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A la fac il faut TRAVAILLER. (feat Léonie)
Khora
Khora
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Khora
Ven 29 Déc - 23:31
Il fut un temps où les hommes pouvaient être à la fois philosophe, avocat et homme politique, peintre, inventeur et sculpteur, écrivain, médecin et physicien. Ce temps est désormais résolu, car désormais pour être reconnu comme spécialiste dans quelque chose, les humains devaient étudier de longues années dans un domaine très spécifique, et écrire des pavés appelés mémoires ou thèses sur des questions qui n'intéressaient qu'eux-même et une poignée de personnes. Khora n'avait pas envie d'être reconnu'e spécialiste en quoi que ce soit (iel estimait qu'avoir été une des, certes nombreuses, divinités du Rêve suffisait) mais iel n'avait pas eu envie de partir de la FEAH une fois sa licence en poche. C'était un endroit très amusant et très intéressant et iel sentait qu'iel avait encore des choses à y vivre, alors iel avait enchaîné sur un Master.

Pour l'instant, Koko n'aimait pas trop. Principalement parce qu'iel n'avait maintenant plus un seul cours en commun avec son trio. Même si Michel avait aussi continué en Master, leurs sujets de mémoire était bien trop différents, et ça lui manquait de partager l'ennui et la procrastination des travaux à rendre avec lui. Iel se rendait donc à son cours en traînant la patte, emmitouflé'e sous plusieurs couches de vêtements pour survivre au froid. Collants, chaussettes, bottes, jupe longue, sous-pull, pull, long manteau, et une écharpe sous laquelle disparaissait la moitié de son visage. Certains diraient qu'iel en faisait trop, mais ce n'était pas sa faute si le chauffage tardait à être allumé. Iel écoutait le cours en fixant le prof d'un air accusateur, comme si c'était sa faute s'il avait fallu quitter la chaleur de son lit. Comme pour le punir de bouder, le prof leur colla une présentation à faire sur la propagande des héros lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Khora s'était retrouvé'e avec Léonie. Léonie était une des quelques têtes qui les avait rejoint cette année. L'ancien Oneiros avait retenu son prénom car iel aimait bien la couleur de ses cheveux. Iel trouvait leur bleu reposant. Mais iel n'avait aucune information sur elle. A vrai dire, iel n'avait pas cherché. Iel regrettait maintenant. Iel n'aimait pas l'inconnu. Ironiquement, de discrets soupirs de soulagement avaient été poussés lorsque Léonie avait été associé à Khora. Les autres eux étaient contents du résultat. Non seulement Khora n'était pas un'e grand'e travailleur'euse, mais en plus iel avait tendance à mettre les autres mal à l'aise, avec ses grands yeux noirs qui les fixaient et sa manie de savoir des choses qu'iel n'aurait définitivement pas dû connaître.

Lorsque la sonnerie retentit, Khora laissa l'amphi se vider avant de rejoindre Léonie. Son visage n'exprimait pas grand-chose, à part un pli de la bouche qui traduisait son agacement de s'être vu coller un devoir (premier désagrément) à faire avec une étrangère (deuxième désagrément). Ne sachant pas si elle avait retenu le nom de tous ses camarades (iel ne l'aurait pas fait à sa place), iel jugea plus sage de se présenter.

Je suis Khora.
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Léonie Tirmoràn
Léonie Tirmoràn
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Léonie Tirmoràn
Lun 1 Jan - 23:29
ft. Khora
Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown

A la fac, il faut travailler
Au début, Léonie souhaitait devenir bibliothécaire.

Une part d’elle n’avait toujours pas abandonné ce rêve, en dépit de son changement d’études. Souvent, son esprit vagabondait vers cet avenir improbable qui lui paraissait improbable. Elle s’imaginait dans une vaste bibliothèque, aux murs recouverts d’étagères jusqu’au plafond, chacune chargée d’ouvrages en tout genre. Derrière son comptoir, elle accueillerait les clients comme les égarés, les conseillerait du mieux qu’elle pourrait, tandis qu’elle gérerait aussi les commandes, le maintien du stock. Peut-être qu’elle organiserait aussi des dédicaces, si le public était au rendez-vous.

Un rêve futile. Léonie ne serait sans doute jamais bibliothécaire ; en tout cas, l’autre part d’elle avait abandonné ce rêve depuis qu’elle avait atterri à la FEAH. Elle s’efforçait de rester réaliste, consciente de la menace qu’elle représentait au quotidien, des responsabilités qui pesaient sur ses épaules, et de la prudence dont elle devait faire preuve. Le contrôle constant, qui ne tolérait pas de moment d’égarement. Alors même si le cours ne la passionnait guère, Léonie s’efforçait de rester alerte. Elle écoutait le professeur d’une oreille, tandis qu’elle était plongée dans un livre pour passer le temps. Parfois prenait-elle quelques notes, toutefois elle ne prétendrait pas que ce cours la transcendait. Pourtant, la matière disposait d’un certain potentiel, mais la pédagogie de leur professeur lui échappait.

L’annonce d’un exposé la tira de son ennui certain, et elle redressa la tête. Une présentation à faire en binôme, sur la propagande des héros lors de la Seconde Guerre Mondiale. Un thème vaste, riche, passionnant. Léonie envisageait déjà plusieurs angles d’approche pour rendre l’exposé dynamique. Contrairement à d’autres, elle appréciait ces travaux de recherches et de rendu, qui la rendait pro-active dans son apprentissage au lieu de simplement écouter un enseignant débiter son contenu parfois sans saveurs.

Toutefois, qui disait exposé, disait partenaire de recherche. Léonie ne connaissait pas encore très bien ses camarades de promotion, aussi parce qu’elle ne prêtait pas attention aux divers ragots qui circulaient parfois dans les couloirs. Elle prenait le temps d’apprendre à les connaître un à un sans se presser, pour nourrir son propre jugement. Elle ne tenait pas à se laisser avoir par des préjugés stupides, le plus souvent alimentés par la jalousie d’autrui, ou l’incompréhension chronique d’une cervelle limitée.

Léonie lâcha un bref soupir à la sonnerie qui vida prestement l’amphithéâtre de cours. Elle rangea ses affaires avec soin, remarquant du regard son binôme d’exposé qui s’approchait. Elle hocha la tête pour elle-même. Elle appréciait cette démarche d’entamer le travail aussitôt, plutôt que d’attendre le dernier moment pour s’y mettre. Organisation et planification sous contrôle. Même si elle ne connaissait pas son partenaire, cette personne partait d’un bon pied avec elle. Elle se souvenait encore de cet idiot de service lors de sa première année de licence qu’elle n’avait jamais réussi à contacter pour leur exposer, qui séchait les cours, et qui s’était réveillé la veille pour le lendemain, la bouche en cœur. Léonie l’avait lâchement abandonné à son sort, refusant de le laisser jouer les passagers clandestins.

La bandoulière de son sac autour de l’épaule, Léonie accueillit son binôme d’un hochement de tête. Khora, donc. Une question lui démangeait l’esprit, mais elle la réfréna. Elle ne connaissait pas Khora, n’avait pas non plus prêté attention aux rumeurs comme aux soupirs soulagés de ses comparses lors de la constitution des binômes. Et à cet instant précis, Léonie ignorait si elle avait affaire à une femme ou à un homme du fait de son physique androgyne. Alors, en l’attente de certitude qui viendrait certainement au fil de leurs échanges pour qui savait écouter, elle opterait pour des propos neutres.

— Léonie. Comme souvent, elle omit son nom de famille. Si ça te va, je te propose qu’on commence maintenant les recherches ? Autant ne pas laisser traîner cet exposé.

Certains la qualifieraient peut-être d’étudiante modèle sur un ton moqueur, mais Léonie avait l’habitude des exigences à respecter. Elle ne se tournait pas les pouces.

— On pourrait commencer par quelques recherches à la bibliothèque ? Jeter les premières idées sur le papier, construire notre plan, puis se répartir le travail pour avancer efficacement.
(c) Taranys
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Khora
Khora
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Khora
Mar 2 Jan - 22:15
Koko eut à peine le temps de se présenter à Léonie que déjà, elle l'assaillait du travail qu'elles avaient à rendre. C'était totalement nouveau pour l'ancien Oneiros. Avec Michel, ils se contentaient d'un truc à l'arrache fait l'avant-dernier ou dernier jour du rendu, à base de recherches sur Internet, voir de livres si le prof en avait conseillé un. Clairement, ça n'allait pas être le cas pour sa nouvelle binôme. Quelqu'un d'expressif se serait rembruni, aurait froncé les sourcils ou fait la grimace, Khora se contenta d'enfoncer un peu plus son nez dans son écharpe.

Tu aimes vraiment travailler.

Une simple constatation, qui, on le sentait, lae laissait perplexe. Etre un'e élève très moyen'ne convenait à Khora. Qu'iel ait des 10 ou des 20, iel validerait tout de même son année, alors pourquoi s'embêtait à travailler plus que nécessaire ? Enfin bon, Khora n'était pas très embêtant'e, pas pour ça. Si Léonie voulait qu'elles s'y mettent tout de suite, elles s'y mettraient tout de suite. Comme ça, iel pourrait rentrer chez ellui, bâcler sa partie, et faire des choses plus passionnantes, comme nettoyer sa collection de cailloux ou s'entraîner aux jeux de Michel pour qu'il arrête de lae battre à la console. Khora sortit du dessus de son sac l'origami qu'iel avait fait pendant ce cours, un ours blanc (iel avait été inspiré'e par les faibles températures du moment) pour le donner à Léonie, avant de tourner les talons pour se mettre en route vers la bibliothèque, comme c'était vraisemblablement leur prochaine destination. Le tout sans informer la jeune femme qu'iel lui offrait son origami car iel en avait déjà trop chez ellui, et que lorsqu'iel les donnait pas à la première personne venue, iel les abandonnait à l'endroit où iel les avait fait, ou qu'iel était d'accord pour l'accompagner à la bibliothèque et que c'est là qu'iel se rendait. Le premier fait était un détail, le deuxième allait de soi, inutile donc de les formuler à voix haute.
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Léonie Tirmoràn
Léonie Tirmoràn
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Léonie Tirmoràn
Jeu 4 Jan - 13:52
ft. Khora
Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown

A la fac, il faut travailler
De toute évidence, Léonie avait placé ses espérances trop haut. En face d’elle, son binôme se montrait aussi loquace qu’une crevette et ne paraissait guère enthousiaste à l’idée de travailler en avance sur leur exposé. A défaut d’une quelconque joie à l’idée de passer les prochaines heures à la bibliothèque, elle apprécierait au moins un peu plus de conversation, qu’elle ne soit pas obligée d’interpréter chaque silence et chaque regard pour deviner les mots absents. Au moins, si elle s’efforçait de voir le côté positif, elle ne risquait pas de perdre son sang-froid avec une personne pareille.

— Je suis organisée, surtout.

En tout cas, Khora ne rechigna pas à se rendre à la bibliothèque. Iel lui offrit même un origami en papier, représentant un ours blanc, avant de se mettre en route sans la moindre explication. Léonie le dévisagea sans comprendre, peu habituée à ce genre de comportement, mais elle haussa finalement les épaules. A ne pas se perdre dans des discussions inutiles, tous deux avanceraient plus vite sur leur exposé et ne perdraient pas leur temps. Lorsqu’elle étudiait encore à la Réunion, en fac de lettres, elle avait connu l’horreur des groupes qui s’égaraient constamment en débats stériles parce qu’ils ne parvenaient pas à s’accorder. En comparaison, le silence n’était pas si mal.

L’origami toujours dans les mains, elle rattrapa Khora sans un mot pour aller à la bibliothèque. Quelques étudiants occupaient déjà des tables, mais elle en trouva une libre non loin du rayon qui les intéressait. Elle posa l’origami sur la table, puis s’éclipsa un instant entre les étagères. Comme Léonie avait déjà commencé les recherches pour son mémoire, elle se repérait plutôt facilement dans la bibliothèque universitaire - à défaut de connaître ses camarades de promotion - et elle revint vite avec quelques ouvrages. Elle avait récupéré un livre d’histoire centré sur la Seconde Guerre mondiale afin de balayer les grands évènements, un second d’un auteur étranger pour croiser les points de vue ; un livre sur les héros du vingtième siècle et un autre sur les vilains du même siècle ; sans oublier un volume sur la propagande de cette époque. Leur sujet se restreignait peut-être aux héros, mais la propagande servait aussi à contrer les allégations ennemies, et pour nourrir leur propos, mieux valait étudier tous les camps du conflit.

De son sac, Léonie sortit plusieurs feuilles et des stylos.

— En premier, je propose de faire un rappel sur le contexte historique et d’expliquer dans les grandes lignes ce qu’est la propagande. Au fur et à mesure qu’elle parlait, elle annotait une première feuille. Après, tout dépend de l’approche qu’on veut faire. On peut étudier l’efficacité de cette propagande, ou encore les moyens qui ont été déployés, l’appréciation ou non de la population, et la réponse des camps ennemis.

De temps à autre, elle redressait la tête pour observer Khora, tentant de déchiffrer ses réactions tandis qu’elle s’attendait à ne recevoir que des silences pour toute réponse de sa part.
(c) Taranys
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Khora
Khora
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Khora
Jeu 4 Jan - 18:12
En plus d'avoir de beaux cheveux, Léonie ne parlait pas inutilement, et ça, c'était une qualité qu'iel allait apprécier chez la jeune femme, à défaut de son amour pour 'l'organisation'. Arrivé'e à la bibliothèque, Khora ne la suivit pas dans les rayonnages. Iel préféra s'asseoir à la table. Sans enthousiasme, iel sortit des crayons et une feuille. Les humains adoraient étudier la Seconde Guerre mondiale. Elle était encore fraîche dans les esprits. Les parents des étudiant'es, certains de leurs professeurs, l'avaient vécu. Beaucoup de héros et de vilains de l'époque étaient encore en vie.

Khora aussi s'en souvenait. Comme iel se rappelait de l'époque de la Peste Noire, ou de l'Inquisition. Des rêves de victoire et d'avenir meilleur, mais surtout, des cauchemars à n'en plus finir. Iel avait vécu longtemps, iel avait vu des empires naître et s'effondrer. Et si iel avait aimé la période qui avait choisi, pour tout l'espoir qu'elle transportait,  la Seconde Guerre Mondiale resteraient une des périodes qu'iel avait lae plus détesté'e. Autant dire qu'iel était encore moins motivé'e que d'habitude, à l'idée de devoir se replonger dedans. Surtout que les justifications tels que 'je l'ai vu dans un rêve' n'étaient pas acceptées d'un point académique. Non, les professeurs voulaient des citations et des notes de bas de page sur d'obscures livres poussiéreux.

Lorsque Léonie revint, iel écouta ses débuts d'idées. Si elle continuait sur sa lancée comme ça, iel n'aurait qu'à suivre le mouvement, ce qu'iel appréciait. Iel hocha la tête. Voyons voir de ce qu'iel se souvenait de ses cours en licence et des rêves.

Les humains ont toujours été ambivalents envers les héros. Ils les craignent, mais beaucoup donneraient tout pour avoir leur puissance. Cette ambivalence pendant la guerre s'est accentuée. Ils avaient d'autant plus peur qu'ils pouvaient détruire des villes entières, mais ils étaient également leur plus grand espoir de remporter la guerre et d'être protégés. La propagande s'est articulée sur ces deux points : leurs héros étaient les plus forts, donc ils allaient gagner, mais en même temps, les héros étaient sous contrôle, car ils étaient mû par les grandes valeurs de la patrie, et n'étaient donc nullement un danger pour leur population. Pour ça, l'Etat et l'armée se sont servis des media populaires déjà existant à l'époque : le cinéma, la télé et les journaux, pour les deux camps. Et pour la Gaule, aussi la bande-dessinée, s'inspirant beaucoup des comics books des Etats-Unis. Et le jeu-vidéo, qui en était à ses touts débuts. La guerre a popularisé les bornes d'arcade, où l'on pouvait jouer les héros nationaux combattant les vilains nazis. Quant à la Teutonie, ils ont préféré investir les médias plus nobles, comme la peinture, la sculpture, la musique, inspirés par une vision fantasmée des empires antiques, quand les héros étaient les enfants humains des Dieux. Arès a dû beaucoup apprécier.

Khora avait débité sa longue tirade d'un ton morne qui aurait sans aucun doute endormi des étudiants si iel avait été un'e professeur'e donnant un cours magistral. Ce serait peut-être sa plus grande participation à l'exposé, donc Léonie avait intérêt à avoir écouter jusqu'au bout. Iel avait beaucoup parlé d'un coup, et iel ne comptait pas recommencer prochainement, car iel avait la bouche toute sèche maintenant. Iel sortit sa thermos de son sac et se servit une tasse de thé, désormais très tiède, qu'iel but aussitôt. Iel la reposa.

Tu peux choisir l'angle d'attaque. Pour éviter de s'éparpiller, on peut aussi partir sur une étude de cas d'un héros emblématique.

Ou pas. Vraiment, iel s'en fichait.
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Léonie Tirmoràn
Léonie Tirmoràn
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Léonie Tirmoràn
Jeu 11 Jan - 1:06
ft. Khora
Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown

A la fac, il faut travailler
Les apparences étaient bien souvent trompeuses, et Khora en était un parfait exemple. Iel ne payait pas de mine, avec sa conversation à peine plus élaborée que celle d’une crevette et l’impassibilité de son visage, mais iel ne rechignait pas. Léonie ne savait trop quoi penser d’ellui, son opinion ne cessait de valser d’un côté à l’autre sans se figer. Alors qu’elle pensait devoir se débrouiller seule pour tirer les grandes lignes de leur exposé, à récolter seulement des onomatopées ou de longs silences à interpréter en guise de réponses à ses propositions, Khora se mit à débiter une longue tirade sur leur sujet de recherche.

Après un bref temps d’arrêt empreint de surprise, Léonie reprit ses esprits et prit en note toutes les réflexions de son binôme. Les abréviations se mêlaient aux flèches et aux mots entourés, de quoi aller à l’essentiel sans perdre son temps. Trois années de licence l’avaient rodée à ce genre de techniques pour éviter de laisser un professeur la distancer alors qu’elle essayait de suivre le cours. Arrivée en master, elle s’étonnait toujours d’en voir certains noter au mot près tout ce que racontait l’enseignant - puis se plaindre que ce dernier avançait trop vite dans son cours.

Lorsque Khora eut fini sa tirade, et que Léonie eut tout noté, elle relut ses notes et ajusta certains détails. Le silence s’étira un instant tandis qu’elle réfléchissait au meilleur angle à adopter.

— Plutôt qu’un seul héros, on pourrait en prendre deux, un pour chaque camp. De cette façon, on pourra mettre en lumière les variations de la propagande d’un État à l’autre que tu as pu souligner, ainsi que les réponses mises en place face à la propagande ennemie.

De cette façon, la plupart des informations évoquée par Khora pourrait être intégrée dans les différentes parties de leur exposé sans trop de mal. Léonie appréciait notamment la mise en avant de l’ambiguïté autour du statut des héros. Ces derniers étaient puissants, qualifiés d’incontrôlables pour ceux au service de l’ennemi, mais ils œuvraient au nom de la patrie. La propagande s’efforçait de gommer les peurs et de dissimuler les failles aux citoyens ; elle insufflait un semblant de courage à la populace à travers la foi. Et même si leur enseignant avait restreint le sujet à la Seconde Guerre mondiale, cette propagande n’avait pas disparu pour autant. Les héros demeuraient sous les feux des projecteurs, projetés sur le devant de la scène pour n’importe quelle occasion, notamment les plus mondaines. Certains cours de la FEAH s’articulaient d’ailleurs autour de l’audimat et de la popularité des héros, comment faire pour se faire apprécier et gérer sa notoriété. Léonie ne s’intéressait pas à ces cours, mais elle ne serait même pas étonnée d’apprendre que certains professeurs donnaient des cours sur le show-biz.

Elle ouvrit l’un des livres qu’elle avait sélectionnés, puis parcourut les pages à la recherche d’un duo de héros ennemis qui servirait leurs propos. Quand elle l’eut trouvé, elle pointa la page à Khora, plaçant le livre entre eux.

— Avec ces deux-là, je pense que nous avons notre étude de cas. Il suffira ensuite de retrouver quelques exemples de leur propagande de l’époque pour appuyer notre argumentaire. Chose que la bibliothèque possédait sûrement. Je te propose qu’on en étudie chacun un pour se répartir le travail. Ensuite, on mettra en commun notre travail pour finaliser l’ensemble et préparer le rendu final.
(c) Taranys
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Khora
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Khora
Jeu 11 Jan - 22:25
Deux héros, ça voulait dire deux fois plus de travail. Khora n'allait peut-être pas pouvoir se la couler douce autant qu'iel le voudrait, et iel regrettait quelque peu d'avoir proposé cette étude de cas. Si elles prenaient un héros chacun, iel allait devoir travailler autant que Léonie, ce qui n'était absolument pas son objectif.
Koko la laissa chercher, remuant doucement son thé pendant ce temps, autant pour faire remonter les effluves que pour regarder les motifs que formait les différentes nuances du liquide. Iel aimait particulièrement les motifs de vaguelettes que formait ce thé à la surface. Les humains se prenaient avec les devoirs, leur monde irait mieux si il y avait moins de devoirs et plus de thé. Lorsque Léonie trouva ce qu'elle cherchait, iel jeta un œil à la page, juste le temps de voir de qui elles parlaient. Iel se rappelait vaguement les avoir étudié pendant sa licence. Eux ou des autres, iel s'en moquait. Khora hocha la tête. Même si ça ne l'enchantait pas de devoir travailler, c'était encore plus simple d'acquiescer que de partir dans d'ennuyantes bisbilles sans fin.

Je prends le héros teuton.

Leur propagande basée sur une vision fantasmée du passé était plus compréhensible pour ellui que celle de la Gaule. Les comics, les jeux-vidéos, c'était des média qui n'avaient que quelques dizaines d'années. Si Michel essayait de lui faire rattraper son retard en la matière, c'était loin d'être encore intuitif pour l'ancien oneiros. En tout cas, ça leur promettait des longues heures à s'user les yeux sur le site Cairn et les livres de la bibliothèque. Ou même pire, sur les documents des archives. L'époque où l'humanité peignaient des hommes nus sur leurs vases pour raconter leur Histoire et leurs mythes manquaient à Khora. C'était plus ludique tout de même. Ca lui donna une idée. Il fallait qu'iel se calme, sinon Léonie allait finir par croire qu'iel était aussi intéressé'e et travailleur'euse qu'elle.

On pourrait chercher dans les musées. Les humains adorent la Seconde Guerre Mondiale, il doit y avoir des collections qui y sont consacrées, avec de la propagande d'époque.

Koko partagea tout de même son idée avec elle, car iel aimait l'art, et qu'à choisir entre s'ennuyer ici et se balader à Avalyon, iel préférait de très loin la deuxième option.
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Léonie Tirmoràn
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Léonie Tirmoràn
Mar 13 Fév - 10:57
ft. Khora
Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown

A la fac, il faut travailler
Léonie hocha la tête face à la décision de Khora. Cette répartition ne la dérangeait pas ; l’un comme l’autre, elle aurait su se débrouiller avec suffisamment de recherches, alors elle ne s’en formalisait pas. Au contraire, elle appréciait cette initiative de la part de son binôme ; iel ne restait pas les bras ballants à attendre que sa camarade décide tout concernant leur exposé. En dépit de sa conversation aussi fournie que celle d’une crevette, iel participait, fournissait des renseignements et proposait même des idées. Léonie ne se plaignait pas. Elle avait connu bien pire comme binôme pendant ses années de licence, alors elle s’estimait chanceuse. Leur exposé serait bouclé rapidement, ce qui leur laisserait du temps pour se consacrer à autre chose.

Léonie l’avait affirmé ; elle était organisée. Elle détestait se laisser débordée par les devoirs pour finalement ne plus avoir de temps.

Sur sa feuille de notes, elle ajouta qu’elle s’occuperait du héros gaulois, et griffonna quelques pistes qui lui venaient en tête. En grandissant à Ys, Léonie n’avait que peu connu les héros gaulois, mais d’un autre côté, cette distance lui apportait un avantage non négligeable pour cet exposé. Elle n’était pas marquée par la propagande, n’ayant pas grandi dans les histoires de cette guerre, et conserverait donc un regard critique appréciable, compte tenu du sujet de leur exposé.

La remarque de Khora lui fit redresser la tête de ses feuilles, et elle dévisagea un instant son binôme, agréablement surprise par sa proposition. Un musée serait parfait pour étayer leur argumentaire avec des preuves solides, car il ne suffisait pas d’avancer un argument et de l’expliquer, il fallait aussi l’illustrer. Avec un peu de chance, les musées d’Avalyon contenaient des exemples parfaits pour accompagner leur étude de cas.

— C’est une très bonne idée.

Toutefois, Léonie demeura pensive un instant. Elle ne connaissait pas Avalyon. Elle avait beau logé dans un studio qu’elle s’était dégottée en ville pendant l’été, elle était loin de connaître la ville sur le bout des doigts, et en toute honnêteté, chercher les musées n’avait jamais été sa priorité. Elle avait préféré réfléchir à sa routine, dénicher ses nouvelles habitudes, telles que les répétitions de la Sourde Harmonie.

— Tu connais les musées d’Avalyon ? Je ne suis arrivée en ville que cet été, je ne connais pas vraiment les lieux encore.

La situation lui rappelait un peu sa première année de fac à la Réunion, où une de ses camarades, native de l’île, avait pris soin de lui faire visiter la ville de fonds en comble, sans parler des nombreuses dégustations culinaires sur le chemin. Léonie se rappelait avoir davantage mangé qu’étudié l’histoire de la ville.
(c) Taranys
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Khora
Khora
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Khora
Mer 21 Fév - 15:08
Bien, sa binôme d'infortune paraissait elle aussi motivée à aller au musée. Khora n'irait pas jusqu'à dire qu'iel les avait tous visiter, il y en avait dont les thèmes ne l'intéressaient pas, mais iel avait dû en visiter la plupart au moins une fois. S'étant glissé dans la peau d'un'e humain'e pour vivre leur vie, iel n'était pas resté'e enfermer dans sa chambre, iel avait visité les alentours, et connaissant donc plutôt bien Avalyon. Pendant les vacances et les ponts, iel utilisait même la bourse illimitée de la FEAH pour prendre l'avion et le train pour voyager ! Iel était très fièr de ça, surtout qu'au début, maîtriser les gares et les aéroports n'étaient pas gagner pour lui. Iel répondit donc sans hésiter.

Oui. Il y a le Centre d'Histoire d'Histoire, qui est proche des quais.Nous y sommes déjà allés en 2ème année, ils ont la plus grande collection sur la Seconde Guerre Mondiale d'Avalyon. Sinon il y a le Musée des Beaux-arts, qui est sur la Presqu'île, pas loin du Centre d'Histoire et qui a une collection sur la deuxième moitié du XXème siècle.

C'était les deux plus intéressants pour leur exposé. Iel n'aimant pas la période de la Seconde Guerre Mondiale, iel n'était allé'e au Centre d'Histoire qu'une fois avec la FEAH, mais iel se souvenait de tous les documents et témoignages qu'avaient regroupés le Centre. Iel était donc sûr'e que c'était le musée le plus adapté pour leurs besoins actuels. Ca ne l'empêcha pas de lui donner une information totalement inutile, comme ça, pour le plaisir.

Mon musée préféré est celui des Confluences. On apprend plein de choses sur les différentes sortes d'humains, c'est fascinant.

Iel avait fini son thé en buvant, et les rôles ayant été distribués, iel n'avait plus de raison de s'attarder ici. Par conséquent, iel se leva, rangeant et rassemblant ses affaires.

Je n'ai pas cours cet après-midi. Nous pouvons aller aux musées maintenant.

Koko ne faisant parti d'aucun club, et ne prévoyait jamais grand-chose à l'avance, iel était souvent libre. Autant qu'elles y aillent à deux. Gain de temps et d'efficacité pour eux deux, donc plus de temps pour vaquer à leurs occupations après. La durée de vie des humains était si courte, autant ne pas gaspiller le temps. Et puis comme ça peut-être que Léonie prendrait toutes les notes dont elles avaient besoin, et que Khora n'aurait qu'à la suivre les mains dans les poches comme ça.
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