant le lac. Et lorsqu’il atteignit enfin sa destination, un haussement de sourcil rendit un semblant de vie à son visage. Quelqu’un se trouvait dans sa petite demeure.

Pas inquiet, seulement intrigué, Robin poussa la porte d’entrée et comprit aussitôt l’identité de l’intrus. Il roula des yeux, avant de fouiller les pièces à la recherche de Morphée ; seul lui s’installait ici comme s’il s’agissait de sa propre maison. Et lorsque le lutin le dénicha enfin, il croisa ses bras sur son torse dans un soupir.

— Je finirais par vous faire payer pour toute la nourriture que vous engloutissez en venant chez moi, Morphée.

Il ne fit aucune remarque quant à son apparence, se contentant d’un vague regard dans sa direction.

— Qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui ?





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Morphée Doisneau
Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Sam 30 Déc - 21:29
Morphée attendait Robin, il songeait qu'il pourrait bien lui rembourser toute cette viande et tout ce pain un peu plus tard ; il glisserait discrètement dans ses placards leurs équivalents, évidemment provenant du supermarché local, lui-même étant incapable de produire des produits de telle qualité.

Morphée avait toutefois conscience que ce n'était toutefois pas une excellente idée que de s'introduire chez les gens et de vider leur frigo. Cette habitude, qu'il avait développée au fur et à mesure du temps chez Robin, lui vaudrait sûrement des ennuis (mais c'était si bon, il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était comme s'il y avait une odeur chez Robin qui faisait qu'il se sentait comme à la maison.)

Il y eut un bruit et l'enfant se retourna vers le personnage qui venait d'apparaître. C'était, sans grande surprise, le nuton qui revenait chez lui et il lui adressa un sourire encourageant.

« Je serai ravi de t'inviter à dîner. Le fumet du jambon séché est tellement attirant à chaque fois que je ne peux y résister. »

C'était une raison un peu foireux, en effet, mais c'était en quelque sorte vrai. Refusant de se montrer impoli (mais ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, Morphée reprit tout de même le couteau et désigna le pain.

« Je t'en coupe un morceau ? Tu dois avoir faim. »


Le temps que Robin réponde, il prit une nouvelle bouchée du sandwich et la savoura. Il était rare d'avoir des produits de cette qualité au RU du campus, lui-même s'esquivait la plupart du temps pour acheter quelque chose dans les nombreuses boulangeries du petit Ludun (les commerçants avaient compris le filon, il n'y avait qu'à voir les nombreuses queues entre midi et deux).

Les pieds de Morphée s'agitèrent. Il ouvrit de nouveau la bouche pour poser finalement cette question qui avait été la raison de sa venue.

« Je voulais savoir si nous pouvions retourner en forêt ensemble. Ou si tu en avais vues. Des Faës. »

Il y avait quelque chose qui brillait, dans le regard du blond, comme un brin de folie, à moins que ce ne soit de la curiosité. L'envie de se perdre dans les bois, de rencontrer des Faës, de voir des pierres à lutins comme celles dont on parlait dans les contes – peut-être même se faire entraîner dans une danse.

En tant que nuton, Robin avait sûrement dû être témoin de ce genre d'évènement, c'était une des raisons qui faisait que Morphée était autant attiré par sa présence ici, à la FEAH.

« Je pose beaucoup de questions. Je ne t'ai même pas demandé comment tu allais. »
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Robin
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Robin
Dim 7 Jan - 16:10




(feat. Morphée Doisneau) ֎ Maison de Robin & novembre 2008


Squa-faë-tteur


À ses questions, Robin connaissait d’ores et déjà les réponses. Morphée ne se rendait dans sa demeure qu’en cas d’interrogations sur les Faës. Habité par une étonnante curiosité, il s’échouait ici en bordure de lac pour rassasier cette dernière. Le nuton grognait quelque peu pour la forme, mais il appréciait de trouver une âme aussi intriguée en ces lieux. Après tout, ils étaient rares les gens à se soucier de l’histoire comme des coutumes d’autrui. Robin aimait à discuter avec le conseiller d’orientation, à se promener dans la forêt en quête de rencontres magiques et à se remémorer les belles années de ses jeunes années. En bonne compagnie, elles lui semblaient bien proches et réconfortantes.

Il roula des yeux à la proposition de Morphée, ne sachant trop s’il pouvait l’accepter. Robin ne prenait pas grand plaisir à sortir hors de la FEAH, en particulier lorsque le monde pullulait dehors. Les regards des hauts-terriens, et parfois même de ses semblables monstrueux, lui pesait de plus en plus au fil des années. Il devenait de plus en plus dur de supporter les jugements silencieux, comme les remarques plus directes.

Son regard accrocha l’apparence frêle et enfantine de Morphée, et il se dit – sans doute naïvement – que sa présence atténuerait les commentaires désobligeants.

— Nous verrons si vous serez capable de tenir votre promesse, pour l’heure j’en doute.

Sur ces mots, le nuton fit le tour de la table afin de rejoindre la cuisine pour se préparer un thé. Son ventre ne criait pas famine, toutefois l’idée d’une infusion douce et fruitée le tentait bien.

D’un vague signe de main, il rejeta aimablement la proposition de son collègue tandis qu’il faisait chauffer eau et pétales de fleur avec un soupçon de menthe séché.

— Ne vous inquiétez pas pour moi, mangez plutôt. Et pas de gâchis, vous savez que j’en ai horreur.

Il comptait sur Morphée pour respecter les principes de sa demeure, même si – étant donné l’appétit de ce dernier – le jambon et le pain ne seraient assurément pas gâchés.

Sans plus de discours, Robin se concentra sur le frémissement de l’eau, et la danse des pétales. Peu à peu, ces derniers libéraient toutes leur essence, se mêlant à la menthe pour une harmonie délicate. Leur senteur arracha un sourire nostalgique au nuton qui oublia un court instant la présence son collègue à ses côtés. Il ne répondit d’ailleurs pas immédiatement à ses interrogations, se contentant de lui adresser un regard avant de revenir à son infusion.

Ce ne fut qu’à l’instant où il versa l’eau à présent ambrée dans une tasse qu’il ouvrit la bouche pour parler.

— Oui. Et non.

Robin alla s’installer lui aussi à la table, adressant un sourire attendri à son vis-à-vis. Morphée ne semblait pas toujours dégourdi avec les relations humaines, ce qui lui conférait une aura quelque peu hésitante et attachante.

— Voyons, Morphée, pensez-vous que je me soucie de tels détails alors que je vous gronde à peine pour vos effractions à répétition chez moi ?

Ainsi, le nuton espérait bien esquiver la question de son collègue. Il ne souhaitait pas s’épancher sur les humeurs qui l’habitaient, encore moins en présence d’une personne qu’il appréciait suffisamment pour sourire.

— Avant de partir, mangez. Nous aurons tout le temps de nous rendre en forêt après et de discuter de tout ce que vous souhaitez.

Il fit glisser ses doigts autour de sa tasse, laissant la chaleur de son thé se propager sur sa peau avant de prendre une gorgée de ce dernier.

— Je ne sais pas si je pourrais répondre à toutes les interrogations, je ne suis pas expert après tout.





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Morphée Doisneau
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Morphée Doisneau
Dim 21 Jan - 21:21
Il ne savait pas s'il le lui avait déjà fait remarquer, mais il était tout de même étrange de voir que Robin le vouvoyait, après tant de mois ou de discussions ensemble. Il lui ferait sûrement une remarque à ce sujet, on verrait si ça ferait passer cette tendance car Morphée, lui, ne se gênait pas pour tutoyer tous les membres du personnels (sauf quelques uns parmi les vieux sages ou Scipio lui-même, par exemple)

Ce qui appréciait, en revanche, chez Robin, c'était que ce dernier ne disait jamais non à une petite excursion dans la forêt, malgré le fait que ces dernières soient parfois un peu dangereuses. Un sourire naquit donc sur le visage du changelin, il croqua dans un des derniers bouts de son sandwich : c'était tellement bon, si Robin voulait gagner quelques sous en plus, il devrait sérieusement réfléchir à ouvrir un restaurant itinérant ou même de revendre ses fabrications maison aux commerces du petit Ludun ou d'Avalyon. Succès garanti.

« Ah, je voulais te dire. Le tutoiement. Nous sommes collègues tous les deux, je sais bien que j'abuse un peu parfois, mais tutoie-moi. Et en plus, si ça se trouve, nous avons un ancêtre en commun et sommes de la même famille, ce serait fou. »

C'était dit, et c'était une des raisons pour lesquelles il se rendait chez Robin quand il avait besoin plus qu'à certains moments d'avoir un éclairage sur ses origines faës.

« Que faisais-tu, avant la FEAH ? Je suis curieux. Et ne t'inquiète pas, je ne cherche pas à tout savoir, je veux juste des repères. »

Il avait sorti une pomme de son sac et la croquait, désormais. Après un sandwich comme ça, un fruit un peu croquant et juteux faisait toujours plaisir. Il savait que se promener dans la forêt n'était pas sans danger, aussi comptait-il sur les pouvoirs du nuton ou les siens pour se débrouiller en cas de problème.

« Oh, je voulais te demander. »
, et ça n'avait rien voir avec le reste de leur conversation, cette histoire de faës et de préparation pour entrer dans la forêt. Plutôt une discussion basique entre professeurs ou membres du personnel au sujet d'étudiants un peu récalcitrants. « T'as pas de soucis avec les étudiants, ces derniers temps ? Si c'est le cas, n'hésite pas à me les envoyer, j'en vois de plus en plus qui sont paumés et qui foutent le bordel en cours car ils ne se retrouvent plus dans les programmes. »

Tandis qu'il parlait, Morphée avait plus ou moins grandi, perdant progressivement cette apparence d'enfant pour retrouver celle que peu d'élèves connaissaient : le Morphée adulte, au visage et la peau brûlée, l'apparence qui ne lui consommait guère d'énergie et qui lui permettait sans doute de se concentrer sur autre chose, une fois dans la forêt.
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Jeu 22 Fév - 9:58




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Squa-faë-tteur


Robin se détendit peu à peu, au rythme du parcours de l’infusion dans son corps. Elle le réchauffait doucement, lui apportant réconfort et calme, tandis qu’au dehors la nuit se rapprochait. Il jeta, sans vraiment y penser, une œillade par l’une de ses fenêtres, heureux qu’un collègue lui offrît une raison de sortir. Depuis qu’il avait quitté les profondes grottes souterraines des Ardennes, le lutin préférait passer son temps à l’air libre plutôt que dans des salles de cours ou d’autres pièces trop petites et odorantes selon lui. L’extérieur lui paraissait toujours moins oppressant, plus réel et honnête également. Morphée et sa proposition le rendaient donc d’assez bonne humeur, même si le danger de la forêt n’était assurément pas à omettre.

Le lutin adressa un regard à ses gants, s’assurant qu’ils étaient toujours en bon état, puis se rassura. Morphée et lui n’auraient aucun mal à survivre entre les arbres et les broussailles épaisses ; ils étaient tous deux expérimentés et conscients des risques. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils s’aventuraient dans ces terres sauvages en pleine nuit, et ce ne serait assurément pas la dernière.

Bref, les deux employés de la FEAH étaient rodés à l’exercice à présent.

Robin se détourna de cette certitude lorsque Morphée l’apostropha à nouveau. Un haussement de sourcil s’en suivit alors qu’il prenait une nouvelle gorgée de son infusion.

— Chez les nutons, seuls les parents et leurs enfants se tutoient.

Pas mêmes ceux et celles partageant quelque affection intime ne se parlaient aussi familièrement. Il existait bien une minuscule poignée d’exceptions, toutefois Robin n’en avait pas connu ; il en avait simplement entendu parler par le biais de sa mère ou d’autres adultes dans leurs mauvais jours.

— Toutefois, si cela vous incommode que je vous vouvoie, je peux essayer de travailler là-dessus pour… Eh bien… Vous tutoyer.

La seule perspective de créer un tel rapprochement avec Morphée lui faisait un drôle d’effet. Il lui faudrait assurément quelques semaines, voire mois, pour se faire à l’idée toutefois Robin espérait bien y parvenir. Ce serait une première pour lui, mais peut-être que cette proximité ne lui ferait pas de mal ; bien au contraire.

Il se sentit rougir, songeant un court instant à sa mère qui lui manquait parfois, heureusement que sa capuche masquait son visage et la majeure partie de ses expressions. Et il put également compter sur son collègue qui détourna bien vite le sujet de leur conversation.

— Je voyageais, et j’aidais là où je le pouvais quand je le pouvais.

Le nuton serra un court instant les poings, guerres et morts se bousculant dans son esprit, avant qu’il ne les chassât d’un vague mouvement de tête.

— Et vous, je ne crois pas que nous en ayons beaucoup discuté au cours de ces derniers mois.

Morphée ne disposait certes pas de sa longévité, toutefois son histoire devait être aussi passionnante que la sienne ; voire bien davantage. Robin n’aimait pas penser que son âge lui donnait plus de profondeur et plus d’intérêt que ses pairs. Il s’agirait là d’une arrogance se trouvant à ses lieux de sa manière d’appréhender la vie et le temps offert à chacun.

— Hm ?

Il plongea son regard dans celui du changelin, d’abord curieux puis surpris par sa question. Il était aussi étrange que cette interrogation échappa à ses lèvres tandis qu'il recouvrait une apparence plus adulte, plus véritable sans doute.

Un court instant, le nuton ne sût quoi lui répondre, la tête plus basse qu’auparavant et le poids de ses échecs pesant sur ses petites épaules. J’ai toujours eu des soucis avec mes élèves, à croire que je ne suis pas à ma place ici non plus.

— Vous devez déjà avoir beaucoup de travail, et mes ennuis ne sont rien que je ne puisse gérer moi-même. Arrêtez de vous souciez des autres, pour une fois, et songez un peu à vous-même.





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Morphée Doisneau
Lun 11 Mar - 13:51

Ah. Pour le tutoiement, ce serait sûrement loupé. Tant pis, se dit Morphée. Il se demanda toutefois s’il n’en était pas de même chez les Faës. Connaître leurs habitudes exactes pourrait être intéressant, même s’il n’avait aucune preuve qu’on l’accepterait véritablement dans ces cercles si fermés (et surtout si on le laisserait seulement en sortir).

Morphée eut un drôle de sourire lorsque Robin lui retourna la fameuse question. Oh, il aurait dû s’y attendre. Il ne mentirait sans doute pas concernant son passé de héros, il n’en avait pas honte, loin de là, et puis c’était fini désormais. Morphée n’était plus une cible, il n’avait aucun proche qui ne pouvait être assez faible pour l’être. Non, décidément, Morphée ne mentirait ni ne cacherait son passé.

Il était vrai qu’ils avaient beaucoup parlé, Robin et lui, mais pas de choses qui auraient pu évoquer un passé plus proche. Voyager semblait être une bonne idée, elle nourrit l’idée de Morphée de s’aventurer hors du campus pendant les vacances pour découvrir d’autres lieux qui pourraient le dépayser. Pourquoi pas tout seul, avec seulement un sac à dos.

« Fais comme tu le sens, je ne te force pas. Attends, je crois que... », Morphée fouilla dans sa poche arrière pour y trouver une tablette de chocolat noir. Dans ses souvenirs, il l’avait achetée chez l’un des meilleurs chocolateries d’Avalyon. Une petite merveille avec un peu de pistache à l’intérieur, du genre dont il raffolait. Il la fit glisser sur la table en direction de Robin.

« Tu m’en diras des nouvelles. Et t’en fais pas, je gère mes élèves. De mon côté, je ne peux pas supporter Khora et ça s’est sûrement légèrement vu lors du dernier Halloween...hahaa. Cet’te gosse me rend complètement fou. »
, il fit un geste de la main comme si aborder le sujet Khora lui donnait envie de casser tout le mobilier de la petite maison. Et c’était en réalité le cas. « Tu me donnes envie de voyager, c’est sûr. Tu pourrais me recommander quels pays ? »

Le changelin ne paraissait plus vouloir avoir envie de décoller d’ici pour faire un tour dans la forêt. On était bien, ici, et il semblait vouloir prolonger cette conversation avec son homologue chargé des sports.

Il se frotta la tête, légèrement gêné. Ça y était, il allait aborder son passé. Qu’il le sache, nul autre que Philippe n’était au courant sur le campus, pensait-il (enfin, il supposait que Scipio n’était pas assez idiot pour ignorer le passé de ses employés, c’était évident).

« J’ai été un temps héros, après mes études à Saint-Ange. Il m’est arrivé deux ou trois soucis. », il montra sa cicatrice qui laissait penser qu’il avait pu être très beau par le passé. « Je n’ai pas voulu continuer, j’ai pris ma retraite de manière précoce. »

Il ne s’était jamais renseigné sur le fin mot de cet incendie, d’ailleurs : les personnes qu’il avait sauvées avaient-elles survécu ou avait-il été le seul à avoir été sauvé des flammes en vie ? Maintenant qu’il y pensait, il avait été bien égoïste.
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Robin
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Mar 12 Mar - 9:06




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Robin ne se figurait pas tutoyant l’un de ses collègues aussi rapidement. Il se promettait d’essayer, de s’adapter aux coutumes plus humaines de ses voisins et voisines, mais l’exercice ne se solderait pas aussi rapidement par une victoire. Pour un être qui, depuis plus de deux cents ans, vouvoyait son entourage il était difficile de se détacher d’une telle habitude. En public, le nuton n’était pas certain d’y parvenir, mais à l’abri des regards comme des oreilles indiscrètes peut-être y parviendrait-il.

Heureusement, Morphée ne l’oppressait pas d’une quelconque réflexion à ce sujet, faisant ainsi preuve d’un respect plus qu’apprécié. Robin jetait sur lui un regard emplit de gratitude, tandis que ce dernier farfouillait dans l’une de ses poches. Le lutin l’observa faire, un sourcil haussé sous la curiosité.

Cette dernière se mêla d’ailleurs à une grande surprise lorsque le changelin lui tendit une tablette de chocolat.

Robin la détailla un long moment, incertain, puis se laissa aller à un sourire attendri en attrapant cette dernière. Il n’allait assurément pas refuser un cadeau aussi gentiment offert.

— Merci. C’est très aimable à… Toi.

Le tutoiement lui fit un drôle d’effet, à tel point que de nouvelles rougeurs apparurent sur ses joues dissimulées. Le lutin se félicitait de toujours conserver sa large capuche par-dessus son visage, sans quoi il n’aurait certainement pas trouvé le courage de prononcer ce simple petit mot.

— Khora est une sorte de mystère. Une personne difficile à approcher et à comprendre, mais ne vous forcez pas à en parler… Je sens que le sujet est quelque peu sensible.

Tout comme Morphée ne lui imposait aucune discussion, Robin lui rendait la pareille avec un semblant de sourire. Après tout, le changelin se ne rendait pas dans sa maison pour subir un interrogatoire ainsi que des réflexions stupides ou empreintes de malveillance à son égard. Le nuton espérait bien entretenir le confort ainsi que le respect qui donnait à son collègue l’envie de revenir.

Il termina son infusion sans plus attendre, alors que son esprit se plongeait dans de lointains souvenirs.

— Tout dépend de ce que vous recherchez. Les paysages du Pays de Galle sont magnifiques à contempler comme à explorer. Les Danois sont assurément chaleureux et agréables tant que vous vous comportez avec gentillesse et respect. La mer qui borde les côtes d’Italie donne aux plages une atmosphère reposante…

Robin se perdit un court instant dans les tableaux du passé, et seule l’intervention de Morphée l’en arracha.

— Hm… Cela ne vous manque pas, de ne plus être un héros ?

Le lutin lui adressa une œillade curieuse, avant de se reprendre. Sa curiosité l’emportait sur la décence. Le changelin en dévoilait déjà tant sur lui et sur ses blessures, Robin n’avait pas le droit de lui en demander davantage.

Il ne regarda pas longtemps la cicatrice de Morphée, ne souhaitant pas oppresser ce dernier sous une attention voyeuse mal placée. Il préféra se pencher sur la table pour placer une main sur celle de son collègue.

— Quoiqu’il en soit, je pense que la Feah a beaucoup gagné en vous recrutant. Je pense que vous êtes quelqu’un d’adapté pour son poste, et l’on peut pas dire cela de tout le monde.





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