Il fut un temps où les hommes pouvaient être à la fois philosophe, avocat et homme politique, peintre, inventeur et sculpteur, écrivain, médecin et physicien. Ce temps est désormais résolu, car désormais pour être reconnu comme spécialiste dans quelque chose, les humains devaient étudier de longues années dans un domaine très spécifique, et écrire des pavés appelés mémoires ou thèses sur des questions qui n'intéressaient qu'eux-même et une poignée de personnes. Khora n'avait pas envie d'être reconnu'e spécialiste en quoi que ce soit (iel estimait qu'avoir été une des, certes nombreuses, divinités du Rêve suffisait) mais iel n'avait pas eu envie de partir de la FEAH une fois sa licence en poche. C'était un endroit très amusant et très intéressant et iel sentait qu'iel avait encore des choses à y vivre, alors iel avait enchaîné sur un Master.
Pour l'instant, Koko n'aimait pas trop. Principalement parce qu'iel n'avait maintenant plus un seul cours en commun avec son trio. Même si Michel avait aussi continué en Master, leurs sujets de mémoire était bien trop différents, et ça lui manquait de partager l'ennui et la procrastination des travaux à rendre avec lui. Iel se rendait donc à son cours en traînant la patte, emmitouflé'e sous plusieurs couches de vêtements pour survivre au froid. Collants, chaussettes, bottes, jupe longue, sous-pull, pull, long manteau, et une écharpe sous laquelle disparaissait la moitié de son visage. Certains diraient qu'iel en faisait trop, mais ce n'était pas sa faute si le chauffage tardait à être allumé. Iel écoutait le cours en fixant le prof d'un air accusateur, comme si c'était sa faute s'il avait fallu quitter la chaleur de son lit. Comme pour le punir de bouder, le prof leur colla une présentation à faire sur la propagande des héros lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Khora s'était retrouvé'e avec Léonie. Léonie était une des quelques têtes qui les avait rejoint cette année. L'ancien Oneiros avait retenu son prénom car iel aimait bien la couleur de ses cheveux. Iel trouvait leur bleu reposant. Mais iel n'avait aucune information sur elle. A vrai dire, iel n'avait pas cherché. Iel regrettait maintenant. Iel n'aimait pas l'inconnu. Ironiquement, de discrets soupirs de soulagement avaient été poussés lorsque Léonie avait été associé à Khora. Les autres eux étaient contents du résultat. Non seulement Khora n'était pas un'e grand'e travailleur'euse, mais en plus iel avait tendance à mettre les autres mal à l'aise, avec ses grands yeux noirs qui les fixaient et sa manie de savoir des choses qu'iel n'aurait définitivement pas dû connaître.
Lorsque la sonnerie retentit, Khora laissa l'amphi se vider avant de rejoindre Léonie. Son visage n'exprimait pas grand-chose, à part un pli de la bouche qui traduisait son agacement de s'être vu coller un devoir (premier désagrément) à faire avec une étrangère (deuxième désagrément). Ne sachant pas si elle avait retenu le nom de tous ses camarades (iel ne l'aurait pas fait à sa place), iel jugea plus sage de se présenter.
Je suis Khora.
Léonie Tirmoràn
Messages : 15
Date d'inscription : 16/12/2023
Léonie Tirmoràn
Lun 1 Jan - 23:29
ft. Khora Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown
(c) Taranys
Khora
Messages : 39
Date d'inscription : 21/08/2023
Khora
Mar 2 Jan - 22:15
Koko eut à peine le temps de se présenter à Léonie que déjà, elle l'assaillait du travail qu'elles avaient à rendre. C'était totalement nouveau pour l'ancien Oneiros. Avec Michel, ils se contentaient d'un truc à l'arrache fait l'avant-dernier ou dernier jour du rendu, à base de recherches sur Internet, voir de livres si le prof en avait conseillé un. Clairement, ça n'allait pas être le cas pour sa nouvelle binôme. Quelqu'un d'expressif se serait rembruni, aurait froncé les sourcils ou fait la grimace, Khora se contenta d'enfoncer un peu plus son nez dans son écharpe.
Tu aimes vraiment travailler.
Une simple constatation, qui, on le sentait, lae laissait perplexe. Etre un'e élève très moyen'ne convenait à Khora. Qu'iel ait des 10 ou des 20, iel validerait tout de même son année, alors pourquoi s'embêtait à travailler plus que nécessaire ? Enfin bon, Khora n'était pas très embêtant'e, pas pour ça. Si Léonie voulait qu'elles s'y mettent tout de suite, elles s'y mettraient tout de suite. Comme ça, iel pourrait rentrer chez ellui, bâcler sa partie, et faire des choses plus passionnantes, comme nettoyer sa collection de cailloux ou s'entraîner aux jeux de Michel pour qu'il arrête de lae battre à la console. Khora sortit du dessus de son sac l'origami qu'iel avait fait pendant ce cours, un ours blanc (iel avait été inspiré'e par les faibles températures du moment) pour le donner à Léonie, avant de tourner les talons pour se mettre en route vers la bibliothèque, comme c'était vraisemblablement leur prochaine destination. Le tout sans informer la jeune femme qu'iel lui offrait son origami car iel en avait déjà trop chez ellui, et que lorsqu'iel les donnait pas à la première personne venue, iel les abandonnait à l'endroit où iel les avait fait, ou qu'iel était d'accord pour l'accompagner à la bibliothèque et que c'est là qu'iel se rendait. Le premier fait était un détail, le deuxième allait de soi, inutile donc de les formuler à voix haute.
Léonie Tirmoràn
Messages : 15
Date d'inscription : 16/12/2023
Léonie Tirmoràn
Jeu 4 Jan - 13:52
ft. Khora Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown
(c) Taranys
Khora
Messages : 39
Date d'inscription : 21/08/2023
Khora
Jeu 4 Jan - 18:12
En plus d'avoir de beaux cheveux, Léonie ne parlait pas inutilement, et ça, c'était une qualité qu'iel allait apprécier chez la jeune femme, à défaut de son amour pour 'l'organisation'. Arrivé'e à la bibliothèque, Khora ne la suivit pas dans les rayonnages. Iel préféra s'asseoir à la table. Sans enthousiasme, iel sortit des crayons et une feuille. Les humains adoraient étudier la Seconde Guerre mondiale. Elle était encore fraîche dans les esprits. Les parents des étudiant'es, certains de leurs professeurs, l'avaient vécu. Beaucoup de héros et de vilains de l'époque étaient encore en vie.
Khora aussi s'en souvenait. Comme iel se rappelait de l'époque de la Peste Noire, ou de l'Inquisition. Des rêves de victoire et d'avenir meilleur, mais surtout, des cauchemars à n'en plus finir. Iel avait vécu longtemps, iel avait vu des empires naître et s'effondrer. Et si iel avait aimé la période qui avait choisi, pour tout l'espoir qu'elle transportait, la Seconde Guerre Mondiale resteraient une des périodes qu'iel avait lae plus détesté'e. Autant dire qu'iel était encore moins motivé'e que d'habitude, à l'idée de devoir se replonger dedans. Surtout que les justifications tels que 'je l'ai vu dans un rêve' n'étaient pas acceptées d'un point académique. Non, les professeurs voulaient des citations et des notes de bas de page sur d'obscures livres poussiéreux.
Lorsque Léonie revint, iel écouta ses débuts d'idées. Si elle continuait sur sa lancée comme ça, iel n'aurait qu'à suivre le mouvement, ce qu'iel appréciait. Iel hocha la tête. Voyons voir de ce qu'iel se souvenait de ses cours en licence et des rêves.
Les humains ont toujours été ambivalents envers les héros. Ils les craignent, mais beaucoup donneraient tout pour avoir leur puissance. Cette ambivalence pendant la guerre s'est accentuée. Ils avaient d'autant plus peur qu'ils pouvaient détruire des villes entières, mais ils étaient également leur plus grand espoir de remporter la guerre et d'être protégés. La propagande s'est articulée sur ces deux points : leurs héros étaient les plus forts, donc ils allaient gagner, mais en même temps, les héros étaient sous contrôle, car ils étaient mû par les grandes valeurs de la patrie, et n'étaient donc nullement un danger pour leur population. Pour ça, l'Etat et l'armée se sont servis des media populaires déjà existant à l'époque : le cinéma, la télé et les journaux, pour les deux camps. Et pour la Gaule, aussi la bande-dessinée, s'inspirant beaucoup des comics books des Etats-Unis. Et le jeu-vidéo, qui en était à ses touts débuts. La guerre a popularisé les bornes d'arcade, où l'on pouvait jouer les héros nationaux combattant les vilains nazis. Quant à la Teutonie, ils ont préféré investir les médias plus nobles, comme la peinture, la sculpture, la musique, inspirés par une vision fantasmée des empires antiques, quand les héros étaient les enfants humains des Dieux. Arès a dû beaucoup apprécier.
Khora avait débité sa longue tirade d'un ton morne qui aurait sans aucun doute endormi des étudiants si iel avait été un'e professeur'e donnant un cours magistral. Ce serait peut-être sa plus grande participation à l'exposé, donc Léonie avait intérêt à avoir écouter jusqu'au bout. Iel avait beaucoup parlé d'un coup, et iel ne comptait pas recommencer prochainement, car iel avait la bouche toute sèche maintenant. Iel sortit sa thermos de son sac et se servit une tasse de thé, désormais très tiède, qu'iel but aussitôt. Iel la reposa.
Tu peux choisir l'angle d'attaque. Pour éviter de s'éparpiller, on peut aussi partir sur une étude de cas d'un héros emblématique.
Ou pas. Vraiment, iel s'en fichait.
Léonie Tirmoràn
Messages : 15
Date d'inscription : 16/12/2023
Léonie Tirmoràn
Jeu 11 Jan - 1:06
ft. Khora Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown
(c) Taranys
Khora
Messages : 39
Date d'inscription : 21/08/2023
Khora
Jeu 11 Jan - 22:25
Deux héros, ça voulait dire deux fois plus de travail. Khora n'allait peut-être pas pouvoir se la couler douce autant qu'iel le voudrait, et iel regrettait quelque peu d'avoir proposé cette étude de cas. Si elles prenaient un héros chacun, iel allait devoir travailler autant que Léonie, ce qui n'était absolument pas son objectif. Koko la laissa chercher, remuant doucement son thé pendant ce temps, autant pour faire remonter les effluves que pour regarder les motifs que formait les différentes nuances du liquide. Iel aimait particulièrement les motifs de vaguelettes que formait ce thé à la surface. Les humains se prenaient avec les devoirs, leur monde irait mieux si il y avait moins de devoirs et plus de thé. Lorsque Léonie trouva ce qu'elle cherchait, iel jeta un œil à la page, juste le temps de voir de qui elles parlaient. Iel se rappelait vaguement les avoir étudié pendant sa licence. Eux ou des autres, iel s'en moquait. Khora hocha la tête. Même si ça ne l'enchantait pas de devoir travailler, c'était encore plus simple d'acquiescer que de partir dans d'ennuyantes bisbilles sans fin.
Je prends le héros teuton.
Leur propagande basée sur une vision fantasmée du passé était plus compréhensible pour ellui que celle de la Gaule. Les comics, les jeux-vidéos, c'était des média qui n'avaient que quelques dizaines d'années. Si Michel essayait de lui faire rattraper son retard en la matière, c'était loin d'être encore intuitif pour l'ancien oneiros. En tout cas, ça leur promettait des longues heures à s'user les yeux sur le site Cairn et les livres de la bibliothèque. Ou même pire, sur les documents des archives. L'époque où l'humanité peignaient des hommes nus sur leurs vases pour raconter leur Histoire et leurs mythes manquaient à Khora. C'était plus ludique tout de même. Ca lui donna une idée. Il fallait qu'iel se calme, sinon Léonie allait finir par croire qu'iel était aussi intéressé'e et travailleur'euse qu'elle.
On pourrait chercher dans les musées. Les humains adorent la Seconde Guerre Mondiale, il doit y avoir des collections qui y sont consacrées, avec de la propagande d'époque.
Koko partagea tout de même son idée avec elle, car iel aimait l'art, et qu'à choisir entre s'ennuyer ici et se balader à Avalyon, iel préférait de très loin la deuxième option.
Léonie Tirmoràn
Messages : 15
Date d'inscription : 16/12/2023
Léonie Tirmoràn
Mar 13 Fév - 10:57
ft. Khora Septembre 2008 ◈ Bibliothèque
Léonie s'exprime en rosybrown
(c) Taranys
Khora
Messages : 39
Date d'inscription : 21/08/2023
Khora
Mer 21 Fév - 15:08
Bien, sa binôme d'infortune paraissait elle aussi motivée à aller au musée. Khora n'irait pas jusqu'à dire qu'iel les avait tous visiter, il y en avait dont les thèmes ne l'intéressaient pas, mais iel avait dû en visiter la plupart au moins une fois. S'étant glissé dans la peau d'un'e humain'e pour vivre leur vie, iel n'était pas resté'e enfermer dans sa chambre, iel avait visité les alentours, et connaissant donc plutôt bien Avalyon. Pendant les vacances et les ponts, iel utilisait même la bourse illimitée de la FEAH pour prendre l'avion et le train pour voyager ! Iel était très fièr de ça, surtout qu'au début, maîtriser les gares et les aéroports n'étaient pas gagner pour lui. Iel répondit donc sans hésiter.
Oui. Il y a le Centre d'Histoire d'Histoire, qui est proche des quais.Nous y sommes déjà allés en 2ème année, ils ont la plus grande collection sur la Seconde Guerre Mondiale d'Avalyon. Sinon il y a le Musée des Beaux-arts, qui est sur la Presqu'île, pas loin du Centre d'Histoire et qui a une collection sur la deuxième moitié du XXème siècle.
C'était les deux plus intéressants pour leur exposé. Iel n'aimant pas la période de la Seconde Guerre Mondiale, iel n'était allé'e au Centre d'Histoire qu'une fois avec la FEAH, mais iel se souvenait de tous les documents et témoignages qu'avaient regroupés le Centre. Iel était donc sûr'e que c'était le musée le plus adapté pour leurs besoins actuels. Ca ne l'empêcha pas de lui donner une information totalement inutile, comme ça, pour le plaisir.
Mon musée préféré est celui des Confluences. On apprend plein de choses sur les différentes sortes d'humains, c'est fascinant.
Iel avait fini son thé en buvant, et les rôles ayant été distribués, iel n'avait plus de raison de s'attarder ici. Par conséquent, iel se leva, rangeant et rassemblant ses affaires.
Je n'ai pas cours cet après-midi. Nous pouvons aller aux musées maintenant.
Koko ne faisant parti d'aucun club, et ne prévoyait jamais grand-chose à l'avance, iel était souvent libre. Autant qu'elles y aillent à deux. Gain de temps et d'efficacité pour eux deux, donc plus de temps pour vaquer à leurs occupations après. La durée de vie des humains était si courte, autant ne pas gaspiller le temps. Et puis comme ça peut-être que Léonie prendrait toutes les notes dont elles avaient besoin, et que Khora n'aurait qu'à la suivre les mains dans les poches comme ça.