Comme chaque soir, Sierra restait assez tard sur le campus en dépit du froid automnal. Elle faisait toujours partie des dernières personnes à quitter l’arène après son entraînement, et c’était le moment parfait pour mettre en place ses différents business. La discrétion de la nuit était préférable pour vendre ses marchandises, tout comme pour organiser des combats clandestins. En outre, c’était aussi le moment idéal pour faire du repérage, que ce soit pour dénicher de nouvelles planques ou de nouveaux lieux suffisamment déserts et isolés pour organiser les prochaines sessions de combats. Quand on se lançait dans ce genre de magouilles, il valait mieux ne pas stagner au même endroit. Les ventes et les paris s’avéraient lucratifs, et la brésilienne ne pouvait se permettre de tout perdre en faisant preuve d’imprudence.
Ses déambulations nocturnes l’amenaient parfois à observer de drôles de choses, comme ces mouvements suspects qu’on pouvait apercevoir dans la tour des Corbeaux, le bâtiment administratif au sommet duquel trônait le bureau du directeur. D’en bas, on distinguait parfois de vagues silhouettes passer furtivement devant les fenêtres pour fermer les rideaux. Qui pouvait bien se trouver dans la tour à une heure aussi tardive ? Le phénomène se répétait au moins une à deux fois par semaine et Sierra n’était pas la seule à l’avoir remarqué. D’autres étudiants au train de vie noctambule en avaient aussi été témoins.
Il n’était pas rare qu’elle en discute avec son gang, ce groupe de personnes hétéroclite qui constituait le noyau solide du cercle de combat qu’elle avait créé. Tous avaient remarqué les mouvements étranges, les silhouettes, la lumière… et tous y allaient de leur petite théorie pour trouver une explication convaincante. Celle qui les faisait fantasmer le plus était la possibilité qu’il puisse s'agir d’une secte mise en place par Scipio, le nouveau directeur. Quelles étaient les raisons qui l'avaient poussé à fonder une telle organisation ? Quel était son mode opératoire ? Quel en était l’objectif ? Ils s’amusaient à imaginer les tenants et les aboutissants de ce qu’ils appelaient entre eux « la secte des corbeaux ».
À force de plaisanter autour du phénomène et de le voir se reproduire semaine après semaine, la curiosité du gang ne cessa de croître. Bientôt, ils se montrèrent désireux de découvrir la vérité et commencèrent à travailler en ce sens. Tous s’attardaient par moments, chacun de leur côté, à surveiller les entrées du bâtiment, espérant apercevoir les membres de la prétendue secte aller et venir de la tour. Hélas, ils ne virent jamais personne en entrer ou en sortir. Se pourrait-il qu'il existe un passage secret permettant d'accéder à l'édifice tout en restant à l'abri des regards ?
Un soir, alors que la réunion de la secte des corbeaux battait son plein, la brésilienne décida de s’introduire dans la tour pour les prendre sur le fait. Utilisant son portable pour éclairer son chemin, elle explora d'abord les alentours à la recherche d'une entrée secrète. Elle scruta les murs du bâtiment, forçant parfois sur des briques qui lui paraissaient suspectes sans pour autant obtenir de réaction. Finalement, elle se résigna au bout d'un bon quart d'heure, comprenant qu'elle perdait son temps, et tâcha de trouver une autre issue.
Peut-être pourrait-elle accéder à la tour en s'introduisant discrètement dans le bâtiment administratif ou l'une des salles de cours rattachées à celle-ci ? Sierra entreprit de suivre cette idée en longeant tout le bâtiment jusqu'à trouver des fenêtres accessibles. Avec un peu de chance, l'une d'entre elles était mal fermée ou possédait un loquet assez vieux pour que l'on puisse l'ouvrir de force sans pour autant la briser.
Tout en faisant fi des règles de sécurité, elle escalada l'un des rebords et essaya d'ouvrir la première fenêtre en se servant d'un morceau de bois ramassé sur le sol comme levier.
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Mer 31 Jan - 17:56
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Il y a bien une chose qui manqué à Archi depuis qu’il mène une vie civile. Et bien l’illégalité. Oui finalement c’était un métier de cœur. C’est pour lui tellement plus gratifiant de voler un objet que de le fabriquer. Et de nos jours, il faut trouver une activité qui donne un sens à sa vie, tous les livres de développement personnel le disent. Ce soir donc ce n’est pour l’argent qu’Archi maraude. Mais pour le sport. Et la vengeance aussi. D’une pierre deux coups.
Il s’est donc vêtu uniquement de noir, adieu sa belle veste colorée, pour se glisser au cœur de l’établissement a une heure avancée du soir. Il ne s’en fait pas si jamais il est repéré. Ici, il a un bon prétexte pour trainer quelque soit l’heure. Il traverse donc les couloirs prudemment mais pas trop quand même - ça paraitrait louche. Sa cible se trouve dans le secrétariat. Une vieille acariâtre qui travaille là le martyrise depuis des mois. Elle est encore plus aigrie que lui, allait savoir comment c’est humainement possible. D’ailleurs il l’a soupçonne de pas l’être malgré son apparence anodine.
L’autre jour elle a refusé de valider son arrêt maladie parce que le médecin aurait selon elle une écriture trop propre pour être authentique. Qu’elle respecte un peu Archi merde ! Il est quand même capable de trouver un docteur corrompu dans ce patelin. Pour qui elle le prend ? « En plus elle s’est trouvé une meilleure planque que moi et elle le sait… L’administration. Elle peut même traumatiser les autres avec des tonnes de documents à remplir. Quelle démone. » Ce mois ci c’est la deuxième fois qu’elle lui met des bâtons dans les roues. C’est trop.
En plus ce n’est même pas une vieille femme sans défense. Il s’agit d’un genre de ninja ceinture noir de karaté qui lance des piques à cheveux longue comme le bras. Autant dire qu’Archi a laisser tomber la solution clpttt (chut la poule tu te tais). Voilà donc pourquoi il passe la porte du secrétariat jusqu’à son bureau en pleine nuit. Il compte chercher un objet personnel pour lui voler. Tout simplement. Et a présent qu’il est devant, il songe à un petit détail. « Elle a dû le piéger… Si je touche au mauvais truc tout va me peter à la gueule… »
Il se baisse à hauteur de table pour l’observer dans tout les sens. Le déminage ce n’est pas tellement sa spécialité. « Peut être qu’en utilisant cette règle a une distance raisonnable… » GNNI ! SHHHKR... Le prof sursaute. Les bruits viennent de dehors. De la fenêtre. Il s’approche très prudemment et voit une ombre. Il se passe une bonne minute ou il n’ose plus bougé. Depuis le temps, c’est la première fois que l’ont viens cambrioler le même endroit que lui en même temps.
Peut être que cette personne vient aussi pour la secrétaire ? Après tout elle doit s’être fait nombre d’ennemis… Il se rapproche et ouvre la fenêtre qu’elle mascagne a ouvrir.
- Besoin d’un coup de main ?
Le Nephos s’écarte pour la laisser entrer, les mains sur les hanches. Il l’observe maintenant qu’il ne la voit plus en contrejour. Il s’agit d’une de ses élèves ! Mais laquelle ? Il en a des centaines… Puis il croit se souvenir de son nom.
- Tiens, tiens Nevada. Vous faites de l’exercice en plein air ?
Elle lui a foutu une belle frousse et il essaye de cacher son souffle erratique avec ses sarcasmes.
Une fois le bout du bâton enfoncé sous le vantail, Sierra appuya dessus de toutes ses forces pour faire levier. C’est alors que la fenêtre s’ouvrit brusquement, la déséquilibrant compte tenu de sa position. Elle commença à basculer dans le vide avant de se rattraper de justesse au rebord. En entendant une voix moqueuse s’adresser à elle de l’autre côté de la fenêtre, la jeune femme maugréa avant de se hisser à l’intérieur.
Dans la pénombre de la pièce, elle aperçut enfin celui qui avait manqué de peu de la faire tomber en contrebas. La personne avait beau être entièrement vêtue de noir, sa tête de nuage ne laissait aucun doute quant à son identité. Sierra comprit immédiatement qu’elle avait affaire à ce fichu prof d’image de marque, celui-là même qui n’arrêtait pas de leur donner des devoirs stupides pour lesquels Titania n’arrêtait pas de venir l’importuner. Comment s’appelait-il, déjà ? Stradobidulus, ou un truc dans le genre ? Boh, en fin de compte ça n’avait pas d’importance. D’ailleurs, le professeur lui-même ne se souvenait pas de son prénom. En même temps, il ne la voyait presque jamais, elle qui se débrouillait toujours pour sécher la majorité de ses cours.
Nevada ? La brésilienne pouvait bien s’en contenter. Ce n’était pas plus mal qu’il n’ait pas accès à son identité, surtout s’il lui prenait l’envie de la sanctionner pour cet incident. Elle était vraiment dégoûtée d’avoir été repérée aussi vite. Mais au fait, que faisait un professeur seul dans le bâtiment administratif au beau milieu de la nuit ?
« Et vous, qu’est-ce vous faites dans l’noir avec vot’ tenue, là, rétorqua-t-elle. Vous vous prenez pour un ninja ou quoi ? Z’êtes ridicule. »
Sierra n’était pas dupe. À y regarder de plus près, la situation indiquait clairement que son professeur était en plein cambriolage. La brésilienne soupira de soulagement. Elle craignait qu’il ne rapporte l’incident auprès du directeur, mais cela changeait tout s’ils étaient tous les deux dans l’illégalité. Il y avait toujours moyen de marchander, et la brésilienne n’hésita pas un seul instant à prendre les devants.
« Bon, j’ai pas d’temps à perdre avec vos conneries, alors j’vous propose un marché. Dites à personne que vous m’avez vue ici et les secrétaires ne sauront jamais qu’c’est vous qui avez pillé leurs bureaux. On est quittes ? »
Elle termina sa phrase en lui tendant la main, prête à sceller le marché si sa réponse s’avérait positive.
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Mer 7 Fév - 18:20
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L’étudiante en question ne se laisse pas démonter et lui répond avec autant d’aplomb. Archi fronce les sourcils en entendant ses dires. Ca va bien là de se foutre de lui. Il peut parfaitement la transformer en poule puis l’amener voir le directeur. Il ne se gênera pas pour déranger ce dernier au beau milieu de la nuit. Il croise les bras en l’écoutant parler. Elle ne manque vraiment pas de toupet. Malheureusement elle utilise la pression qu’il faut. « Les secrétaires. » Là c’est un problème. Surtout avec une.
- Non pas besoin d’en venir jusqu’à là…
Il ronchonne et observe sa main tendu, un peu dubitatif. Il n’aime pas qu’on lui force la main. Mais là, a-t-il vraiment le choix ?
- Mais attendez. Vous avez bien deux minutes pour me répondre. Pourquoi êtes vous si pressé ? Qu’est-ce que vous venez faire là vous aussi ? Si c’est à propos… des secrétaires… Nous pouvons nous entraider.
Un bruit de pas se rapproche dans le couloir. Le professeur prend peur et se baisse subitement. Rien de plus suspicieux. Au final ce serait beau qu’il se fasse griller lui aussi. Heureusement le son fini par diminuer en amplitude pour finir par s'évanouir au loin alors que la personne continue son chemin, inconscient des deux maraudeurs qui se trouvent dans ces bâtiments.
- Vous avez aussi besoin de moi. Racontez moi ce que vous faites et si ça se corse… Je pourrais peut être vous sauver la mise.
Un pari risqué. Elle peut toujours lui répondre n'importe quoi et aller quand même voir le personnel administratif le lendemain. Et il serait dans la merde. Il tend néanmoins la main comme elle l’a fait, toujours accroupie au cas où quelqu’un repasserait. Si jamais elle ne cède pas, il fera comme elle l'entend. Il observe l’étudiante avec un nouveau regard. « Elle a déjà un bon potentiel cette gamine. »
Visiblement, Sierra avait mis la main sur le bon moyen de pression. Archibald n’eut même pas besoin de lui serrer la main, sa réponse suffit à confirmer qu’il garderait le silence quoi qu’il arrive. Son attitude en disait long sur sa volonté de protéger ses intérêts. C’est pourquoi elle baissa la main d’un air indifférent lorsqu’il commença à contester le marché qu’elle lui proposait et à réclamer plus d’informations sur ses agissements. En l’entendant parler des secrétaires, elle soupira, manifestant ainsi son impatience.
« Nan, rien à foutre des secrétaires. C’pas pour ça qu’j’suis venue. »
Des bruits de pas retentirent dans le couloir et la brésilienne se fondit lentement derrière le mobilier pour se dissimuler. Elle guetta attentivement les mouvements de l’inconnu qui errait dans le bâtiment, cherchant à déterminer sa trajectoire. Pourrait-il s’agir d’un membre de la secte se rendant à la tour ? Si tel était le cas, Sierra n’avait pas l’intention de le laisser filer. Lorsque le silence régna à nouveau dans le couloir, elle se leva brusquement pour le prendre en filature. Toutefois, son élan fut stoppé par les paroles du professeur qui s’adressa à elle pour lui proposer son aide. Elle hésita un instant, puis roula des yeux avant de se tourner vers celui-ci avec un soupçon de méfiance dans le regard.
« Pourquoi vous voulez m’aider ? Z’êtes juste… super louche, de base. »
Elle l'examina avec un regard glacial, évaluant les risques et les bénéfices de cette alliance improbable. Pourquoi ferait-elle confiance à ce drôle de type ? Il était professeur d’image de marque, mais son comportement laissait entrevoir des intentions douteuses qu’elle ne pouvait ignorer. Il envisageait tout de même de voler ses collègues, et avait l’air prêt à faire n’importe quoi pour protéger ses propres intérêts, comme laisser une étudiante s’introduire dans le bâtiment administratif au beau milieu de la nuit.
Et en même temps, celui-ci ne comptait peut-être pas lui lâcher la grappe jusqu’à connaître la vérité. Au final, que risquait-elle à le prévenir, mis à part assurer sa tranquillité ? Dans le pire des cas, si son plan ne lui plaisait pas, elle tenait la menace parfaite pour garantir son silence. Ignorant complètement la main qu'il lui tendait, elle lança :
« Bon d'accord. Écoutez, j’suis en mission, là. J’traque une secte ou j’sais pas trop quoi qui s’cache dans la tour. Y'a pas d'accès depuis l'extérieur alors j'suis passée par les bureaux. Voilà, z’êtes content ? J'peux y aller maintenant ou vous avez une autre objection ? »
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Mar 13 Fév - 19:44
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Super louche ? Lui ? Il le prend très mal. Etre comparer à un vulgaire instrument de cuisine… Encore un couteau bien aiguisé pourquoi pas… Mais une louche ? Archi tente de prendre un air distingué. Le résultat n’est pas terrible, autant dire : énervé et hautain. De toutes les nuits, celle-ci est bien partie pour entrer dans son top 10 de l’enfer. Mais en même temps, il espère toujours obtenir quelque chose d’elle. Pour l’instant elle mène la danse. Le professeur grimace.
- Ah les jeunes… Vous commencez bien avec votre bout de bois pour infiltrer une secte.
Il lève les yeux au ciel et se lève en prenant appuie sur sa jambe. Bon, clairement il ne croit pas un traitre mot de ce qu’elle lui raconte. Mais un aller retour là bas et il lui demande illico de l’aider dans son petit problème de bureau piéger. Ca ne devrait pas leur prendre plus d’une vingtaine de minutes… D’un grand geste de la main théâtrale l’homme-nuage avance vers la porte, se fraye un passage pour essayer de passer devant elle.
- Vous avez bien besoin d’un coup de main. Suivez-moi ! Vous me remercierez plus tard ne vous en faite pas.
Il tend l’oreille pour savoir si une nouvelle personne passe dans le secteur… Aucun bruit. Il entrouvre la porte, jette un coup d’œil… Toujours rien. L’effet est encore plus inquiétant que s’il avait entendu du bruit finalement. Il avance de quelques pas en direction du couloir et s’immobilise.
Il est vraiment trop louche pour se justifier correctement en cas de pépin. Il a certes participé à plusieurs braquages et vol en pleine nuit… Il avait l’habitude d’avoir plus d’information sur ses opérations… Et généralement, ses cibles ne le connaissaient pas. Là sa cible était plus ou moins son employeur. Il tourne la tête vers son compagnon de fortune.
- Finalement allez-y. Il vaut mieux que j’assure vos arrières…
Une fois ses explications délivrées, la brésilienne s’apprêta à partir quand le professeur décida de taper l'incruste dans sa mission d’infiltration improvisée. C’est avec une mine dépitée qu’elle le vit la dépasser d’un pas assuré pour se ficher devant la porte du bureau. Zut, elle voulait juste avoir la paix, pas se le coltiner tout du long. D’une manière générale, elle avait un mauvais pressentiment sur ce type. Il avait l’air un peu trop sûr de lui-même tout à coup, et elle avait du mal à croire que son geste soit aussi désintéressé qu’il le prétendait. De ce qu’elle connaissait d’Archibald, il n’était pas du genre à faire ami-ami avec ses élèves, préférant plutôt leur lancer des remarques désobligeantes à longueur de cours.
Décidant de prendre sur elle pour l’instant, elle se retint de protester et le laissa faire, espérant qu’il puisse s’avérer utile à la longue… et qu'il ne les fasse pas trop remarquer. Sait-on jamais. Elle le laissa donc vérifier – d’une manière bien trop hésitante – que la voie soit libre, s’apprêtant à le suivre quand il se défila. Vraiment ? Non seulement il tremblait de peur devant un couloir vide, mais en plus il se justifiait d’une manière aussi minable ? Quelle chochotte, franchement. Face à sa réaction, Sierra ne put contenir un bruit d’agacement, accompagné d’un roulement d’yeux et d’une insulte dans sa langue maternelle.
« Tsk, Covarde… »
Les mains dans les poches, elle passa devant lui et s’engagea dans le couloir d’un pas pressé. Son agacement était palpable. La brésilienne ne se donna même pas la peine de regarder derrière elle pour voir si le professeur nuage la suivait, n’ayant aucunement besoin de son aide en réalité.
De là, elle atteignit les portes de l'ascenseur qui menait aux étages supérieurs de la tour des Corbeaux, là où se trouvait le bureau du directeur et le possible quartier général de la secte qu’elle traquait. Elle inspecta l’afficheur qui indiquait que l’ascenseur était en haut, preuve que quelqu’un l’avait récemment utilisé pour monter. Confiante, elle sortit la main de sa poche pour appuyer sur le bouton d’appel.
Malheureusement pour elle, Stratotruc semblait décidé à l’accompagner malgré toute l’appréhension qui émanait de lui. Elle soupira en le voyant. Ce serait quand même mieux de ne pas l’avoir dans les pattes. Le temps que l’ascenseur arrive, Sierra prit le temps de réfléchir à une manière de se débarrasser de lui.
« Z’avez pas l’air serein. Faut l’dire si vous avez peur. Pourriez p’t-être rester en bas ? Genre pour monter la garde et tout ? »
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Mer 21 Fév - 22:32
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Elle lui coasse un truc qu’il ne comprend pas. Mais l’important, surtout, elle passe devant. Bon le couloir est vide. Coup de chance. Ou alors le résultat d’une bonne association. Après tout, le professeur d’image de marque est très investi. Il jette des coups d’œil régulier dans tout les sens. Avec sa technique de suricate, ils ne peuvent être pris par surprise. Du coup ils arrivent jusqu’à l’ascenseur sans encombre.
Sa jeune camarade essaye de le décourager de monter. Elle le juge de haut mais Archi n’est pas dépourvue de bon sens. Quand il ne sent pas une situation car son issue est trop incertaine pour y risquer sa vie… Et bien il n’y va pas. Là il n’a pas peur, non. Il est… Il est vigilant.
- … Ne dites pas de conneries. Je ne vous serrez d’aucune aide d’en bas.
Il place ses mains dans ses manches. D’après lui ça lui donne un aspect solennel et profond. Comme un maitre vendredi. Ou un sith. Mais un sith qui ne se fait pas découper en deux. Un sith ultra badass même pas ridé qui n’a qu’a levé la main pour projeter des éclaires ou ses ennemis dans les airs. Et son nom tout en haut des méchants dans le générique.
Il entre dans l’ascenseur et sort finalement sa main, bien embêté, pour appuyer sur le bouton du dernier étage. A ce moment une musique guillerette très peu en accord avec la situation se déclenche. Archi ouvre une petite poche de sa tenue noire pour vérifier qu’il y a bien stocké des pièces. Parfait. Au moindre malentendu il fait feu.
- Bon, pendant ce temps parlez moi de cette secte là. Vous voulez quoi ? La démanteler pour avoir la meilleure note ? Craner devant vos copains ?
Il sait qu’il n’obtiendra pas d’information en rajoutant à chaque fois comme ça mais il ne peut pas s’en empêcher. Il n’aime pas les gosses. C’est juste… Des adultes pas encore formé. Et cela n’a aucun rapport avec la majorité. Il faut parfois des années pour avoir assez de plomb dans la tête. Archi en sait quelque chose en matière de métal dans la bouche j’entends.
Quand la porte s’ouvre à nouveau, le Nephos laisse passer l’étudiante devant, une fois de plus. On est jamais assez prudent.
Hélas, le professeur nuage se disait déterminé à la suivre jusqu’au bout, allant jusqu’à prendre une pose guindée pour souligner à quel point il était sérieux. Un nouveau bruit d’agacement échappa des lèvres de Sierra qui ne supportait déjà plus que ce type lui colle aux basques. Sérieusement, pourquoi tenait-il autant à rester dans ses pattes alors qu’elle n’avait rien demandé ? N’avait-il pas des bureaux à dévaliser ou un truc dans le genre, à la base ?
Lorsque l’ascenseur arriva enfin, elle se précipita à l’intérieur et s’adossa contre la paroi du fond, les bras croisés. Elle zieuta les agissements d’Archibald en faisant la moue quand celui-ci entra à son tour et se chargea de sélectionner le bon étage. Une musique d’ambiance résonna joyeusement dans la cabine, complètement hors de propos. Sierra n’y prêta pas attention, préférant continuer de bouder en silence pour signifier son mécontentement.
Puis Stratomachin eut la brillante idée de l’ouvrir, s’imaginant peut-être que la brésilienne était d’humeur à taper la discute. Elle se retint de justesse de lui lancer un « pardon, mais j’vois pas c’que ça peut vous foutre », avant de respirer un grand coup et de réfléchir avant d'agir. L’étudiante s'accorda une poignée de secondes avant de répondre au professeur d’une manière plus appropriée.
« Vous emballez pas, j’veux juste voir si la secte existe, c’est tout. Ça fait un moment qu’on observe des mouvements étranges dans la tour, la nuit, mes potes et moi. On veut savoir c’qu’il en est. »
À son plus grand soulagement, le trajet en ascenseur ne dura pas. Les portes s’ouvrirent et, après vérification, la voie était libre. Rien de suspect n’était à déplorer pour l’instant, Sierra se faufila donc à l’extérieur et se dirigea d’un pas décidé vers le bureau de Scipio.
Une fois devant la fameuse porte, l’étudiante s’accroupit doucement et se plaça contre le mur, du côté de la poignée. Des bruits étranges émanaient de la pièce, prouvant une bonne fois pour toute que des personnes se trouvaient à l’intérieur. Restait à savoir ce qu’elles fabriquaient à cette heure-ci dans un pareil endroit, si ce n’était des trucs de secte plus ou moins occultes.
La brésilienne manipula délicatement la poignée pour se rendre compte que la porte était fermée à clef. Évidemment. Alors, redoublant de prudence, elle se rapprocha lentement du seuil et apposa son oreille contre le panneau de la porte. Puisque les personnes présentes à l’intérieur s’étaient enfermées, elle pouvait toujours les espionner pour comprendre ce qu’ils étaient en train de faire.
Lorsque la jeune femme comprit enfin la vraie nature de tous ces sons étranges qui émanaient de derrière la porte, ses yeux s’écarquillèrent et elle se mit à rougir. Un mélange de gêne et de confusion la poussa à s’enlever de la porte, le temps de reprendre ses esprits et de digérer ce qu'elle venait d'entendre. Scipio était à l’intérieur, elle avait cru reconnaître sa voix. Mais qui pouvaient bien être les autres participants à ce rendez-vous indécent ? Elle se tourna finalement vers son professeur d’un air embarrassé et s’approcha de lui pour lui parler le plus discrètement possible.
« M’sieur, j'crois qu'c'est pas une secte, chuchota-t-elle. C’est bien pire. »