Quelqu'un avait chopé un des doubles des clés de l'amphi C et en avait déverrouillé la porte. Ainsi, quelques groupes d'étudiants s'étaient déjà emparé de l'endroit pour le faire leur : on pouvait voir au fond quelques étudiants en train d'improviser une raclette, mais dans l'ensemble, la contre-soirée ne faisait que commencer, pas de musique, juste des potes réunis ici sans envie de danser.
Au tableau, néanmoins, avaient été inscrits quelques mots : "idée pour faire chier Scipio", comme si cette réunion était l'occasion de s'unir contre la hiérarchie (ou pire, la faire tomber). Quelques duvets avaient été ramenés à droite et à gauche, ça sentait bon la colonie de vacances.
Jumeaux Vorobiev
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Jumeaux Vorobiev
Sam 3 Fév - 23:09
Réitérant l'expérience d'Halloween, Sacha avait rendu sa couleur naturelle à ses cheveux, et avait tenté une coiffure un peu sophistiqué, avec une natte plaqué sur un des côtés pour structurer ses cheveux. Avec une nonchalance toute étudiée, il laissait sa veste ouverte sur sa sous-veste noire et sa chemise blanche, et ring chocket necklace pour casser le côté trop sage de la tenue de soirée. Il avait laissé son jumeau dans le hall, pour l'amphithéâtre. Il avait entendu dire qu'il serait ouvert et c'était le cas. Pour faire honneur à sa Mère-Patrie la Russie, il avait ramené une bouteille de vodka de blé dans un sachet en plastique, qu'il ne cherchait même pas à cacher. La soirée pouvait commencer.
L'ambiance à l'intérieur est encore très chill. La bonne odeur d'une raclette titilla les narines de Sacha. Ca le consola un peu de ne pas pouvoir danser au bal. Il aimait bien danser. Peut-être dans quelques heures, quand les journalistes se seront lassés et seront partis. En attendant, il comptait bien profiter de la soirée. Et ça passait par remplir ce tableau encore très vide. L'ordre du jour le fit sourire, et il s'empressa de laisser son idée en dessous avec un des feutres.
Lui rappeler autant que possible qu'il est moins beau que son frère jumeau.
Il surligna le tout, puis le sentiment du devoir accompli, il alla se poser sur la rangée du premier rang. Dédaignant les sièges, il s'assied en tailleur sur la table, et sortit sa bouteille de vodka. Il la débouchonna et en but une rasade. La brûlure de l'alcool était décidément la seule qu'il appréciait.
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Dim 4 Fév - 10:16
Il y avait une drôle d’odeur qui avait envahi ses narines dès qu’il avait franchi le seuil du hall où était censé se dérouler le bal de Yule.
Shigeru la connaissait très bien, cette odeur, et il s’en voulait de perdre le contrôle à chaque fois qu’il la sentait, imaginant moultes situations de ce qu’il pourrait faire de la personne qui dégageait la fameuse odeur.
Ses yeux furent immédiatement happés par la vue d’une jeune fille masquée, vêtue d’une jolie robe faite de tulles et qui le fit rougir instantanément. Le commun des mortels aurait sûrement cru qu’il s’agissait d’un crush et que Shigeru était particulièrement timide, le garçon savait bien qu’il ne souffrait rien de tout cela.
Lorsqu’il voyait Marissa, sa gorge devenait sèche, et il salivait. Lorsqu’il la voyait, il imaginait comment il pourrait la manger et était même en train de se demander si on pouvait paner de la viande humaine pour en faire un curry. Il était sur le point de s’avancer vers elle, même si il y avait les journalistes, même si c’était gênant lorsqu’il se reprit, prit une grande inspiration et fonça vers la première porte pour sortir de cet enfer.
L’odeur de la raclette camoufla celle de Marissa et dans cet amphithéâtre, Shigeru put enfin respirer. Il faisait légèrement frais comme si le chauffage n’était pas allumé, mais ce n’était pas très grave. Presque calmement, le jeune japonais descendit les escaliers pour aller vers le tableau où s’étaient réunis certains de ses camarades.
« Oh, Sacha ? »
A moins qu’il ne s’agisse de Kecha ? Ses cheveux n’étaient pas de la bonne couleur. Shigeru était assez blanc, mais il s’avança vers son camarade de jeu de rôle, allant le saluer. En y pensant, faire un jeu de rôle ici pourrait être amusant, il se demandait si Michel était dans le secteur, depuis l’incident d’Halloween, il était bien moins disponible pour leur servir de MJ, c’était dommage.
Un rapide coup d’oeil sur le tableau lui indiqua que quelque chose se préparait contre Scipio ; enfin, Shigeru se relâcha, il fit un léger signe de la main au dhampire.
« Scipio a un côté courageux que j’admire. Et il parle bien. Mais il est moins beau que le prof de droit, tu as raison. », il se frotta les cheveux, un peu gominé pour l'occasion (il avait même ressorti le kimono de son père, c'était dire, il pensait vraiment danser). « J’ai vu Marissa dehors. »
Il ne savait pas auquel point Sacha était au courant, si ce n’était pas le cas, il devait en parler à quelqu’un, il ne fallait pas qu’il devienne un assassin.
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Dim 4 Fév - 12:32
contre-soirée et nuit blanche.Plusieurs personnes
Nuit
Amphi C
Event
Ce qu’il y a de bien dans ce genre de soirée c’est évidement le buffet. Archi a ignoré superbement la piste de danse pour attaquer les petits fours et le punch. C’est même son plan jusqu’à ce qu’il s’en soit mis pleins le bide et qu’il reparte tranquillement dans ses quartiers. Mais alors qu’il opère un journaliste dont il reconnait la voix interview un élève jusqu’à a côté de lui.
- Oh putain…
Il lâche tout ce qu’il a en main pour fuir l’évènement. Celui là il l’a transformé en poule lors d’une conférence. Il évoque souvent ce moment en cours pour illustré l’importance de sa matière et de son image publique. « Surtout, ne vous mettez jamais, au grand jamais un journaliste à dos. Un seul de ses rats peut vous saboter votre carrière. » Archi tien son pire surnom de ce fameux gratte papier. Hors de question qu’il lui offre une nouvelle occasion de salir sa réputation boiteuse.
Le problème… C’est qu’il a à peine croqué dans un vol au vent. Il a la dalle. Il marche un peu, loin de la fête. Dans le détour d’un couloir il surprend une conversation mentionnant une seconde soirée et surtout, surtout une raclette ! Il n’en faut pas plus pour le professeur d’image de marque. Il s’y rend en deux temps trois mouvements. Devant le tableau il remarque deux étudiants, dont l’un qu’il voit partout, ignorant qui fait partie d’un couple de jumeau.
Il monte les escaliers pour se joindre aux mangeurs de fromage.
- Bon. Faites un peu de place les gosses.
- Mais m’sieur c’est du fromage vous êtes sûr que…
Beaucoup de gens sont souvent intrigué par la façon dont il mange. Il surprend souvent des regards quand il est a table.
Pour être honnête, Faustine n’en a rien à carrer, de Yule. S’il n’y avait pas eu de buffet, elle n’aurait même pas pointé le nez hors de chez elle. Elle se serait contentée de passer la soirée en compagnie d’un bon livre et d’un paquet de chips. Mais voilà, elle reste faible face à la nourriture, alors autant remplir autant de tupperwares qu’elle le peut avec ce qui lui passe sous la main pour avoir de quoi grignoter les prochains jours.
L’un des avantages de son pouvoir, c’est de ne pas avoir à se soucier du poids d’un sac sur ses épaules.
Seulement, à peine glissée dans l’amphi qui accueille la soirée qu’elle regrette son choix : des journalistes. Trop de journalistes, partout, et Faust qui n’est pas spécialement discrète, en un sens. Elle a clairement eu la flemme de chercher une tenue bien habillée, mais son sweat aux oreilles de chat et aux manches trop longues détonnent, surtout avec son sac dans le dos. Il manquerait plus qu’on la prenne pour une poseuse de bombes – ou pire, qu’un journaliste la reconnaisse et commence à lui poser des questions sur sa famille.
Si cela arrive, Faustine aura du mal à ne pas exposer en pleine lumière qu’elle est Faust en envoyant le-dit journaliste au plafond. Ces cafards n’ont aucune once de respect pour l’intimité et aiment trop remuer la merde pour qu’elle garde son calme.
Elle essaye bien de les éviter une fois le discours de Scipio fini, braquant limite le buffet de tout ce qu’elle aime – et qu’elle distribuera peut-être en partie à ses élèves préférés dans le courant de la semaine, si vraiment elle en a trop – avant de tomber nez à nez avec l’un d’eux.
Sa propre petite sœur. Qui la regarde comme si elle était une tache sur de la porcelaine de Chine.
— Tu travailles ici ?!
Le mépris dans sa voix est palpable et Faustine se contente de déguerpir sans rien ajouter, espérant que sa cadette préfère faire son travail plutôt que de la suivre. À raison ; lorsqu’elle rejoint le hall, Faustine est seule. Elle prend le chemin du retour, avant qu’une odeur de raclette la prenne à la gorge.
Elle se retrouve rapidement dans une contre-soirée raclette organisée par les étudiants et éclate de rire devant les écritures sur le tableau. Sans hésiter, elle se saisit d’un feutre, pour écrire en dessous.
Trouver le moyen de lui faire raquer la thune de l’école.
Un ricanement lui échappe alors qu’elle repose le stylo et qu’elle part en quête de raclette. Elle s’installe sur une des tables proches de la raclette, pour s’éviter la chaleur directe de l’appareil et observe ce qu’il y a à manger sous le pépiement des étudiants – qui n’ont pas encore tiltés qu’elle était une membre du staff et pas une jeune adulte.
Elle fait son choix alors qu’un autre prof s’invite auprès des élèves et envoie le plus curieux d’entre s’occuper du cornichon qu’il a dans son assiette. Faust hausse un sourcil, avant de tendre le bras pour voler le condiment à la barbe de l’élève.
— C’est plus son cornichon, malheureusement. Confisqué !
— Mais, M’dame !
Un rire lui échappe au regard éberlué de l’étudiant, avant qu’elle ne gobe le cornichon et qu’elle n’ait la gentillesse de sortir une partie de son butin pour le partager. Peut-être qu’elle s’amusera plus qu’à rester chez elle, finalement.
Voilà que les profs s'invitaient à leur petite partie. Les étudiants pouvaient jamais être tranquilles ! Quoique vu ce qu'on racontait sur le personnel de la FEAH, qui basiquement serait une usine de recyclage à vilains, certains devaient avoir autant envie que lui de croiser les journalistes. D'abord, le prof à tête de nuage (et vraiment, c'était trop classe, il se demandait s'il pleuvait au lieu de pleurer) puis l'archiviste. Quand il la vit elle, il baissa aussitôt la tête, n'ayant pas oublié qu'elle n'avait pas su apprécier sa petite farce d'Halloween à sa juste valeur. C'est sûr, elle, elle c'était pas une ancienne méchante, elle était trop 'le règlement' pour ça ! Elle n'eut pas l'air de le reconnaître à son grand soulagement. Il sourit en voyant ce qu'elle avait écrit. Il était à peu près certain que M. Bruyère aurait pu écrire un truc comme ça aussi, vu comment il râlait sur les problèmes de financement du Charc-en-ciel.
Puis arriva enfin quelqu'un avec qui il pouvait parler. Son poto Shigeru, qui avait ressorti son kimono. Il lui rendit son signe de main avec un grand sourire, heureux d'avoir une connaissance à embêter avec qui passait le début de la soirée.
Hé, Shigeru ! T'as fait quoi à tes cheveux ? Ca te va trop bien !
Il aurait bien touché, mais ça brillait un peu et il n'avait pas envie d'avoir du gras dans sur les mains, au risque de toucher son beau costume après. Il haussa les épaules lorsque le japonais déclara trouver Scipio courageux. Ouais, peut-être, fallait du cran pour rester à la tête d'une université où personne pouvait le piffrer.
J'espère que tu as voté sur Spiton ! T'as vu, y a les deux tiers qui trouvent qu'il est moins beau que son frère ! Mais ça fait quand même un tiers avec 0 goût.
Sacha se calma lorsque Shigeru parla de Marissa. Ah oui. C'était plus grave que les journalistes, il supposait. Il lui donna une tape dans le dos, en signe de soutien.
Rouge m'a raconté, l'autre soir. On a rien dit à Marissa, mais Kecha sait aussi. Il l'adore, ils font des gâteaux ensemble et tout.
Il aurait aimé pouvoir le rassurer, lui dire qu'ils veillaient sur elle, que jamais il n'aurait l'occasion de lui faire du mal. Car ça, Sacha avait bien compris, à quel point ça lui faisait peur de blesser quelqu'un. Mais ils ne pouvaient pas rester H24 avec elle. Il soupira.
Je t'aime bien Shigeru, je te trouve super sympa comme gars, et t'es super beau dans ton kimono, et jamais je te jugerai pour avoir envie de bouffer quelqu'un, ça serait méga-hypocrite venant de moi. Mais Marissa, si tu la touches, je te défonce, démon ou pas démon.
C'était dit sans animosité aucune. Il les appréciait tous les deux, et ne se considérait donc pas comme étant l'allié de l'un et de l'autre, contrairement à Kecha qui avait clairement choisi son camps. Mais Marissa était trop adorable pour qu'il puisse tolérer qu'un gars se comporte mal avec elle. En tout cas, Sacha était content que Shigeru se soit confié à lui, même si pour ça aussi, il ne pouvait pas faire grand-chose pour l'aider. Il lui tendit sa bouteille de vodka avec un petit sourire.
Tu en veux ? Ca t'aidera à moins penser à elle ce soir.
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Mar 13 Fév - 15:19
Shigeru avait-il voté sur Spiton, au fait ? Rien n’était moins sûr, en tout cas, maintenant qu’il le disait, d’ailleurs, il regarda rapidement son portable pour constater qu’il n’avait coché aucune des deux réponses.
Ah.
Il était prêt à se justifier lorsque Sacha parla de Marissa. La même au sujet de laquelle il voulait demander des conseils pour moins céder à ses bas instincts. Shigeru fut refroidi, mit les mains dans ses poches, baissa légèrement la tête puis grommela dans ses moustaches. « Je vois. »
Non, il ne voyait pas, ça ne l’aidait vraiment pas que Sacha veuille le défoncer s’il s’approchait de Marissa ; lui avait juste besoin de conseils pour ne pas le faire, en réalité, il avait compris où était le problème et ce n’était pas comme s’il voulait en réalité manger Marissa.
Si ?
« De la vodka ? Non, merci, mauvais plan, Rouge risque d’apparaître et sur une soirée comme ça, c’est vraiment un mauvais plan. Quelques patates et du fromage, par contre, je ne dirais pas non, si tu veux. », l’odeur le mettait en appétit depuis tout à l’heure et ça lui permettrait de vraiment se changer les idées.
Le japonais fit quelques pas jusqu’au petit groupe déjà attablé autour de l’appareil à raclette et il put reconnaître le prof’ d’image de marque, ce drôle de type à la tête de nuage, et l’archiviste (il éviterait de dire qu’il avait emmené là-bas une étudiante dans le but de la tuer en toute discrétion). « Bonjour, je suis Shigeru Fuse. », se présenta-t-il en se glissant parmi eux. Enfin, nul doute qu’au moins le professeur saurait qui il était, il s’était endormi plus d’une fois pendant ce cours soporifique. Il adressa un léger signe de tête aux autres élèves, puis prit une assiette en carton et une des raclettes en bois pour se servir. « C’est vraiment une idée cool, ça ! Le bâtiment a les capacités de supporter la recharge électrique ? On ne risque pas de causer une coupure de courant générale sur le campus ? »
Il regarda avec peine Archibald dans les yeux.
« M’sieur, il y a d’autres cornichons, si vous voulez. »
Archibald Stratocumulus
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Archibald Stratocumulus
Mar 13 Fév - 19:13
contre-soirée et nuit blanche.Plusieurs personnes
Nuit
Amphi C
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Archi se joint au rire de sa collègue. Il l’a bien cherché se morveux. Les autres se feront plus respectueux. En tout cas, s’il voulait être tranquille c’est loupé, ce fromage fondu attire toutes les personnes du secteur comme des mouches. Alors il se presse de se resservir en matière première pour être sûr de ne pas manquer.
Il lève à peine la tête quand un nouvel élève se joint à eux. Ses mangeurs d’escargots ont des drôles de goûts mais la raclette c’est du génie. Encore que… C’est vraiment d’eux ? Et puis finalement le nouvel arrivant lui propose plus de condiment. Qu’est-ce qu’il veut se lèche bote ? « Attention mon coco, je ne distribue pas des points en plus sur mon temps libre. » Qu’il se dit dans sa tête.
- Mh… Oui envoies. Par contre si t’espères une patate en échange c’est cuit mon bonhomme. Je l’ai épluché et tout, celle là elle est à moi.
On dirait presque un genre de gnome pale qui s’appellerait Gloum vue comme il tient a sa pomme de terre, mon précieux. Pour avoir l’air un chouilla plus social il rebondit tout de même à la remarque du petit.
- Si vous faites sauter les plombs il ne faut pas que ceux de la fête viennent nous emmerder. Vous vous démerdez mais n’aller pas attiser la curiosité des journal*pes par ici.
Oui Archi est un professeur mais il serait sans doute plusieurs fois censuré s’il passait au JT. Et il s’exclue automatiquement des ennuies alors même qu’il profite alégrement de cette petite contre-soirée. Il ne sert à rien de soulever toutes les incohérences du bougre, ce serait bien trop long. Pour conclure sa remarque, il enfourne une nouvelle bouché de ce délicieux mélange du terroir. Il ne l’avouera pas mais il se régale. Le haut de sa tête commence à jaunir alors que cette forme de soleil trahit sa joie.
Les étudiants s’amassent autour de la raclette comme des mouches autour d’un pot de miel ; l’agitation gêne moins Faustine qu’elle ne l’aurait imaginé. Lorsqu’elle regarde les jeunes étudiants, son cœur s’apaise un petit peu. Ils sont l’avenir et les voir si enthousiastes, si innocents et plein de vie lui rappellent qu’il y parfois quelque chose de bon dans la société héroïque, même si elle a grandi dans les recoins les plus sombres.
L’un d’eux, un certain Shigeru, s’inquiète cependant de la sécurité électrique de l’idée. Un petit rire échappe à Faustine, alors qu’elle chipe quelques tranches de charcuterie.
— Dans le pire des cas, on ne fera sauter que l’amphi.
Le circuit électrique n’est pas aussi merdique qu’on pourrait le penser vu l’état général de la FEAH ; Faustine a pu le tester avec la bibliothèque et les salles de pause. Dans le pire des cas, seul le courant dans l’amphi serait coupé et non pas celui de toute l’université. Puis, l’appareil à raclette ne devait pas consommer tant que ça, face aux nombreux ordinateurs lors des cours.
La formulation de sa phrase la frappe soudain et elle soupire, avant de se corriger :
— On ne fera sauter que le courant de l’amphi, je précise. Je ne tiens pas à expliquer au directeur pourquoi j’ai dû botter le cul d’élèves en pleine soirée.
Le nez de Faustine se fronce. Ce n’est pas tant qu’elle n’est pas contre un peu d’animation violente – ce serait hypocrite de sa part – mais la FEAH ne mérite pas de faire boum. Encore, Saint-Ange, elle n’y réfléchirait pas à deux fois avant de mettre un peu d’animation à la Faust en plein événement, mais pas la FEAH.
Un ricanement lui échappe lorsque le célèbre Archibald Stratocumulus grommelle qu’il ne faudrait pas attirer les journalistes ici. Elle ne peut pas s’empêcher d’être piquante : peut-être qu’elle était une bouteille de Sriracha, dans une vie précédente.
— Au pire, tu les transformeras en poulet, non ? Ça fera plus de viande pour la raclette.
Faustine songe que l’image que les étudiants se sont fait d’elle risque de vite voler en éclat, à la vitesse où elle ouvre la bouche. Bah, pas grave, ce n’est pas comme si elle se souciait de son image.
Mais pourquoi c'était à lui que Shigeru venait demander des conseils sur ça aussi ? C'était Kecha qui s'occupait de tout ce qui était problèmes émotionneles, lui il gérait les siens en allant se défouler dans l'Arène, et Sacha n'était pas encore assez foutu pour ne pas savoir que ce n'était pas une façon très saine de faire. Remarque, il aura pu proposer au japonais de se joindre à lui, comme ça Rouge aurait eu sa dose de sang. Mais il ne souhaitait pas ça à son ami, il le trouvait trop doux pour ça. En tout cas, ça ne devait pas être la réponse espérée, car Shigeru changea de sujet pour lui proposer de participer à la raclette.
Sacha était au lycée lorsqu'il avait fait sa première soirée raclettes. Ce n'était pas trop le genre de plats que l'on cuisinait dans un château de vampires, et sa tutrice n'avait pas l'appareil adéquate. Eh bien, il avait suffi d'une soirée pour que le dhampire comprenne une chose : il DETESTAIT la raclette. C'était juste du gras, du gras sous forme de fromage, du gras sous forme de charcuterie, et on crevait de chaud en attendant que le fromage daigne fondre. Et Sacha n'aimait ni la nourriture grasse, ni avoir chaud.
Il tira donc un peu la gueule lorsque Shigeru lui proposa de rejoindre les autres. Mais il venait de lui dire que le défoncer était une option envisageable pour lui, et comme il n'avait pas envie de perdre un des seuls amis qu'il avait réussi à se faire ici, il haussa les épaules et le suivit. Il but une autre gorgée de vodka pour se donner du courage. Ca se chamaillait cornichons et pommes de terre et ça parlait de coupures électriques. Rien de bien folichon. Foutus journalistes, il devrait être en train de danser et d'écouter la Sourde Harmonie là ! Il en profita tout de même pour tacler Stratocumulus, qui avait osé le séparer de son jumeau pour un de ses cours. Horrible personne.
Pff, les pommes de terre c'est meilleur avec la peau m'sieur, vous y connaissez rien.
Il n'alla pas jusqu'à faire pareil avec l'archiviste cependant. Elle l'avait déjà grillé à Halloween, et il n'avait aucune envie de se mettre le personne de la bibliothèque à dos. Sacha fit quand même son petit marché, après avoir posé sa bouteille de vodka sur la table pour qu'ils se servent si ils voulaient. Dans son assiette, il prit une grosse patate (non-épluchée donc) quelques cornichons, fruits de toutes les discordes, et quelques rondelles de champignons, qu'il fit chauffer sous le haut de l'appareil. Les champignons grillés comme ça, c'était bien le seul intérêt de la fondue à ses yeux. Il ne toucha pas à la charcuterie, ne voyant pas l'intérêt d'une viande qui ne saignait pas. Il mangea tranquillement, sans se présenter aux autres étudiants, car en tout honnêteté, il s'en fichait de qui ils étaient, ou se mêler à la discussion sur une potentielle coupure électrique. Lui ne voyait pas le problème, c'était cool l'obscurité. Si visiblement, son prof d'image kiffait sa raclette, lui avait toujours la mine renfrognée alors qu'il réfléchissait à ce qu'il aurait dû dire à Shigeru. Bon, qu'aurait dit Kecha ? A part que manger les gens c'était pas très gentil ? Soudain, il eut LA révélation. Personne n'avait pensé à la solution la plus basique. Alors que tout le monde disait qu la communication, c'était la clé. Il se pencha vers Shigeru pour lui murmurer à l'oreille, continuant leur conversation de tout à l'heure comme si de rien était :
Et t'as essayé de juste lui en parler ? Elle est cool, elle comprendra sûrement si tu lui expliques.
Shigeru Fuse
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Shigeru Fuse
Ven 23 Fév - 10:50
Pourquoi avait-il dit ça, au juste ? Cela ne le faisait que plus encore remarquer ? Shigeru se mordit les lèvres, se promettant de la fermer la prochaine fois. De toute façon, ce n'était pas vraiment comme s'il avait les capacités pour réparer un bâtiment dont le jus venait de sauter, autant profiter de la soirée tant que ce n'était pas encore arrivé.
Il se demanda ce qu'il avait fait pour être coincé avec deux profs vraiment bizarres sur une soirée qui, a priori, devait se dérouler tranquillement et lui permettre de se défouler.
Shigeru eut un drôle de rire.
« En poulet. », reprit-il comme si c'était une blague à laquelle il ne croyait pas (et de toute évidence, il n'y croyait pas, pour lui, il était évident que le prof d'image de marque devait faire pleuvoir ou quelque chose dans ce genre. Transformer les gens en poulet, c'était peu probable). Il prit tout de même une assiette pour se servir une grosse patate et ce serait sûrement tout, il n'aimait pas vraiment les cornichons et ne voyait pas du tout ce que des champignons venaient faire dans une raclette.
La viande, Rouge en mangeait assez, lui n'avait pas faim de ça, d'ailleurs, il attendit que le fromage fut assez fondu pour piquer une portion de fromage et la déverser sur sa part. C'était peut-être le tour d'un des deux profs, ce n'était pas si important, si ? Après tout, ça chauffait rapidement. Shigeru grimaça tout de même lorsque Sacha continua leur drôle de conversation. Le sujet Marissa était toujours sensible, et pour lui, la seule solution (à long terme du moins) était d'exorciser Rouge.
« Il faudrait. Je m'en doute, elle a vraiment été gentille lorsqu'elle a compris que quelque chose n'était pas normal. Et puis c'est elle qui nous a sortis des archives alors que j'avais tenté de l'attirer dedans pour la perdre. Je suis idiot. »
Il ne savait pas trop s'il avait tant murmuré que ça, en particulier parce qu'il avait la bouche pleine à ce moment-là, donc au cas où, adressa un grand sourire bien hypocrite à Lamour.
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