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Le livre sous la couverture | Ft Rowan
Faustine Lamour
Faustine Lamour
Messages : 20
Date d'inscription : 07/12/2023
Faustine Lamour
Mar 23 Jan - 1:10
Ft @Rowan
Le livre sous la couverture


Il y a encore un étudiant à la bibliothèque, malgré l’heure plus que tardive. Faustine esquisse un petit sourire triste alors qu’elle met sa main devant sa torche électrique pour diminuer la lumière et ne pas aveugler la personne qui travaille à la lueur des lampes de bureau des tables d’études. Ce n’est pas sain de travailler jusqu’à si tard, mais sans doute l’étudiant n’a-t-il pas le choix.

D’ailleurs, un ou une étudiante ? La personne sous ses yeux n’a pas une apparence humaine, aussi est-ce difficile de trancher. En attendant de savoir comme l’étudiant se genre, autant essayer d’être le plus neutre possible.

Hey.

Faust interpelle l’élève doucement pour ne pas lui faire peur, s’arrêtant à quelques pas de la table avant d’éteindre sa lampe torche et de la poser.

La bibliothèque va fermer. Je suis désolée, tu ne peux pas rester.

Elle se dirige vers les radiateurs non loin, laissant mine de rien le temps à l’élève de ranger ses affaires sans se presser. Est-ce qu’il a fini son travail ? Faust a un serrement au cœur, avant de soupirer. De toute façon, elle-même n’est pas prête d’aller se coucher, il lui reste du travail à faire en tant qu’archiviste et elle compte bien squatter sa salle de repos plutôt que de rentrer chez elle.

L’étudiant pourrait continuer à bosser, là-bas, et il n’aura pas d’ennuis puisqu’elle ne dira rien à ce sujet à quiconque.

Mais si tu veux continuer à étudier, tu peux m’accompagner jusqu’à la salle de repos des bibliothécaires. Je pourrais même te faire du thé, ça aiderait pour ta concentration ! Et peut-être qu’il reste même des biscuits.

Elle lui adresse un sourire complice, alors qu’elle diminue la température des radiateurs pour la nuit. Peut-être que Scipio acceptera ses demandes d’achat de livres si elle arrive à réduire la consommation d’électricité de la bibliothèque ; après tout, qui ne tente rien n’a rien. Dans le pire des cas, peut-être que Faust pourrait aller foutre le bordel dans une grande réception et chiper deux-trois trucs de valeur pour s’en mettre plein les poches.

De toute façon, ce n’est pas comme si ceux qui allaient à ce genre de réception étaient dans le besoin. Un tel étalage de luxe et d’abondance a toujours rendu malade Faustine, peut-être parce qu’elle ne comprenait pas le besoin des adultes de se faire vomir pour manger toujours plus.

Max s’y est fait, à cette vie. Justine aussi. Peut-être est-ce pour ça que leur fratrie s’est brisée en éclats.

Un dernier tour de thermostat et elle se tourne à nouveau vers l’étudiant. Elle a beau l’avoir déjà vu, elle ne se souvient plus de son nom. Peut-être parce qu’elle n’a jamais été celle à enregistrer ses livres prêtés ? Cela lui semble logique.

Je suis l’Archiviste Faustine Lamour. Tu peux m’appeler Faust, ça ira très bien. Comment veux-tu que je t’appelle ?

La formulation n’est pas laissée au hasard ; elle sait pertinemment que certains étudiants n’aiment pas leur nom officiel. Elle en a fait partie. Elle aurait donné tout ce qu’elle possédait à l’époque pour que ses professeurs ne l’appellent pas par son nom de famille complet. Déjà alors, elle le détestait et aurait aimé s’en débarrasser.

Elle aurait aimé que ses camarades ne voient pas directement en elle l’héritière d’une grande famille, mais juste Faust. Était-ce réellement trop demander ?


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Rowan
Rowan
Messages : 10
Date d'inscription : 11/01/2024
Rowan
Lun 5 Fév - 18:08
ft. Faustine Lamour
Novembre 2008 ◈ Bibliothèque
Rowan hésite en Indianred

Le livre sous la couverture
Même au sein d’une université, étudier demeurait un défi coriace pour Rowan. Il peinait à suivre le rythme, à trouver ses marques dans ce campus immense, et son arrivée en cours d’année n’arrangeait rien. Les groupes s’étaient déjà formés, et Rowan était le petit dernier qui ne parvenait pas à s’intégrer - et qui, de toute façon, ne comprenait pas grand chose. Alors il restait en retrait, s’accrochait tant bien que mal, et passait le plus clair de son temps à la bibliothèque pour tenter de rattraper son immense retard.

Jour après jour, il s’installait à la même table, avec une montagne de livre tout autour de lui. Rowan ne savait jamais par où commencer, alors il choisissait tant des ouvrages sur des sujets classiques sur des domaines plus spécifiques évoqués pendant les cours. Au fond, peut-être qu’il aurait dû viser plus bas, comme l’école avant l’université afin de rattraper au mieux toutes les connaissances qui lui manquaient. Mais intégrer un lycée ? L’idée lui faisait froid dans le dos. A la FEAH, au moins, il n’était pas le seul monstre, et il n’avait pas besoin de se cacher au quotidien. Bien sûr, il écopait de nombreux regards plus ou moins discrets, mais il ne faisait pas face à la même méfiance - voire haine - que dans les rues d’Arvernis ou d’Avalyon.

Une voix le tira toutefois de ses études, même si Rowan devait bien avouer qu’il relisait la même phrase depuis cinq minutes sans en comprendre un traître mot. Il se redressa sur sa chaise, se tourna vers la source de lumière qui ne provenait pas des lampes de table. Il plissa les yeux face à la torche, mais l’inconfort ne dura pas. Une fois la lumière éteinte, il reconnut la bibliothécaire - dont le nom lui échappait totalement, toutefois elle ne le regardait pas avec dégoût ou crainte. A dire vrai, Rowan percevait plutôt sa sollicitude, chose assez étonnante pour le marquer. D’ordinaire, le personnel administratif ne faisait pas grand cas de sa personne, comme l’autre nuage aux airs - et pas qu’aux airs - indifférents.

Sans un mot, Rowan abandonna la table et rangea ses affaires comme les livres. Ses talons claquaient contre le sol de la bibliothèque plongée dans le silence, et il espérait être assez rapide au goût de la bibliothécaire. Il ne tenait pas à devenir persona non grata de ce lieu de savoir ; autrement, il ignorait comment il ferait pour chercher des renseignements. Il y avait bien ‟internet”, dont il avait entendu parler, mais Rowan n’avait pas la moindre idée de comment s’en servir, ou même de comment trouver cette source de données.

La bibliothécaire ne le chassa pas, pas plus qu’elle ne lui reprocha quoi que ce soit. Bien au contraire, elle lui proposa de le suivre jusqu’à la salle de repos d’ordinaire réservée au personnel, lui offrant même thé et petits gâteaux. Cet élan de sympathie laissait Rowan mal à l’aise, mais s’il y avait bien un avantage à son pouvoir, c’était sa faculté à discerner les mensonges de la vérité.

En l’occurrence, la bibliothécaire ne pensait pas à mal. Tandis qu’elle s’affairait à éteindre les radiateurs, Rowan la suivait du regard, la queue enroulée lâchement autour de ses jambes, son sac sur l’épaule et quelques livres dans ses bras, qu’il avait empruntés plus tôt dans la journée. Ses émotions de surface ne variaient pas, toujours posées sur un élan de sympathie, empreint de sollicitude.

— Rowan.

Le prénom sortit simplement, sans hésitation ; il n’avait de toute façon pas d’autre identité. Il se rattachait à ce prénom issu de son ancienne vie, celle dont les souvenirs l’éludaient toujours, et dont il n’était toujours pas certain de vouloir découvrir.

— Je ne voudrais pas vous déranger… (intérieurement, Rowan se fustigea - il savait qu’il ne dérangeait pas, elle ne faisait pas cette proposition par politesse). Mais je n’ai pas terminé encore ce que j’ai à faire, alors je ne dis pas non.

Une salle de repos s’annonçait de toute façon bien mieux pour travailler que sa chambre.
(c) Taranys
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Faustine Lamour
Faustine Lamour
Messages : 20
Date d'inscription : 07/12/2023
Faustine Lamour
Sam 10 Fév - 0:24
Ft @Rowan
Le livre sous la couverture


L’étudiant n’a pas l’air particulièrement à l’aise en sa présence. Est-ce parce qu’il n’a pas une apparence humaine et qu’il s’interroge sur les raisons de sa gentillesse ? Faustine peut comprendre sa méfiance ; elle aussi s’inquiéterait d’une gentillesse sans raison apparente à son égard, dans certains cercles. Cependant, elle ne s’attarde jamais sur les apparences ; elle a connu bien des gens qu’elle pourrait qualifier de monstres cachés sous des traits humains, alors le contraire est tout aussi probable.

Cependant, il accepte finalement de lui répondre et sa proposition. Faust se fend d’un sourire.

Rowan est un joli prénom. Viens, suis-moi.

Elle chantonne doucement alors qu’elle amène l’élève jusqu’au sein de la salle de repos des bibliothécaires. Il n’y a plus un chat, vu l’heure, mais la pile de documents qu’elle doit entrer dans le système semble la narguer. Elle lui adresse un regard noir, avant de se diriger vers le placard du paradis pour en sortir une boîte de biscuits et un sachet de thé en vrac. Un thé noir au caramel, parfait pour rester éveillée encore quelques temps.

Sers-toi ce que tu veux.

Faustine désigne de la main le placard, avant de commencer à préparer son thé, dans sa merveilleuse tasse « Tout va très mal se passer ». Ses collègues la taquinent parfois sur son manque d’optimiste, mais comment être optimiste dans un monde qui a passé son temps à vous cracher dessus ? Le temps que l’eau chauffe, elle ouvre un autre placard et en sort deux couvertures, qu’elle pose sur la table. Une pour elle, au cas où, et une pour Rowan.

La fatigue, ça aide pas à rester au chaud.

Si tu as froid, tu peux en prendre une. Je ne peux pas augmenter trop le chauffage, ou Scipio m’obligera à rentrer chez moi pour bosser. Tch. Même Picsou est pas aussi pingre.

Faust s’installe derrière sa pile de documents et son ordinateur, pour commencer à les rentrer un à un dans le système. Cependant, le manque de caféine l’empêche de réellement se concentrer et elle lit plusieurs fois la quatrième de couverture du livre entre ses mains, avant d’abandonner et de le reposer, le temps que son thé devienne tiède – et buvable.

Son regard retourne sur l’étudiant. Maintenant qu’elle y pense, ce n’est pas la première fois qu’elle le voit travailler tard à la bibliothèque, même si elle n’est généralement plus là au moment de la fermeture. Elle ne reste que lorsqu’elle a encore du travail à faire, après tout. Elle est surtout Archiviste.

… Ce n’est pas la première fois que tu fais la fermeture, n’est-ce pas ? Est-ce que tu as besoin d’aide dans tes recherches ?

Après tout, elle aussi a été un jour étudiante.


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Rowan
Rowan
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Date d'inscription : 11/01/2024
Rowan
Mar 13 Fév - 10:53
ft. Faustine Lamour
Novembre 2008 ◈ Bibliothèque
Rowan hésite en Indianred

Le livre sous la couverture
Rowan dévisagea un instant l’archiviste sans comprendre, un peu surpris par ce compliment inattendu sur son prénom. Après son invocation, il l’avait choisi sans réfléchir, parce qu’il possédait un lien avec son ancienne vie, et parce qu’il sonnait bien aussi, mais il n’avait jamais songé à l’avis d’autrui. Pourtant, il avait écopé de regards sceptiques par moments, et il avait cru comprendre que ce prénom était surtout porté par des filles, mais il n’avait guère approfondi la question. Il ne comptait pas changer de prénom pour si peu. En revanche, il ne s’était pas attendu à ce que la bibliothécaire le trouve ‟joli”, et à dire vrai, il ne savait trop quoi faire de cette information.

Les mains accrochées à sa bandoulière, la queue battant l’air derrière lui pour chasser la nervosité, Rowan suivit la bibliothécaire à travers les rayonnages, jusqu’à la fameuse salle de repos. Des piles de documents s’entassaient sur les bureaux déserts, et il songea que les étudiants n’étaient pas les seuls à être débordés. Il avisa ensuite la boîte de gâteaux tandis qu’il s’asseyait sur un siège. Son ventre gargouilla malgré lui ; plongé dans ses études, à essayer de comprendre tout ce qui lui échappait, il en avait oublié de manger. Il jeta donc son dévolu sur un petit sablé pour ne pas connaître la gêne d’un nouveau gargouillis.

Rowan sortit ensuite de son sac ses affaires, et opta pour l’un des livres qu’il avait empruntés, un ouvrage assez indigeste sur l’histoire contemporaine mais qui avait le mérite de balayer tous les grands évènements des dernières décennies. Le livre sur les genoux, un calepin et un stylo sur l’accoudoir, il se plongea dans sa lecture pour tenter d’en apprendre plus sur la Gaule et son histoire.

Néanmoins, la fatigue lui jouait des tours, et il peinait à se concentrer. Il relisait les mêmes phrases pendant cinq minutes, sans jamais vraiment les comprendre, et Rowan désespérait un peu. Peut-être était-ce stupide de sa part, que de vouloir apprendre. Il avait su travailler sans tout ce savoir, alors il aurait pu continuer sur cette voie, à condition de trouver un emploi qui ne lui reprocherait pas sa nature de monstre.

A nouveau, la voix de la bibliothécaire l’arracha à sa lecture inutile, et l’empêcha aussi de se perdre dans des pensées trop noires pour la soirée. Il redressa la tête, la dévisagea un instant. Ses émotions de surface n’avaient pas varié d’un iota, bien que Rowan perçoive aussi de la lassitude désormais ; mais dirigée contre lui ou contre son travail, il ne saurait dire.

— Je reste souvent à la bibliothèque. C’est plus… sympathique que ma chambre de l’université.

Au moins, à la bibliothèque, il pouvait bénéficier du calme, sans avoir à supporter sa colocataire de fortune. Puis il avisa l’archiviste, pesa le pour et le contre de sa proposition. Jusqu’à présent, le personnel de l’université n’avait guère fait de cas de son parcours atypique ou de ses difficultés, et il se retrouvait seul, au pied du mur, à essayer de se dépatouiller comme il pouvait.

— … Je sais pas vraiment. Même moi je ne sais pas par où commencer. J’essaie de rattraper mon retard, mais… c’est compliqué.

Rowan se frotta l’arrière de la nuque, indécis. A dire vrai, il n’avait jamais vraiment parlé de ses problèmes à quiconque. Il avait peur du rejet, et les professeurs ne lui paraissaient pas non plus des plus ouverts pour lui donner un coup de main.

— Qui est Picsou, au juste ?
(c) Taranys
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Faustine Lamour
Faustine Lamour
Messages : 20
Date d'inscription : 07/12/2023
Faustine Lamour
Mer 14 Fév - 2:22
Ft @Rowan
Le livre sous la couverture


Lorsque Rowan lui avoue qu’il ne sait pas vraiment par où commencer ses recherches, Faustine récupère sa tasse pour se rapprocher de lui. Elle tire le livre qu’il étudiait jusque-là vers elle pour en lire le titre et le quatrième de couverture – sur l’histoire contemporaine, rien que ça – avant de le lui rendre. Est-ce qu’il cherche un angle en particulier pour une dissertation ? Peut-être qu’un livre plus spécialisé serait plus simple à lire et étudier.

Tu as peut-être visé trop gros au départ ? Sur quoi est-ce que tu travailles, exactement ?

Elle lui rend son livre, avant de pencher la tête à sa question surprenante. Il ne connaît Picsou ? Même pour quelqu’un qui n’est pas très attaché aux comics, il devrait au moins en avoir entendu parler, non ? La curiosité lui picote la langue, mais elle se retient de poser des questions, préférant réfléchir à la meilleure manière de résumer le canard à Rowan.

Elle souffle sur son thé pour en prendre une gorgée, avant de se lancer.

C’est un personnage de Disney, apparu au départ en BD et puis après dans des dessins animés. C’est un canard milliardaire, mais pingre au possible. Même si la FEAH roule pas sur l’or, la comparaison me paraissait appropriée, vu le caractère du directeur, surtout quand on lui vole dans les plumes !

Elle sort son téléphone pour chercher rapidement une image, avant de la montrer à Rowan pour appuyer ses propos. Elle le range, avant de se figer en plein geste. Même elle, dont les parents ont fortement limité l’exposition à la culture « populaire », connaît Picsou. Le gamin est un monstre et lisait un livre sur l’histoire contemporaine. Il ne sait pas par quel bout entamer ses recherches. Se pourrait-il que…

La curiosité est plus forte que son envie de respecter la vie privée de son élève.

Tu es intégré depuis peu dans la société humaine, n’est-ce pas ?

Faustine se reprend vite et secoue la tête, avant de noyer sa honte dans sa tasse de thé. Rowan n’a peut-être pas envie qu’elle le sache, ou peut-être craint-il qu’elle le juge s’il confirme ce fait. Autant faire demi-tour pendant qu’il en est encore temps.

Désolée si ma question est indiscrète, tu n’es pas obligé de répondre. Et ma proposition de t’aider sera toujours valide même si tu ne me dis rien.

Elle fera comme si elle ne savait rien.


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Rowan
Rowan
Messages : 10
Date d'inscription : 11/01/2024
Rowan
Lun 19 Fév - 11:53
ft. Faustine Lamour
Novembre 2008 ◈ Bibliothèque
Rowan hésite en Indianred

Le livre sous la couverture
En dépit de toute la sollicitude que Rowan décelait chez l’archiviste, il ne sut quoi lui répondre, gêné par sa propre ignorance. Il avait tant à rattraper, tant de sujets complexes qui lui échappaient au quotidien, et il ignorait par où commencer. Comment prioriser ? Comment s’organiser ? Le policier l’avait bien aidé à régulariser sa situation, mais il ne lui avait guère fourni d’explications plus poussées. Rowan avait bien essayé de se tourner vers le programme scolaire pour en étudier l’avancement au fil des années, mais il était à l’université ; il n’avait pas dix ans devant lui pour rattraper tout son retard, pour apprendre comme l’avaient fait tous ces humains qui suivaient les cours avec lui.

Alors il garda le silence, se contentant d’écouter avec un soin presque religieux les explications sur ce Picsou. L’imaginaire des bandes dessinées ne cessait de le surprendre - intrigué par les images, il en avait lu quelques unes dans des libraires, entre deux rayons ni vu ni connu pour ne pas les acheter. Avec les dessins, les histoires se voulaient simples à comprendre ; peut-être qu’il devrait chercher des bandes dessinées historiques ? Ce serait plus simple que ce livre épais sur l’histoire contemporaine dont il relisait les mêmes lignes en boucle à cause de la fatigue.

— Elles y sont, à la bibliothèque ? Celles sur Picsou.

Le dessin de ce canard milliardaire l’intriguait autant qu’il l’appréciait, alors Rowan avait envie d’en découvrir davantage. Cette lecture ne lui apporterait sans doute rien pour rattraper son retard, c’était une envie presque enfantine, mais pourquoi pas ? Il pouvait bien s’accorder ce petit plaisir de temps à autre - et si d’autres personnes mentionnaient Picsou au détour d’une conversation, la prochaine fois, il saurait de qui il s’agissait.

En revanche, il sursauta face à l’insinuation de l’archiviste, et il la dévisagea un instant sans savoir quoi répondre. Il finit par détourner le regard, honteux, avant de glisser à nouveau un regard vers elle. L’archiviste ne dégageait aucun sentiment de rejet, pas le moindre dégoût non plus. Sa sollicitude restait, chargée d’empathie. Elle voulait l’aider, véritablement, tout en lui laissant le choix.

Alors si Rowan hésita encore un instant, au fond, la décision était déjà prise. Il n’avait pas assez d’ego pour refuser cette main tendue alors qu’il avait désespérément besoin d’aide pour rattraper la tête.

— Quelques mois, à peine. Il hésita un peu, ne sachant trop quoi dire, quoi préciser. J’ai été humain, avant, mais je ne m’en rappelle pas.

Il avait seulement conservé sa maîtrise du français, même si le vocabulaire récent lui échappait parfois.

— Je me suis dit qu’en rejoignant la FEAH, j’arriverais à rattraper mon retard, mais je ne sais pas pas où commencer.
(c) Taranys
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